Le « Musée des Confluences » de Lyon a ouvert ses portes il y a quelques mois. Curieusement, alors que l’inauguration du Mucem à Marseille, du musée de la Fondation Louis Vuitton au Bois de Boulogne ou du musée de Rodez a été extrêmement médiatisée et a donné lieu à d’importants déplacements d’hommes politiques, celle du Musée des Confluences a trouvé peu d’échos dans les médias. Sans doute un héritage de la traditionnelle discrétion lyonnaise… ou de son indépendance ! Pourtant, cinq mois après son ouverture, le musée vient de franchir le cap des 400 000 visiteurs.

Avec son architecture très étrange, conçue par l’agence autrichienne Coop Himmelb(l)au, situé à l’extrême pointe de ce que les Lyonnais appellent « la presqu’île », là où la Saône rejoint le Rhône, le bâtiment se voit de loin surtout lorsqu’on arrive à Lyon par l’autoroute du sud.

Il ne s’agit pas d’un musée des Beaux-Arts – Lyon en possède déjà un, remarquable, situé dans l’ancien Palais Saint-Pierre – mais d’un écrin pour les collections d’ethnologie, archéologie, histoire naturelle, sciences et techniques. Une partie des collections vient du Musée Guimet de Lyon, situé dans le VIème arrondissement, aujourd’hui fermé mais auxquels les Lyonnais étaient très attachés.

Il vaut mieux visiter le Musée des Confluences en dehors des périodes scolaires et en semaine, idéalement à l’heure du déjeuner car sinon l’attente peut être longue.

Les collections de fossiles sont magnifiques, avec des pièces spectaculaires. Les animaux naturalisés sont nombreux, beaux et bien conservés. On regrettera simplement l’absence d’indications sur le grand panneau des oiseaux : même un ornithologue averti a du mal à s’y retrouver parmi les centaines de volatiles exposés puisqu’il n’y a aucun nom ! Dommage également que de nombreux animaux soient perchés à 3 ou 4 mètres de haut et donc difficiles à voir : ça peut être amusant ou justifié pour un singe, un oiseau, un lémurien, mais est-ce la place d’un lion, d’une antilope ? Pas sûr…

Autre regret encore : les salles sont presque toutes plongées dans le noir, pour conserver les collections paraît-il. Il en ressort rapidement un sentiment pénible d’étouffement surtout lorsque la foule des visiteurs est dense. Un peu plus de clarté serait agréable.

Malgré ces petits inconvénients, qui pourraient aisément disparaître, c’est un beau musée qu’il faut visiter plusieurs fois pour l’apprécier complètement. La variété des sujets abordés est séduisante et les objets exposés souvent remarquables : d’un squelette de mammouth à une magnifique voiture ancienne, d’un métier à tisser à des minéraux vivement colorés, d’un sphinx objets égyptiens aux vêtements d’un samouraï japonais, etc.

On s’aperçoit aussi que le temps passe vite en retrouvant dans une vitrine un téléphone, un appareil ménager, une machine à écrire, un tourne-disque qui faisait partie de la vie quotidienne de notre enfance… La vue sur la confluence est superbe et le jardin donne envie de s’y promener.

Lors de ma visite, se tenait une exposition temporaire passionnante sur l’exploration du Pôle Sud et la terrible compétition entre Scott et Amundsen. Cette exposition, qui se terminera le 28 juin 2015, justifie à elle seule la visite du musée. Faute de temps, je n’ai pu voir celle sur « les trésors d’Emile Guimet » mais elle semblait également très intéressante.

Pour tout savoir sur le musée : http://www.museedesconfluences.fr/fr