Samedi prochain 16 novembre à Lyon, vernissage de la grande exposition que me consacrera la galerie Estades.
Cette exposition sera spéciale à double titre : d’une part, un très grand nombre de modèles seront exposés puisque plus de 80 bronzes seront visibles, d’autre part pour fêter les 15 années de collaboration avec la galerie, j’ai accepté exceptionnellement de proposer aux collectionneurs le tout dernier exemplaire de quelques modèles jusqu’alors épuisés. En effet, sur les 12 modèles originaux autorisés par la loi, j’avais pour habitude de n’en vendre que 11 et de garder le dernier pour moi. Mais pour cet exposition, vous pourrez retrouver le EA IV / IV de 14 modèles introuvables en galerie dont le fameux Platon gorille des plaines de l’ouest, l’éléphant d’Afrique et éléphanteau assis, le buffle et la lionne, le tatou à neuf bandes, l’éléphant indien au piquet, etc. Si vous êtes tentés, il vous est conseillé de vous rapprocher sans attendre de la galerie !
Le dernier exemplaire de Platon, gorille des plaines de l’ouest, créé en 2007 et introuvable en galerie depuis 2010.
Cette exposition sera aussi l’occasion de découvrir les nouveautés dont celles-ci :
Jaguar mâle courant
Les deux loutres
Compagnie de sangliers sautant un fossé
Grand cerf courant
Je serais heureux de vous rencontrer lors du vernissage samedi 16 novembre ainsi que samedi 23 novembre pour une démonstration de modelage. La galerie sera exceptionnellement ouverte dimanche 17 novembre et dimanche 1er décembre.
Du 16 novembre 2024 au 18 janvier 2025
Galerie Estades
61 quai Saint-Vincent à Lyon (1er)
La galerie se situe sur les quais de Saône à hauteur de la place des Terreaux
Depuis samedi dernier, à Bry-sur-Marne, à deux pas de Paris, le Salon National des Artistes Animaliers a ouvert les portes de sa 48ème édition dans les beaux salons de l’hôtel de Malestroit construit au XVIIIème siècle.
Le SNAA constitue certainement le plus bel évènement français d’art animalier et l’un des plus renommés d’Europe. Notons cette année la présence d’artistes biélorusse, lettone, italienne, belges – dont le sculpteur Embize, l’un des deux invités d’honneur, l‘autre invitée d’honneur étant l’excellente peintre Anagruz.
Ce salon réunit l’élite de l’art animalier : peintres, sculpteurs, graveurs, photographes, etc. ont soumis leurs oeuvres à un jury composé de 13 artistes, experts du monde de l’art, scientifiques et spécialistes du monde animal qui ont examiné plus de 650 oeuvres (le nom des artistes ayant été masqué) avant d’en retenir une centaine dignes de figurer dans un évènement où ont exposés les plus grands dont Guyot, Lhoste, Margat et bien d’autres.
Il est important de souligner que même si les oeuvres peuvent presque toutes être achetées, ce n’est pas un salon commercial mais d’abord une exposition entièrement gérée par des bénévoles qui travaillent d’arrache-pied pendant toute l’année pour mettre à l’honneur l’animal et les artistes, ce qui donne à ce salon une atmosphère unique.
De nombreux prix richement dotés sont décernés chaque année avec les prix Sandoz (10 000 €), prix Gaston Suisse (5 000 €), prix Isidore et Rosa Bonheur de la ville de Thomery (1 500 €), prix Barthélémy Art (réalisation en bronze d’une oeuvre du lauréat) et encore prix Roger B.Baron, prix Audray-Petersen, prix des éditions Abatte-Piolé, prix des anciens élèves de l’Ecole vétérinaire d’Alfort, etc. sans oublier les médailles d’or, d’argent et de bronze du SNAA.
Le vernissage a eu lieu dans une atmosphère extraordinaire joyeuse en présence de M. Mathieu Lefèvre député de Seine-et-Marne, de M. Charles Aslangul maire de Bry-sur-Marne, de M. Bruno Michel maire de Thomery (la ville de Rosa Bonheur), et de plusieurs centaines de visiteurs. Le SNAA a accueilli près de 7 000 personnes l’an passé. J’ai la très grande chance d’être présent cette année encore avec mon « Hippopotame grand mâle ».
Chaque dimanche, une conférence est donnée sur un des thèmes très variés annoncés sur le site du SNAA.
Voici quelques-unes des nombreuses oeuvres remarquables visibles cette année au SNAA :
Et le bourdon, qu’en pense-t-il ? – Bernard Voillot – Huile sur toile de lin
Grande baleine bleue – Laurent Yvelin – Raku Nu
Songe ours polaire – Eskandar – Grès patiné
Entre ciel et terre – Aline Kirrmann – Huile sur bois de peuplier
Ses dernières crêtes – Malo A. – Acrylique sur panneau de bois doré à la feuille
48ème Salon National des Artistes Animaliers
Jusqu’au 8 décembre 2024
Hôtel de Malestroit – 2 Grande Rue Charles de Gaulle 94360 Bry-sur-Marne
RER A – Station Bry-sur-Marne (5 stations depuis Gare de Lyon) puis bus 120 ou 10 mn à pied
Certains savent que j’ai eu la chance de commencer mon activité de sculpteur sous le regard attentif de Alain Delon, qui vient de nous quitter. Je voudrais ici lui rendre hommage pour sa fidèle attention et la gentillesse dont il a toujours fait preuve à mon égard. Je ne prétendrais pas qu’il était un ami ou même que nous étions proches mais il a été souvent présent en pointillé pendant plusieurs années et c’est avec émotion que je souviens de nos rencontres ou de nos échanges au téléphone.
Tout a commencé grâce à Rembrandt Bugatti (1884-1916), immense sculpteur animalier, fils de l’ébéniste Carlo Bugatti et frère de Ettore le fameux constructeur de voitures. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour l’oeuvre de Rembrandt Bugatti, ce génie torturé qui finit par mettre fin à ses jours après avoir vécu les horreurs de la Grande Guerre.
Je savais que Alain Delon possédait de nombreux bronzes de Bugatti ; était paru un ouvrage sur sa collection, que je feuilletais souvent. L’entreprise où je travaillais alors avait organisé en septembre 2005 une grande soirée de gala à Paris et invité des stars dont Delon. Je dois dire qu’à son arrivée, comme toute l’assistance, j’ai été littéralement estomaqué par l’aura qu’il dégageait : grand, très droit, un regard fulgurant, il était extraordinairement impressionnant. J’avais apporté mon exemplaire de son livre et j’ai pu m’approcher de lui pour solliciter une dédicace.
Une conversation très sympathique s’en est suivie au cours de laquelle il m’a recommandé de faire l’acquisition du Catalogue raisonné (ouvrage recensant l’intégralité des oeuvres d’un artiste) des bronzes de Bugatti mais à l’époque, ce livre écrit par Jacques-Chalom des Cordes et Véronique Fromanger des Cordes – réédité depuis – était épuisé. Alain m’ayant indiqué qu’il en avait plusieurs exemplaires, il a promis de m’en faire parvenir un.
Le 25 décembre de cette même année, Alain m’a téléphoné pour me dire qu’il attendait ce jour pour m’offrir l’ouvrage en question. Il m’a dit s’être trompé : en fait, il n’en avait plus qu’un mais cela lui faisait plaisir de m’offrir son exemplaire personnel. Clin d’œil amusant du destin : la première page de ce livre que j’ai ouverte montrait une carte postale de Rembrandt Bugatti en vacances à St-Briac, petit village breton où je passe mes vacances depuis toujours ! Par la suite, Véronique Fromanger m’a gentiment envoyé d’autres exemples de ces cartes postales briacines écrites par le sculpteur.
Dans sa dédicace sur le Catalogue raisonné, Alain faisait allusion à l’un de ses chiens – on sait qu’il en était fou – qui avait rongé le coin de l’ouvrage.
Pour remercier Alain de ce geste d’une grande délicatesse, je lui ai offert l’un de mes premiers bronzes, le buffle d’Afrique en alerte. Il n’a pas manqué de m’appeler pour me remercier et ainsi, de temps en temps, il me téléphonait pour échanger sur la sculpture, l’art, ses films, etc. Je me souviens d’un jour où il avait longuement évoqué Jean Gabin (« Mon maître »), Bourvil avec qui il avait tourné Le Cercle rouge, Lino Ventura qu’il aimait beaucoup, Romy Schneider bien sûr. « Tous mes amis sont partis maintenant et c’est bien triste » me disait-il. Il m’avait aussi raconté la façon dont il avait constitué sa collection de bronzes : en visite chez l’antiquaire Alain Lesieutre à Paris, il était tombé en arrêt sur des sculptures animalières posées négligemment par terre : des Rembrandt Bugatti. Adulé de son vivant, l’artiste était un peu oublié et ses oeuvres n’avait pas encore la cote qu’elles ont aujourd’hui (son Tamanoir a été adjugé à 1,5 millions d’Euros en 2016 à Drouot).
Un jour, Alain m’a appelé pour me dire qu’il avait repéré mon gorille Platon en vente à Drouot : « Il est magnifique et je vais l’acheter ! » promit-il, ce qu’il fit. Le lendemain de la vente, il me rappelait pour me faire partager sa joie et m’avait annoncé qu’il le mettrait dans sa collection, entre un Bugatti et un Guyot (1885-1972), autre grand sculpteur animalier dont il commençait à acheter les oeuvres. Dans un article de la Gazette de Drouot paru en mars 2010 (ci-dessus), ce gorille Platon est mentionné. Un peu plus tard, il me dit avoir repéré une autre de mes oeuvres à Drouot, mon chimpanzé Socrate et sa tortue, « Mais je ne peux pas tout acheter ! » regrettait-il. Il en fit pourtant l’acquisition : « J’ai craqué pour Socrate ! » me dit-il le lendemain.
Au fil des années, nous avons ainsi échangé cartes de vœux et conversations. Alors que je n’étais encore que sculpteur amateur, il m’avait vivement incité à consacrer ma vie à mon art et avait même écrit un mot sympathique pour le vernissage d’une exposition organisée à Bruxelles par Philippe Heim et Bruno Couck en 2014. Il avait insisté pour que, lors de mes expositions, j’indique mes bronzes qui figuraient dans sa collection, et en 2013, il espérait venir lui-même au Salon National des Artistes Animaliers de Bry-sur-Marne me remettre le prix Sandoz, ce qu’il n’a finalement pas pu faire.
En 2013, alors que j’assistais avec mon épouse à la représentation de la pièce « Une journée ordinaire » où jouaient Alain Delon et sa fille, il avait envoyé quelqu’un me rechercher dans l’assistance, pourtant très nombreuse, et m’avait accueilli dans sa loge à l’issue de la représentation. Il était aussi heureux qu’ému de jouer avec Anouchka : « Après ça, je peux mourir tranquille ! » m’assura-t-il. Je lui remis le livre que j’avais édité sur mes sculptures et le lendemain, il me rappelait pour m’en remercier.
En 2013, à l’issue de la représentation de Une journée ordinaire.
Malheureusement, la fatigue et la maladie ont fait que ses appels se sont espacés.
Alain a toujours été d’une grande gentillesse, d’une vraie délicatesse et loin de l’image qu’il pouvait parfois donner, d’une très grande humilité notamment lorsqu’il parlait des grands acteurs qu’il avait connus et des artistes dont il collectionnait les oeuvres. C’était un passionné et j’espère qu’aujourd’hui, là où il est, il a l’occasion d’échanger avec Rembrandt, Dürer, Bugatti, Guyot et tous les autres qu’il a tant aimés.
» La vie parisienne est un tourbillon d’expositions et de rencontres. Les portraits s’enchaînent : Rodin, la Pavlova, Rolland Garros, Clemenceau, Anatole France… «
» Un artiste amputé d’un bras n’a pas toujours la possibilité de fixer une attitude, un mouvement qui l’a séduit ; il lui faut apprendre à se souvenir. »
« Il est prospecteur d’or, accompagne la Cavalerie à la recherche du chef apache Geronimo, s’aventure chez les Comanches dont il admire les chevaux, manie le lasso et le revolver… «