Nov 10, 2013 | • Visites et Musées
Un bref séjour à Rome est l’occasion, comme à chaque voyage, de s’amuser à repérer les belles sculptures et les œuvres d’art animalier.
De la basilique Saint-Pierre aux ruines romaines, la sculpture est évidemment omniprésente ; la Pietà de Michel Ange en est sans doute la plus belle manifestation. Mais je ne vais pas mettre ici toutes mes photos car il y en aurait trop.
Je vais donc simplement montrer quelques modèles étonnants ou amusants, tels ces crânes et squelettes admirablement sculptés dans le marbre et que l’on trouve dans de nombreuses églises, certainement pour nous appeler à moins de vanité…
Le réalisme de ces squelettes et crânes est tel qu’il faut sentir sous la main la froideur du marbre pour ne pas les croire réels.
Les musées du Vatican regorgent de trésors, dont cette scène comique d’un faune chatouillant la plante des pieds d’un homme, qui a l’air d’apprécier.
Le thème animalier est bien représenté sur les parvis et les fontaines de Rome. La fontaine de Trévi, réalisée par Nicolas Pannini et achevée en 1762, met en scène le char de l’océan tiré par des chevaux, l’un agité et l’autre (ci-dessous) calme, à l’image des différents aspects que présente la mer. Des tritons, créatures mi-humaines mi-aquatiques, guident les chevaux.
Place Navonne, ce sont les quatre grands fleuves du monde qui sont représentés sur la fontaine principale, réalisée par Bernini en 1651 : Danube, Gange, Nil et Rio de la Plata. Un lion et un cheval viennent s’y abreuver chacun de leur côté.
Sur l’une des deux autres fontaines de cette belle place, Neptune a engagé un combat contre une grosse pieuvre dont il semble venir à bout.
Bien plus tôt, à l’époque antique, les Romains représentaient déjà des animaux dont la fameuse louve mais aussi les bêtes qui pouvaient être utilisés pour les sacrifices – taureau, bélier et porc – et que l’on peut voir sur de grands bas-reliefs dans l’édifice de la curie romaine (forum). Le musée de la civilisation romaine présente une belle truie avec ses petits, et l’on peut constater que, malgré ses grandes oreilles, son profil et ses défenses la rapprochent un peu du sanglier.
Pour terminer avec la sculpture, deux œuvres beaucoup plus récentes. Sur le « Vittoriano », immense édifice dont la construction (1885-1911) fut très contestée pour son style et parce qu’elle nécessita la destruction d’un quartier très ancien, une statue équestre de Enrico Chiaradia représente Victor-Emmanuel II premier roi de l’Italie réunifié. Son style est proche de celui d’Emmanuel Frémiet.
Enfin, devant le musée de zoologie, au nord du parc de la Villa Borghese, on peut voir un Grand Pingouin (Pinguinus impennis) en bronze, en mémoire de cet oiseau disparu au XIXème siècle et qui vivait sur les côtes de l’Atlantique nord. Je ne connais pas l’auteur de ce bronze, d’un style proche de celui de Pompon et Petersen.
Rome possède dans ses musées et ses églises une collection absolument extraordinaire de tableaux des plus grands maîtres de toutes les époques, de Brueghel à Salvador Dali, en passant par Léonard de Vinci, Rouault, le Caravage, le Guerchin, Canaletto, etc. Bien entendu, on y trouve de nombreuses représentations d’animaux.
Les tableaux de la crèche montrent évidemment l’âne et le bœuf, mais la pinacothèque du Vatican possède aussi des tableaux beaucoup plus exotiques, comme ce très beau zèbre attaqué par une panthère ou cette courageuse bergère arrachant un agneau de la gueule d’un lion.
L’un des plus beaux tableaux représentant des animaux se situe précisément à la pinacothèque du Vatican : il s’agit de « Adam et Eve au Paradis terrestre » de Wenzel Peter (1745-1829), qui mesure plus de 3 m de long et 2,50 m de haut.
Y figurent plus de 200 animaux parfaitement peints, dans des attitudes très naturelles. On peut observer des espèces bien inhabituelles dans une telle oeuvre : un mandrill, un blaireau, un zèbre, un dindon, un daim albinos, etc.
Bien entendu, un séjour dans une grande ville sans visite au zoo étant inconcevable (!), je me suis rendu au zoo de Rome, situé lui aussi près du jardin de la Villa Borghèse.
J’avoue avoir été un peu déçu par l’aspect miteux de quelques animaux (des macaques pelés, un vautour estropié…). Si le nombre d’espèces différentes est correct (éléphants, girafes, hippopotames, tigres, lions, zèbres, phoques, etc.), le zoo pâtit de la comparaison avec celui de Lisbonne visité un an plus tôt.
L’enclos aride et de petite taille pompeusement présenté comme « Plaine africaine » ne contient guère que quelques zèbres et un élan d’Afrique, et l’on ne trouve pas les quelques rares espèces qui font l’originalité d’un zoo.
Jan 14, 2013 | • Visites et Musées
Dans la plupart des villes de province, il y a un joli musée des Beaux-Arts. C’est toujours une joie de découvrir les merveilles de ces établissements moins connus, certes, mais souvent plus calmes, plus « intimes » que les grands musées parisiens, et qui abritent souvent de remarquables trésors. Parmi ceux que j’aime beaucoup, le musée de Nantes et celui de Dijon.
Le lendemain de Noël, visite au Musée des Beaux-Arts de Rennes. J’étais seul !
Ce musée est connu pour le tableau de Georges de La Tour (1593-1652) : « Le Nouveau-Né ». Pour l’anecdote, ce tableau a longtemps été attribué à Le Nain et a été saisi pendant la Révolution chez un émigré rennais dont on ignore le nom. La Tour est un des maîtres de la lumière et des clairs-obscurs d’intérieur.
Avec l’aimable autorisation du Musée, voici quelques photos de sculptures et d’œuvres animalières. Le flash étant interdit, la qualité de certaines photos n’est pas très élevée.
On est accueilli, dès l’entrée du musée, en bas de l’escalier, par deux immenses bas-reliefs de bronze du sculpteur lyonnais Antoine Coysevox (1640-1720) représentant d’une part « Le triomphe de la France sur les mers » (ci-dessus), d’autre part « La Bretagne offrant à Louis XIV le projet de statue équestre » (ci-dessous).
Ces deux bas-reliefs ornaient le piédestal de la statue équestre du Roi Soleil élevée en 1726 place du Palais (aujourd’hui place du Parlement) à Rennes. La statue fut démontée en 1792 et fondue (les Talibans qui détruisent les merveilles artistiques en Orient avaient des précurseurs…).
Dans le péristyle du rez-de-chaussée, un grand Éléphant indien de Rembrandt Bugatti. Selon le Catalogue raisonné de Bugatti (J.C. Des Cordes et V.Fromanger Des Cordes – Les Editions de l’Amateur), son nom exact est « Éléphant Blanc – Il court« . Il existe en plusieurs tailles, l’une de 70 cm de long (celle présentée au musée de Rennes), l’autre de 21,5 cm de long.
Un examen attentif de ce modèle montre qu’il s’agit en fait d’une éléphante. Dès lors, il est curieux que l’artiste ait modelé des petites défenses puisque, à la différence des éléphantes africaines, les femelles asiatiques n’en portent pas.
C’est néanmoins une pièce magnifique, fondue par Hébrard. On retrouve parfaitement l’attitude du pachyderme du zoo qui accourt lentement en apercevant le morceau de pain qu’un visiteur tient dans sa main. La trompe est déjà prête à se lever, alors que l’animal semble sourire.
Alfred Boucher (1850-1934) « Le Terrassier«
Victor Peter (1840-1918) – « Lionne et lionceaux ». Ce modèle est à rapprocher de la Lionne de Riché.
Charles-Joseph Lenoir (1844-1899) –« Jeune faune faisant combattre deux coqs ».
Anne-Marie Profillet (1898-1939) – « Grue« . Par son attitude et surtout le traitement de la surface, cette oiseau d’une artiste rennaise est à rapprocher de la très grande grue de Pompon, visible au musée de Dijon.
Emmanuel Frémiet – « Conducteur de char romain«
Le Musée de Rennes possède trois pièces de la série des uniformes de l’armée impériale, à propos de laquelle j’ai rédigé une note sur ce site :
http://www.damiencolcombet.com/archive/2012/03/07/la-valeur-d-un-bronze-42-le-carabinier-a-cheval-de-fremiet.html
Il s’agit de « L’Artilleur à cheval » (ci-dessus), du « Cuirassier de ligne » (tout en bas) et du « Carabinier à cheval » (ci-dessous), objet de ma note, mais dont le fourreau est ici en partie manquant. Il serait formidable que le Musée parvienne à acquérir les autres pièces de cette série.
Jan Van Kessel (1626-1679) – « Planche d’insectes ». Ce peintre flamand est connu pour la précision de ses peintures, dont la période correspond à une certaine vulgarisation du microscope.
François Desportes (1661-1743) – « La chasse au loup »
Pierre-Paul Rubens (1577-1640) – « La chasse au tigre ». Cet immense tableau produit un effet stupéfiant : le mouvement de la lutte tourbillonnante des hommes et des fauves, les magnifiques couleurs de la robe du tigre, de celle du jaguar, du gris pommelé du cheval, de la tunique rouge du chasseur, les vêtements hétéroclites (tuniques arabes, armures espagnoles), tout cela crée une scène incroyable.
On notera toutefois que même à l’époque de Rubens, il n’était pas possible de rencontrer tigres, lions et jaguar réunis dans la nature. Il s’agit donc soit d’une scène totalement imaginaire, soit d’une scène de jeux de cirque. On ne manquera pas d’admirer le courage et la force de l’homme en bas à gauche, qui à mains nues réussit à écarteler le mâchoire d’un lion ! Un émule d’Hercule ou de Samson, probablement…
Le Musée de Rennes expose de nombreux autres chefs-d’œuvres, qu’il faut voir (http://www.mbar.org/). On regrettera toutefois qu’aucune catalogue joli ne les présente de façon complète et bien illustrée, mais peut-être que la nouvelle Directrice du Musée y remédiera.
Déc 5, 2012 | • Visites et Musées
Suite et fin de la visite à Lisbonne.
Et pour terminer cette petite visite de Lisbonne en images, quelques photos de zoo, l’un des plus beaux que j’ai visités depuis très longtemps.
Il est situé en pleine ville, à 3 ou 4 stations de métro du centre-ville.
On peut assister à un long spectacle d’otaries et de dauphins.
Perroquets aras
Le zoo présente un très grand nombre d’animaux, dont certains rares : okapis, koalas, varan de Komodo… Bon nombre d’espèces sont représentées par de véritables groupes : 5 rhinocéros blancs (dont deux avec de très curieuses cornes), 4 rhinos indiens, une dizaine de girafes, autant de bongos, un grand nombre de chimpanzés, d’hippotragues, d’éléphants africains, de buffles, etc.
Rhinocéros blanc d’Afrique.
Rhinocéros unicorne d’Asie.
Un téléphérique surplombe le zoo et permet de passer au dessus des cages, ce qui donne un point de vue original sur les animaux.
Nous avons assisté à une vive altercation entre deux rhinocéros indiens. L’un d’eux s’est résolu à fuir en plongeant dans le bassin.
Oryx
Hippopotame pygmée.
Hippopotame amphibie, nettement plus imposant.
Orang-Outang mâle. Il m’a bien sûr fait penser à l’une de mes sculptures…
Chimpanzé.
Lionne
Les magnifiques bongos, très rares antilopes vivant dans les épaisses forêts d’Afrique centrale. Leur robe acajou marquée de lignes blanches, est magnifique.
Guépard
Buffle d’Afrique de l’est. Le zoo présente les trois espèces de buffle d’Afrique (occidentale, centrale, et orientale).
Et pour finir, le postérieur cuirassé du rhinocéros indien !
Déc 3, 2012 | • Visites et Musées
Après les musées, quelques photos de l’aquarium de Lisbonne et de son gigantesque bassin (le plus important d’Europe).
Installé sur le site de l’Exposition universelle, l’aquarium de Lisbonne a deux particularités : son immense bassin, où se cotoient raies (dont une raie manta de belle taille), requins divers, énormes poisson-lune et mérou, et la présentation d’oiseaux et mammifères.
Macareux
Guillemot
Manchots
Loutres
Le mérou
Prochainement, visite du remarquable zoo de Lisbonne.
Déc 1, 2012 | • Visites et Musées
… suite de la visite dans cette belle capitale.
Parmi les plus beaux musées de la capitale portugaise, le Musée d’Art Antique (Museu Nacional de Arte Antiga). Il présente des collections très riches et variées, bien mises en valeur. En voici quelques exemples.
Une magnifique fuite en Egypte dont j’ai malheureusement oublié le nom du peintre.
Pièce maîtresse et centrale du musée, le très grand et stupéfiant retable : « La tentation de Saint Antoine » de Jérôme Bosch (1450/60-1516). Ci-dessous, quelques détails parmi les plus loufoques.
Cet espèce d’oiseau fou monté sur patins à glaces, qui semble issu du croisement d’un bec-croisé, d’un courlis et d’un teckel, est l’un des emblèmes du Musée.
Je vous recommande, sur le site du Musée, la visite virtuelle, très bien faite même si elle ne couvre qu’une partie des collections présentées. Attention, en cas de geste brusque de la souris, on risque d’avoir un peu le tournis ! Voir le lien suivant :
http://www.mnarteantiga-ipmuseus.pt/pt-PT/MNAA%20virtual/ContentDetail.aspx
Les remarquables pièces d’orfèvrerie de table sont bien souvent françaises.
Jolies sculptures dans les jardins de Lisbonne.
Un autre musée doit absolument être visité : celui de la Fondation Calouste Sarkis Gulbenkian (1869-1955), richissime financier d’origine arménienne, homme d’affaires, aventurier, mécène, qui vécut longtemps dans son hôtel particulier avenue d’Iéna à Paris, ce qui explique la présence de nombreuses oeuvres d’art françaises dans ce musée. Il tira sa colossale fortune des 5% qu’il détenait dans une grande société pétrolière.
Tapis, tissus, livres, sculptures, vases, tableaux, orfèvrerie, mobilier, antiquités égyptiennes…, sa collection est impressionnante.
Où l’on apprend enfin comment s’accouplent les centaures…
Une sculpture d’une grâce émouvante.
Orfèvrerie de table, d’origine française.
Un enfant pleurant sur le nid dévasté et l’oiseau mort.
Poussin, Watteau, Ghirlandaio, Canaletto, Dürer, Turner, Riesener, Jacob, Houdon, Monet, Manet, Millet, Turner, Corot, Renoir, Rodin, Dalou, Carpeaux… On reste confondu par la richesse de la collection.
Bien sûr, quelques beaux bronzes comme cette Panthère saisissant un cerf (fonte Barbedienne).
Et pour finir, un très beau tableau de Dagnan-Bouveret « Bretonnes au pardon ».
Prochainement : visite de l’aquarium, qui possède le plus grand bassin d’Europe.
Nov 19, 2012 | • Visites et Musées
Une visite de quelques jours à Lisbonne fut l’occasion de découvrir cette très belle ville, qui présente des contrastes étonnants entre d’un côté les bâtiments modernes, le quartier de l’Exposition universelle, les grandes artères traversant Lisbonne de part en part, les vastes places, et de l’autre les étroites ruelles empruntées par de vieux tramways brinquebalants montant à l’assaut des collines, les petits magasins vieillots, les immeubles couverts d’azulejos mais un peu vieux et manquant visiblement d’entretien…
A quelques pas de la belle place du commerce, un magasin de graines et semences toujours en activité mais qui n’a pas été modernisé depuis un certain temps…
L’amateur d’art ne manquera pas de visiter les nombreux et très beaux musées de Lisbonne ainsi que les édifices remarquables : musée des arts antiques, des azulejos, Fondation Gulbenkian, monastère des Jeronimes, églises, tour de Belem, etc.
Voici en plusieurs notes successives quelques photos – en partie relatives à la sculpture et à l’art animalier – pour vous donner envie de découvrir, outre la bonne (et très copieuse !) cuisine portugaise, les richesses culturelles de cette ville.
Une jolie fontaine avenue de la Liberdad.
Monastère des Hiéronymites : gisant de Vasco de Gama.
La « forêt » de piliers et de voûtes de l’église du Monastère
Le cloître du monastère, véritable dentelle de pierre qui résista au grand tremblement de terre de Lisbonne.
Gigantesque monument en hommage aux découvertes et aux navigateurs, près de la Tour de Belem. Les Lisboètes l’appellent « Poussez pas derrière ! »… D’autres se moquent du premier, si fier de sa belle maquette de bateau, et se demandent pourquoi le second s’est enfoncé son épée dans la jambe… Construit en 1960, il est dédié à Henri le Navigateur (mort en 1460), qui joua un rôle décisif dans le rayonnement international du Portugal et fit beaucoup, notamment, pour la création d’un nouveau modèle de navire plus maniable, la Caravelle ! Sur le monument, Henri est suivi de nombreux navigateurs, scientifiques et illustres Portugais, dont Magellan, Vasco de Gama, Pedro Alvares (découvreur du Portugal), etc.
Au Musée des carrosses, un modèle extraordinaire, représentant la rencontre de deux océans.
Au centre de Lisbonne, une curieuse villa maure au charme désuet.
Avenue de la Liberdad, le Marquis de Pombal et un lion.
Suite de la visite dans deux jours…