Le Parc zoologique de Paris – plus connu sous le nom de Zoo de Vincennes – a été créé pour l’Exposition coloniale de 1931, battant alors des records de fréquentation, puis s’est agrandi. Il a connu des heures de gloire mais ces dernières années, les structures – en particulier le grand rocher – se sont fortement dégradées et les enclos ne correspondaient plus guère aux standards des zoos modernes.
Après environ 5 ans de fermeture et plus de deux ans de chantiers, le zoo a rouvert courant 2013. Je n’avais pas encore eu l’occasion de le visiter mais c’est maintenant chose faite. A vrai dire, ayant entendu quelques commentaires un peu négatifs de visiteurs ayant découvert le zoo juste après son ouverture – animaux annoncés mais manquants, difficulté à observer les bêtes – j’ai préféré attendre un peu pour m’y rendre.
Le jeu des rochers est très réussi : ils sont propres, bien imités et structurent l’espace de façon à la fois moderne et en rappelant les rochers d’origine. Les lions disposent même de rochers chauffants, où ils aiment s’allonger, restant ainsi à la vue du public.
Vigognes
Parmi les autres points forts du parc, l’aménagement paysager, qui fait du zoo une agréable promenade, même en hiver. Lorsque les arbres auront grandi, l’ensemble sera encore plus joli.
Rhinocéros blanc
L’impressionnante harde de girafes du zoo
Le zoo présente encore d’autres atouts, en particulier les grandes volières et la présentation d’animaux plutôt rares dans les zoos : jaguar, tapir, grand koudou, tamanoir, lamantin, chiens des buissons…
Grands koudous (mâle et femelle)
Jaguar
Parmi les animaux rares, il y en a un très intéressant dont je connaissais le nom mais que je n’avais encore jamais vu : le Fossa. Il s’agit d’un petit carnivore vivant à Madagascar, que l’on compare parfois à un petit puma mais dont la tête tient plus de la genette, me semble-t-il.
Le fossa est le plus gros prédateur de Madagascar et n’hésite pas à s’attaquer à de grosses proies comme des singes et lémuriens, mais en fait il ne mesure que 70 à 80 cm de long, sans compter une queue aussi longue que le corps et qui lui donne une jolie allure.
Fossa
Comme dans tous les zoos, il est proposé aux visiteurs d’assister aux repas des animaux. Celui des loups ibériques est intéressant : les animaux sont isolés dans une cage voisine et les soigneurs dissimulent des quarts de poulets dans les rochers, les arbres, sous des pierres puis les loups sont libérés. La ruée silencieuse mais extrêmement rapide, souple, de la demi-douzaine d’animaux, très excités, est fascinante. Ils cherchent frénétiquement leur nourriture, avalant presque sans mâcher de très gros morceaux mais oublient souvent de lever la tête et ne voient donc pas tout de suite la viande cachée à faible hauteur dans les arbres. De temps en temps, un loup manque visiblement de respect au chef de la meute et se fait vertement rabrouer d’un coup de dent vif. Aussitôt, il baisse la tête et file la queue entre les jambes.
Loup ibérique
Tapir d’Amérique du Sud
Les jaguars, dont un noir, ont été placés en face des tapirs, une allée séparant leurs deux cages. Les gros tapirs ne semblent pas y prêter attention mais les fauves sont fascinés dès que leurs proies habituelles peuvent être aperçues : les jaguars s’immobilisent aussitôt, le regard intensément braqué sur leurs voisins. Une sorte de supplice de Tantale…
Toucan
Si je devais émettre un regret sur ce zoo, c’est qu’il y manque quelques grands animaux emblématiques : tigres, hippopotames, éléphants, grands singes… Quand on compare le zoo de Paris avec celui de Lisbonne, par exemple, ce dernier prend très largement l’avantage, bien qu’il soit placé en pleine cœur de la ville, environné d’immeubles : on y voit 9 rhinocéros, des okapis, guépards, bongos, etc. Mais peut-être qu’au fil du temps, la liste des pensionnaires parisiens s’allongera…
Tamanoir