Août 12, 2014 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
L’Oryx est une grande et magnifique antilope africaine, certainement l’une des plus belles avec le grand koudou. Élancée et puissante, élégante, armée de deux immenses cornes, elle ressemble à un bel athlète, avec son cou épais, ses longues jambes fines, son beau masque noir mystérieux.

L’oryx fut d’abord l’un de mes grands échecs, une tentative ratée, douloureuse, de représenter ce très bel animal qui me fascine depuis que, enfant, je jouais avec un oryx de la marque Starlux que possédait mon frère et qui me semblait très fin. Il avait également un grand koudou qui rejetait la tête en arrière mais, avec ses longues cornes torsadées, il ressemblait à une hystérique. L’oryx avait vraiment plus belle allure ! Mais, bien des années plus tard et jusqu’à ce jour, je n’avais pas réussi à représenter en terre la finesse et la puissance de cette antilope et j’ai dû détruire l’ébauche en terre, ridicule.
Oryx gazelle, gemsbok, oryx d’Arabie, oryx algazelle, voire addax… Il a de quoi se perdre parmi les multiples noms d’espèces et sous-espèces qui se ressemblent plus ou moins.
Traitons tout de suite le cas de l’addax (Addax nasomaculatus) : même s’il fait partie de la grande famille des Hippotraginés (Oryx et Hippotragues rouans et noirs), ce n’est pas un oryx ; il en a un peu l’allure et les longues cornes (plus d’1 m) mais celles-ci sont légèrement torsadées comme celle des koudous et sa robe est plus claire, presque blanche l’été.
On peut également reconnaître facilement l’oryx algazelle (Oryx dammah) à la courbure de ses longues cornes (le record mondial est de 1,27 m sur un spécimen tué au Tchad en 1959), à sa robe très claire et à l’absence de marque noires aussi nettes que chez ses cousins.

Oryx algazelle (zoo de Trégomeur en Bretagne)
Restent les animaux se ressemblant le plus : le Gemsbok, l’Oryx beisa, l’Oryx à oreilles frangées et l’Oryx gazelle. En fait, les trois premiers sont des sous-espèces du quatrième, l’Oryx gazelle.
L’Oryx beisa, le plus lourd, vit en Erythrée, en Somalie, en Ethiopie et au nord du Kénya. Il peut peser plus de 220 kg. L’Oryx à oreilles frangées, qui doit son nom à la touffe de poils qui prolonge chacune de ses oreilles, est le plus léger, ne dépassant guère les 200 kg. Il habite le sud du Kénya et la Tanzanie. Enfin, le Gemsbok se trouve franchement au sud-ouest de l’Afrique, en Namibie, Botswana et Zimbabwé.
Il est bien difficile de distinguer ces trois sous-espèces à leur seule apparence. Notons toutefois les oreilles de l’Oryx à oreilles frangées, la robe plus grise et les traits noirs particulièrement marqués sur le Gemsbok.

Gemsbok
Les cornes d’Oryx les plus longues ont été mesurées sur un animal tué en 1981 au Botswana. Elles mesuraient 1,23 m. Presque parfaitement droites sauf pour l’algazelle, les cornes d’Oryx sont des armes terribles, qui peuvent être extrêmement efficaces contre les grands fauves comme les chasseurs. Selon Pierre Fiorenza (« Encyclopédie des animaux de grande chasse en Afrique »), « Cet animal est belliqueux et assez dangereux, surtout blessé par un chasseur ou un fauve. Ses charges sont si fréquentes que les lions eux-mêmes, pourtant amateurs de sa chair, l’abordent avec prudence. La captivité lui est pénible et il y conserve son humeur combative« .
Curieusement, l’Oryx a été acclimaté en Amérique du Nord où il est maintenant chassé.
Chez les Oryx, mâles et femelles portent des cornes. Elles sont même généralement plus hautes et plus fines chez les secondes, ce qui en fait des trophées recherchés. A noter encore, comme chez de nombreuses antilopes, la position des oreilles, situées très en arrière de la tête, presque déjà sur le cou.

Oryx à oreilles frangées
Cette fois, je crois être parvenu à modeler un Gemsbok au galop, ses jambes fines, son cou très épais qui descend obliquement presque jusqu’au milieu du dos, son museau bien droit, ses cornes fines parfaitement alignées sur le chanfrein, sa queue touffue, la courte crinière en brosse qui se prolonge en « raie de mulet » jusqu’à la queue, la bouche largement fendue et les naseaux à peine visibles. La fonderie réussira-t-elle à modeler les cornes très fines que j’ai faites en terre et qui se sont cassées trois fois ? Je ne sais pas, mais s’il le faut, je les referai en cire. Sur certaines photos, n’apparaît qu’une seule corne : bien qu’il existe de tels Oryx dans la nature, ce ne sera pas le cas du mien, qui aura bien deux armes sur la tête. Mais pour qu’elles soient bien identiques, je n’en ai fait qu’une et la fonderie la réalisera en double. La pointe sera affinée lorsqu’elle sera en bronze, ce qui n’est pas possible en terre.

Dimensions : 26 cm (long) x 24 cm (haut) x 7 cm (prof.). Si j’en ai le courage, je ferai bientôt des compagnons d’échappée à ce bel Oryx.
Juil 22, 2014 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Puisque me voilà lancé dans la série des grands fauves, je continue avec ce couple de guépards.

J’avais déjà modelé un petit guépard, qui m’a bien aidé à comprendre les formes étonnantes de cet animal à mi-chemin entre le chien et la panthère.
Du premier, en particulier du lévrier, il a l’allure altière, la petite tête, les griffes non rétractiles, la mâchoire peu puissante, le thorax profond et la taille de guêpe. De la seconde, il a la tête ronde, le pelage tacheté (bien que les tâches soient plus grandes chez la panthère). Comme d’habitude, c’est en le modelant, en passant de longs moments sur le dos, les postérieures, les doigts que l’on étudie le mieux la morphologie d’un animal. J’ai donc dû être fidèle à la réalité : une tête minuscule, un long corps, un cou assez court (que j’avais à l’origine fait plus long mais que j’ai raccourci), un torse d’un volume considérable, des pattes d’une longueur inouïe, une taille ultra-fine, des « pectoraux » imposants, des cuisses fines mais arrondies, véritables ressorts pour les courses effrénées à plus de 110 km/h, et l’ensemble dégageant une allure assez raffinée, presque fragile.

C’est la tête du mâle debout qui m’a sans doute donné le plus de difficultés : pendant des heures, j’ai ajouté de la terre, j’en ai enlevé, je l’ai travaillée pour arriver à ce résultat dont je ne suis finalement pas mécontent. Le guépard a une tête petite, ronde, avec un tout petit museau, des arcades sourcilières très prononcées sans doute pour se protéger tant du soleil que du vent de la course. Petit entorse à la réalité : j’ai marqué les traces des deux « larmiers », lignes noires qui descendent des yeux aux commissures des lèvres, alors qu’en réalité il ne s’agit que de taches sur la fourrure. Mais ça me paraissait utile.

J’aime le contraste entre la femelle, encore jeune, qui se roule sur le dos, mi-joueuse mi-séductrice, tandis que le mâle feint de l’ignorer et observe au loin les dangers ou les proies. Pourtant, il finira par baisser la tête et regarder la belle femelle, et les choses iront alors plus loin entre eux…
Et si, sur ces photos, la femelle semble plus foncée que le mâle, c’est simplement que la terre de celle-ci n’était pas tout à fait sèche !
Déc 11, 2013 | • Damien Colcombet, Expositions et événements
Rencontre hier soir avec Alain Delon (voir mes précédentes notes à son sujet), qui a la gentillesse de suivre mon travail et me dit l’apprécier. Ce fut l’occasion de le féliciter pour la belle pièce de théâtre (« Une journée ordinaire« ), où il joue actuellement en tournée en France avec sa fille Anouchka, pièce parfois drôle mais surtout d’une grande sensibilité, très émouvante, sur la difficile séparation d’une jeune fille de 20 ans et de son père veuf chez qui elle vit.
Alain Delon était heureux de découvrir mon livre et nous avons longuement discuté de théâtre et de sculpture. Un très bon moment.

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Nov 22, 2013 | Articles de Presse
« Le Lyonnais Damien Colcombet récompensé au Salon des Artistes Animaliers… »
Le Progrès - 22 novembre 2013
Oct 24, 2013 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Voici un nouvel animal : le Taureau chargeant.

J’aime beaucoup les bovins, qu’ils soient sauvages ou domestiques : j’ai déjà réalisé des vaches, des taureaux, des buffles et je ne m’arrêterai pas là. J’aime leur force, leur puissance tranquille. Les vaches ont un front ridé leur donnant l’air de se concentrer violemment, immobiles et stupides, la tête levée, pour comprendre ce que signifie un événement pourtant banal : un chat qui passe, un promeneur sur le chemin, une buse qui se pose.

Les buffles, avec leur air susceptible et irascible, sont déjà plus sûrs d’eux et l’on devine qu’ils peuvent être dangereux. Les taureaux que l’on voit dans nos champs se situent à mi-chemin entre les vaches et les buffles : trop tranquilles, ils paissent et ne semblent pas tout à fait à leur place dans un champ entouré d’un simple fil électrique, en compagnie de vaches et de veaux indignes de leur rang, comme un boxeur prenant le thé chez des dames.

Mais lorsqu’on les dérange ou quand le printemps éveille en eux la fièvre, ils sont déjà beaucoup moins rassurants. Arrêtez-vous près de la clôture où vous n’avez d’abord vu que des vaches : une paire d’yeux vous dévisage mais vous n’avez rien remarqué, un mouvement se fait et l’un des animaux se fraie un chemin parmi ses congénères, venant lentement mais sûrement vers vous, secouant sa tête un peu baissée, balançant ses épaules et faisant rouler ses muscles. Vous détaillez ce garrot épais, ces membres lourds, les yeux globuleux qui vous fixe et, avec un frisson, vous distinguez un anneau dans les naseaux : c’est un taureau. Et un gros ! Un Charolais, un Limousin, un Aubrac, un Maine-Anjou, un Bazadais peu importe : vous vous sentez beaucoup moins rassuré, maintenant et vous vous souvenez de ces histoires de taureau faisant allègrement sauter les clôtures et les barrières ou de ce fermier « roulé » dans ses cornes par un taureau pourtant réputé plutôt doux…

Mais il y a d’autres taureaux, moins domestiques, plus proches du buffle non par la morphologie mais par le caractère. Il ne vivent pas en Afrique mais dans le sud de la France, en Espagne ou au Portugal. Ils sont souvent noirs mais peuvent être crème ou tachetés.

Leur chanfrein est plus droit, leur cou et leur garrot très puissants, leur arrière train assez léger, et surtout ils possèdent une magnifique paire de cornes. Ce sont les taureaux de combat.

Ils sont d’une étonnante vigueur lorsqu’ils chargent, capables de véritables bonds et de brusques volte-face, et c’est ce que j’ai essayé de représenter ici.

Les cornes seront affinées sur le bronze. Dimensions : 36 cm (long) x 20 cm (haut) x 8 cm (prof.)

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Oct 6, 2013 | • Damien Colcombet
On me demande souvent s’il existe pour les entreprises des mesures fiscales relatives au mécénat. Il y en a, effectivement, et justement pour les œuvres d’artistes vivants.
Les avocats, experts-comptables, notaires, chefs d’entreprise, etc. qui ne le savent pas ou n’y pensaient plus seront donc intéressés de l’apprendre car il leur est ainsi possible de déduire de leur résultat le prix d’achat de belles œuvres d’art qui orneront leurs bureaux.
Voici donc en synthèse ces mesures, que toute galerie d’art, expert-comptable ou commissaire-priseur connaît (article 238 bis AB du code général des impôts, issu de l’article 7 de la loi du 23 juillet 1987).
Les professionnels qui ont acheté des œuvres originales d’artistes vivants et les ont inscrites à un compte d’actif immobilisé, peuvent déduire du résultat de l’année d’acquisition et des 4 années suivantes, par fractions égales, une somme égale au prix d’acquisition dans la limite de 5 pour mille du chiffre d’affaires HT.
En contrepartie de cette déduction fiscale, l’entreprise doit présenter au public pendant 5 ans les œuvres acquises. Pour les œuvres dont le prix d’acquisition est inférieur à 5 000 € HT, il est admis que la condition d’exposition au public est satisfaite dès lors que l’œuvre est exposée dans un lieu «accessible aux clients et/ou aux salariés de l’entreprise, à l’exclusion des bureaux personnels». Un bureau où l’on reçoit des clients est donc admis.
La décision de pratiquer cette déduction relève de la gestion de l’entreprise et n’est subordonnée à aucune autorisation préalable de l’administration. L’oeuvre reste la propriété de l’entreprise même à l’issue des 5 années.
Concrètement, l’entreprise qui décide de pratiquer cette déduction doit joindre à sa déclaration de résultats un document conforme au modèle présenté par l’administration.
Je précise que mes bronzes entrent dans le cadre de ce texte puisque je suis (encore) vivant et que mes créations sont, conformément à la loi, des œuvres originales et non des exemplaires multiples.
Prenons l’exemple d’une entreprise ayant un chiffre d’affaires de 300 000 Euros, un résultat de 15 000 Euros et qui achète un bronze d’un artiste vivant pour 5000 Euros afin de le placer dans une vitrine à l’entrée des bureaux ou dans un bureau recevant des clients.
L’entreprise déduira donc de son résultat imposable 1000 Euros (un cinquième du prix du bronze) chaque année, pendant 5 ans, le plafond annuel de déduction étant de 300 000 (chiffre d’affaires) x 5 pour mille = 1 500 Euros par an.
Au terme des cinq années de déduction, l’entreprise aura donc bénéficié d’une économie totale d’impôt d’un tiers du montant du bronze (au taux actuel de l’IS).