SUR LE CHEMIN DES ZOOS DE BÂLE ET STUTTGART (2)

Suite de la note parue le 12 mai 2015

Le zoo de Stuttgart, appelé Wilhelma et qui se présente comme « le plus grand et le plus beau jardin zoologique et botanique d’Europe », mérite le voyage, surtout en avril au moment de la floraison des tulipes, qui couvrent de vastes parterres.

Situé à peu de distance du centre-ville, le parc Wilhelma date des années 1850, sous le règne de Guillaume Ier roi du Wurtenberg. A sa mort, ce qui était alors un vaste jardin botanique agrémenté de serres, d’un théâtre et d’un promenoir, fut ouvert au public. Les premiers animaux sont arrivés après la seconde guerre mondiale.

Le parc est un lieu de promenade très agréable : les jardins bien dessinés, les fontaines, les arcades, les grandes serres forment un ensemble reposant et divertissant. Comme dans tous les zoos (sauf celui de Lyon…), de nombreuses sculptures, parfois étonnantes comme cette hyène rayée (ci-dessous) ou un ours attaqué par des chiens, font le lien entre art et faune.

L’ensemble du parc est très propre et soigné. Les animaux semblent en bonne santé et les cages sont assez vastes, parfois même très vastes comme pour les bouquetins ou les bonobos, par exemple.

Marabout

Le zoo héberge plus de 1000 animaux dont de nombreuses espèces rarement présentées en captivité : chauve-souris géantes, pécaris, ours polaire, okapis, bonobos, takin, girafe réticulée, bongos, hippopotame nain et hippopotame amphibie, rhinocéros indien, etc.

Bongo mâle au superbe trophée

Bonobo, cousin des chimpanzés.

Girafe réticulée

Takin du Sichuan

 Roussette de Malaisie, qui peut atteindre 1,70 m d’envergure

Ours polaire, de grande taille

Les oiseaux sont très bien représentés au Wilhelma, avec de nombreux rapaces, des grues, pélicans, autruches, émeus, et un nombre incalculable de plus petits spécimens.

Grue du Japon

Et pour finir ce périple dans le sud-ouest de l’Allemagne, une dernière photo des parterres de tulipes.

SUR LE CHEMIN DES ZOOS DE BÂLE ET STUTTGART (1)

Le sud-ouest de l’Allemagne est une superbe région, surtout au printemps et quand il fait beau. La Forêt-Noire et le Bade-Wurtenberg permettent d’admirer de beaux paysages vallonnés, des forêts et des cultures soignées, mais aussi des jolis petits villages, des monastères et des églises baroques, des châteaux élégants et des forteresses massives.

Tübingen

L’envie de visiter les zoos de Bâle – en Suisse mais juste à la frontière – et de Stuttgart fut l’occasion de découvrir cette région accueillante.

Rhinocéros indien

Le zoo de Bâle est beau et bien entretenu. Ses nombreux aquariums, ses rhinocéros indiens, ses gorilles notamment valent vraiment le coup d’être vus. Quelques espèces assez peu fréquentes dans les zoos sont présentes, comme les hippotragues noir ou les crocodiles d’Australie, avec leur museau étroit qui les font presque ressembler à des gavials.

Crocodile du Nil

Un arrêt à Karlsruhe permet de voir le très beau musée des Beaux-Arts, qui présente une superbe collection de peintures de David Téniers, un étonnant tableau de Van Kessel, un très beau lion au serpent de Barye en fonte de son atelier, un buste de St-Jean-Baptiste par Rodin, des sculptures de Carpeaux, etc. Et une Nativité, plus précisément une Adoration des bergers, absolument ravissante.

Peinture de Van Kessel, comme toujours d’une impressionnante précision. Ci-dessous, zoom sur le petit tableau représentant des insectes que l’on peut voir ci-dessus appuyé contre une chaise.

Le lion au serpent de Barye, fonte de l’atelier Barye

Adoration des bergers – C.W.E.Dietrich (1712-1774)

A quelques dizaines de kilomètres de Karlsruhe, le château de Bruchsal, construit à partir de 1720 et qui, au début du XIXème siècle, était le lieu de rendez-vous de l’aristocratie européenne, a été presque totalement détruit le 1er mars 1945 lors d’une attaque aérienne. Voici, ci-dessus, ce qu’il en restait alors.

La restauration, chantier colossal, a été entreprise dès la fin de la guerre et le château est maintenant superbe extérieurement. A l’intérieur, seules quelques pièces, vides, ont été remises en état, de façon spectaculaire, dans leur style baroque rococo.

Intérieur du château de Bruchsal

On retrouve d’ailleurs ce style rococo dans la très belle église de Zwiefalten (ci-dessus) près de Reutlingen.

 A SUIVRE…

EXPOSITION GILLES AILLAUD A RENNES

Le Musée des Beaux-arts de Rennes (35) expose actuellement et jusqu’au 17 mai 2015 des œuvres du peintre Gilles Aillaud.

Cet artiste né en 1928 et décédé en 2005 était le fils de l’architecte Emile Aillaud. Dès l’enfance, avec sa sœur, il fréquente la ménagerie du Jardin des plantes à Paris dont il s’exerce à dessiner et peindre les pensionnaires. Après des études de philosophie, il choisit à 21 ans la carrière d’artiste. Une première exposition personnelle a lieu en 1952. A partir de 1963, il se consacre à l’animal. Dans un contexte artistique où l’avant-garde et la recherche à tout prix de la nouveauté font la loi, il estime que cette quête forcenée « contribue à anesthésier la sensibilité plutôt qu’à stimuler les pouvoirs créateurs de l’esprit« . Il fait partie du courant de la « Figuration narrative ».

« La Fosse » – On aperçoit une lionne couchée.

En 1965, à la galerie Creuze, il expose avec E.Arroyo et A.Recalcati une série de tableaux qui fait scandale : « Vivre et laisser mourir, ou la Fin tragique de Marcel Duchamp« , qui représentant l’assassinat de l’inventeur du « ready made ».

C’est une exposition en 1971 au Musée d’art moderne de Paris qui fait vraiment connaître ses peintures d’animaux. G.Aillaud a voyagé notamment au Kenya et en a rapporté de nombreux dessins et peintures. Il illustrera une volumineuse « Encyclopédie de tous les animaux, y compris les minéraux« , en 4 tomes, au titre surprenant (même si on ne le remarque pas immédiatement !). Cet artiste travaillera également pour le théâtre.

« Serpent, Porte et Mosaïque »

Mais le travail le plus étonnant, le plus fort de Gilles Aillaud porte sur les zoos. Nous avons tous visité un jour l’une de ces ménageries démodées où les grilles, le carrelage, le béton et les néons blanchâtres sont trop présents. Le zoo de Vincennes d’autrefois avec ses fosses bétonnées, la fauverie du Jardin des Plantes avec ses énormes grilles en étaient de bons exemples.

G.Aillaud parvient à rendre de façon saisissante l’ennui, la triste monotonie d’un vivarium, d’un bassin, l’enfermement des animaux généralement plongés dans une léthargie terrible, leur nostalgie résignée. Les cages sont presque toujours impeccablement propres, témoignant de la bonne tenue du zoo, mais aussi de l’incapacité humaine à comprendre qu’une cellule trop petite, triste, froide ne peut, même si elle est nettoyée, satisfaire un animal qui a besoin de bouger, courir, s’agiter et sentir autre chose que l’odeur des faux rochers en ciment et des détergents. On en voit pas de visiteurs, ce qui laisse un sentiment de solitude.

« Otarie et jet d’eau »

Ces peintures sont un témoignage de zoos qui en général n’existent plus car tous ou presque ont fait des progrès dans la recherche du bien-être animal. Mais souvenons nous que les fossés du zoos de Vincennes constituaient déjà un grand progrès par rapport aux grilles étouffantes des enclos plus anciens.

Les peintures de G.Aillaud sont très travaillées : les cages sont bien dessinées, le jeu des lumières et des ombres est parfaitement rendu. Certaines œuvres paraissant si simples ont pourtant un incroyable pouvoir évocateur. « La soupe » par exemple montre un bassin rempli d’une eau glauque dont émerge le dos violet d’un hippopotame. L’eau troublée par les déjections du pachyderme laisse toutefois deviner, par transparence, la masse considérable de l’animal. Qui n’a pas espéré longtemps devant une telle cage, attendant qu’enfin la bête bouge un peu, sorte à peine les naseaux et souffle un panache de vapeur avant de se laisser couler à nouveau ?

« La soupe »

« Lorsque je représente des animaux toujours enfermés ou « déplacés », ce n’est pas directement la condition humaine que je peins. L’homme n’est pas dans la cage sous la forme du singe, mais le singe a été mis dans la cage par l’homme. C’est l’ambiguïté de cette relation qui m’occupe et l’étrangeté des lieux où s’opère cette séquestration silencieuse et impunie. » explique l’artiste.

Zoo de Tunis (photo DC)

Le Musée de Rennes a édité un catalogue de l’exposition, dont on regrette simplement le charabia intellectualisant des textes…

Gilles Aillaud (1928-2005)

Musée des Beaux-arts de Rennes

20 quai Emile Zola – 35000 Rennes

Fermé le lundi et les jours fériés

http://www.mbar.org/index.php

LE MUSÉE DES ANNÉES TRENTE A BOULOGNE-BILLANCOURT

Les années 30 sont une période intensément créatrice : bouillonnement économique, politique, intellectuel, artistique, innovations industrielles et architecturales, multiplication des voyages et goût de l’exotisme, ce sont les « Années folles ».

Boulogne, près de Paris, est alors un lieu qui compte dans cette effervescence : y travaillent ou s’y installent les usines Renault, les avions Voisin, Farman et Blériot, les architectes Tony Garnier et Le Corbusier, les cinéastes Abel Gance, Renoir, Pagnol, Marcel Carné…

C’est précisément à Boulogne, dans l’enceinte de la mairie, que le Musée des Années Trente nous fait découvrir les arts de cette période à la fois folle et tragique pour nous qui connaissons ce qui suivit et discernons chez bon nombre d’artistes et d’œuvres une certaine inquiétude, une forme de pessimisme et de désabusement.

 « Dunoyer de Ségonzac et Boussingault peignant – 1914 » par Bernard Boutet de Monvel

Ce musée est une merveille et il est incompréhensible qu’il soit si peu connu. Il y a quelques années, il avait présenté une exposition intitulée « 100 sculptures animalières » très remarquée mais que je n’avais pu visiter hélas. Je suis donc allé récemment à Boulogne découvrir les belles œuvres très diverses (mobilier, architecture, peinture, sculpture…) harmonieusement disposées dans de belles salles claires et calmes.

 Maquette de l’hôtel particulier Renard à Boulogne-Billancourt, par Jean-Léon Courrèges 

Cette visite m’a permis de mieux faire connaissance avec l’oeuvre de Landowski, de très grande qualité et dont je parlerai sur ce site.

 « Paul Jouve » peint en 1946 par Georges Paul-Leroux

Voici quelques photos sur le Musée des Années 30.

Et pour tout renseignement : http://www.annees30.com/le-musee/renseignements-pratiques.html

 « Tête de jeune Marocain » par Georges-Armand Lacroix

« Rythme africain » par Evariste Jonchère

 « Rythme africain » –Détail

 « Baigneuse aux tresses » par Gilbert Privat

« Sun Yat-sen » (premier président de la République de Chine) par Paul Landowski

 

BELGIQUE : ZOOS ET MUSÉES (3)

Et voici le dernier « reportage » sur mon séjour en Belgique, avec des photos du très célèbre zoo d’Anvers, situé à 45 mn au nord de Bruxelles.

Créé en 1843, c’est l’un des plus anciens zoos d’Europe – le plus ancien est celui de Vienne en Autriche. Il est installé en plein centre-ville, l’entrée monumentale touchant la gare centrale. Il s’étend sur 10 hectares.

C’est un zoo très célèbre notamment parce qu’il fut fréquenté par de nombreux artistes dont le grand sculpteur Rembrandt Bugatti, qui y travailla de longs mois. Plusieurs sculptures monumentales agrémentent le zoo, particulièrement soigné et agréable.

Le zoo possède de très beaux animaux, dont 5 okapis, grand ongulé de la taille d’un cheval, vivant au plus profond des forêts d’Afrique centrale et qui n’a été découvert qu’au début du XXème siècle.

Takin, ou chèvre du Sichuan, de la taille d’une vache.

Le temple égyptien, bâtiment des éléphants, construit en 1856 et en parfait état.

Les deux tigres profitent du grand fossé plein d’eau qui les sépare des visiteurs (ces félins nageant très bien, il y a aussi un mur !)

Manchots royaux.

Lors de ma prochaine visite en Belgique, il faudra visiter Planckendael, autre vaste zoo situé à 30 mn au nord de Bruxelles.

BELGIQUE : ZOOS ET MUSÉES (2)

Après Bruxelles et son très beau musée, voici maintenant quelques photos de zoos belges.

A 45 mn au sud ouest de Bruxelles, entre Ath et Mons, le gigantesque et étonnant « Pairi Daisa » (ce qui signifie « Jardin clos » en vieux persan, autre nom du Paradis) s’étend sur 55 hectares aux pieds des ruines de l’ancienne abbaye cistercienne de Cambron.

Ume immense volière permet de se promener au milieu des spatules roses (ci-dessus), des ibis rouges (ci-dessous), des canards, des râles, des oies et de bien d’autres volatiles.

Le parc est organisé en « zones » (Asie, Afrique, terres froides, etc.), où s’élèvent des vastes constructions et se laissent contempler des paysages typiques de chacune d’elles. L’illusion est totale.

La grande pagode de la zone asiatique.

On peut assister au bain des éléphants, qui se font d’abord copieusement arroser et brosser, avec un plaisir manifeste.

Les pachydermes n’oublient pas faire profiter le public d’une bonne douche !

A peine lavés, ils se dépêchent de s’asperger de poussière !

Deux pandas géants sont présents au Pairi Daiza.

La zone africaine, où l’avion de Tintin semble avoir atterri en catastrophe !

On peut admirer rhinos blancs, girafes, lions, hyènes, léopards et y suivre, grâce à une grande baie vitrée, les évolutions sous-marines d’une famille d’hippopotames, le dernier-né (ci-dessous) était particulièrement actif.

Le vaste village de la mangrove est extrêmement bien réussi.

Un énorme cargo est échoué au milieu du parc. A ses pieds, l’île du rarissime bec-en-sabot, étonnant membre de la famille des cigognes.

Environ 5000 animaux sont visibles dans ce magnifique parc, qui est aussi un jardin très soigné, où des cigognes blanches circulent au milieu des tables de pique-nique. Comme dans presque tous les zoos (sauf celui de Lyon…), plusieurs sculptures monumentales sont offertes à la contemplation du public.

Suite dans quelques jours…