Commence ici une petite série de notes relatives à quelques beaux musées parisiens peut-être moins connus que le Louvre et Orsay et que j’ai eu l’occasion de visiter récemment.

Voici tout d’abord le Musée de l’Homme installé au Trocadéro et rouvert après de longs travaux.

Installé dans l’aile Passy du Palais de Chaillot, le Musée de l’Homme a été inauguré en 1938. A vrai dire, depuis 1882, l’ancien Palais du Trocadéro abritait un Musée d’Ethnographie. On se demande d’ailleurs si l’appellation « Musée de l’Homme » n’est pas une marque d’orgueil un peu démesuré, ou au moins d’ambition un peu exagérée…

Selon le site internet du musée, cet établissement présente des collections de préhistoire et d’anthropologie biologique et culturelle. Le nouveau musée regroupe aussi une bibliothèque, des centres de recherches, d’enseignement, de formation, de diffusion sur l’évolution de l’Homme et des sociétés. Fermé en 2009, le musée a fait l’objet de très importants travaux d’un coût de 92 millions d’Euros. Il vient de rouvrir.

L’âge de pierre – E.Frémiet

Je dois avouer que j’ai été assez déçu. Pendant sa visite, le visiteur doit traverser d’immenses espaces vides, de vastes salles inoccupées et a l’impression que beaucoup de place est perdue ou alors que les collections ne suffisent pas à occuper le musée, ce qui est certainement inexact car le thème de l’Homme est à peu près inépuisable…

Les objets présentés sont heureusement dans un état parfait, quelques idées sont intéressantes, comme la possibilité de toucher un certain nombre de choses, généralement des reproductions et moulages d’œuvres. Mais dans plusieurs vitrines, les objets sont serrés, ordonnés de façon difficilement compréhensible, alors qu’il y a visiblement toute la place pour « aérer » l’installation. Les explications sont parcellaires et l’on a parfois des difficultés à comprendre pourquoi tel ou tel objet est là.

Renne naturalisé

Parmi les présentations les plus spectaculaires, un beau cadavre d’éléphant grandeur nature tué par des chasseurs, mais malheureusement il n’est pas entier, quelques animaux naturalisés, une belle et vaste yourte, une série de crânes de caprins portant quatre voire cinq cornes, un bus des années 60 récupéré à Dakar et incroyablement décoré (avec des mentions aussi diverses que « Société musulmane » et « Bonne Mère » !), des sculptures, quelques tableaux…

Mais le plus beau est sans doute la collection d’innombrables bustes de Cordier : c’est une sorte d’inventaire des races humaines, magnifiquement sculpté, mais là encore pas assez bien présenté. Pour pouvoir être admiré, chacun de ces bustes mériterait d’être un peu isolé.

Encore un regret, qu’hélas je serai amené à formuler à nouveau dans de prochaines notes : une invasion d’art contemporain sans intérêt et qui d’ailleurs n’attire pas l’attention du moindre visiteur. Actuellement, un « grand installeur » (sic) montre des néons colorés, des empilements de pots en grès émaillé, des revues de la période coloniale (forcément…) empalées afin de « stigmatiser la tendance occidentale à créer des catégories excluant les Africains de l’art universel » (re-sic), une roue permettant au visiteur de… se faire insulter dans différentes langues ! Si vous pensez à une quelconque exagération, consultez le site du Musée… Face à cela, il faut sans doute adopter l’attitude des hommes ci-dessous :

« La fuite devant le mammouth » – PJ Jamin (1885)

Et enfin, je ne peux m’empêcher de reproduire ici un commentaire explicatif extrêmement étonnant mais finalement sans doute assez représentatif de l’esprit de ce nouveau Musée de l’Homme. J’observe d’ailleurs que notre Ministre de l’Education n’a surement pas visité cet établissement car elle a affirmé que la théorie du Genre n’existait pas…

Prochaine note : le Musée Cognacq-Jay.