Mai 6, 2017 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Plus de 7 ans après la création de mon premier Crocodile du Nil, en voici un autre dans une attitude un peu différente. Le saurien est cette fois en marche.
J’ai longuement décrit les crocodiles dans ma note d’il y a 7 ans et je ne vais donc pas y revenir. Je voudrais juste rappeler que, contrairement à ce que l’on pourrait croire trop souvent, ces animaux ne se traînent pas toujours lentement tels des tortues mais peuvent au contraire se déplacer très rapidement et même courir voire, pour certains, sauter ! Ils peuvent donc soulever leurs corps et marcher sans que leur ventre ne touche le sol.
Ce sont des animaux très vifs ; c’est pourquoi il faut toujours rester extrêmement prudent lorsqu’on les approche ou lorsqu’on marche au bord des étendues d’eau fréquentées par les crocodiles.
Le Crocodile du Nil peut atteindre 6 mètres de long et peser une tonne. On imagine la puissance d’un animal de cette taille en regardant ce moulage grandeur nature du crâne d’un crocodile du Nil.
Les pattes postérieures du crocodile sont plus longues et situées plus haut que les pattes avant. Cela donne à l’animal en marche un air bossu et inquiétant, la tête et les épaules étant bien plus basses que le dos et la naissance de la queue. Seuls les doigts des pattes arrières sont palmés.
La queue du crocodile possède une puissance redoutable, tant dans l’eau qu’à terre. Elle peut fouetter terriblement un adversaire ou une proie et propulse l’animal avec une force étonnante.
La carapace du crocodile présente un relief bien régulier sur le dos et la queue, tandis qu’elle semble plus désordonnée sur le cou, très gros, et les flancs.
Les crocodiles possèdent une série de dents impressionnantes. Lorsqu’il veut réguler sa température, il ouvre la gueule. Ses dents servent à attraper et déchirer mais ne permettent pas de mâcher. Les crocodiles avalent donc des morceaux entiers de viande qu’ils ont déchiré en tournant sur eux-mêmes ou qu’ils prélèvent sur des proies qu’ils ont mises à pourrir dans l’eau.
Petite mare aux crocodiles (Burkina Faso)
Trou de crocodile (Burkina Faso)
Lorsqu’ils doivent faire rentrer les crocodiles dans leur abri, les gardiens de zoo prennent toujours de grandes précautions, alors même que leurs pensionnaires sont bien nourris, soignés et parfaitement habitués à ces mouvements (il arrive d’ailleurs souvent qu’à la seule annonce de la fermeture du zoo, les animaux rentrent dans leur abri).
Les gardiens du Parc de la Tête d’Or à Lyon ne font pas exception à cette règle : ils sont toujours deux dans l’enclos et se protègent avec un bouclier et de longues perches. Mais le gros crocodile, qui est arrivé, adulte, au Parc il y a plus de 40 ans, rentre chez lui sans se faire prier.
Avr 30, 2017 | Expositions et événements
Du 6 mai au 15 juillet 2017, se tiendra à Saint-Malo une exposition nommé « ANIMALIA », où seront présentés une vingtaine de mes bronzes de toutes dimensions et 26 planches inédites d’un splendide bestiaire animalier de Mathurin Meheut.
Le dynamique Centre Cristel Editeur d’Art est animé par Christophe et Elodie Penot. Depuis son ouverture en 2014, il a déjà exposé des artistes prestigieux comme Jacques Villeglé, Erro, Mark Brusse ou Emile Bernard, le peintre qui « découvrit » Van Gogh.
Je suis très honoré de voir mes bronzes côtoyer les œuvres de Mathurin Meheut (1882-1958), cet excellent artiste d’origine bretonne que vous pourrez découvrir sur ce site : http://musee-meheut.fr/fr/biographie.html
Mathurin Meheut a travaillé pour des muséums, a reçu des commandes des manufactures Henriot (Quimper), Villeroy et Boch, Sèvres, il a réalisé des décors pour des villas prestigieuses, des établissements publics et de nombreux paquebots dont le France.
« Saint-Pierre » – M.Meheut – Muséum d’Histoire naturelle de Rouen
Il a toujours rêvé d’illustrer « Le Livre de la Jungle » et s’il ne l’a pas fait, il a quand même peint, dans les années cinquante, un très bel abécédaire typique de son style et qui fait bien sûr penser aux remarquables illustrations du livre « Regarde » écrit par Colette.
L’original de cet abécédaire, constitué logiquement de 26 planches, a été acquis par un grand collectionneur qui a souhaité en faire profiter les amateurs des œuvres de Mathurin Meheut. Le Centre Cristel va donc éditer 50 exemplaires de ces planches, qui seront visibles lors de l’exposition.
L’Abécédaire est constitué d’un texte de 16 pages de Roman Petroff, spécialiste des écoles artistiques bretonnes, et des 26 planches, tirée en papier grand chiffon l’atelier d’art Clot, Bramsen & Georges à Paris, au format 32 x 43 cm. Seuls 50 exemplaires de cet ouvrage rare seront disponibles et plus de la moitié des exemplaires sont déjà réservés !
A cette exposition, vous pourrez voir plusieurs de mes dernières créations, dont bien sûr le Fou de Bassan et le Cormoran, mais aussi Coquet, taureau charolais.
Pour tout renseignement sur l’édition de l’Abécédaire et sur l’exposition : http://www.centre-cristel-editeur-art.com/
ANIMALIA
Du 6 mai au 15 juillet 2017
Centre Cristel Editeur d’Art
9 boulevard de la Tour d’Auvergne – 35400 Saint-Malo
Du mardi au vendredi de 14h30 à 18h30
Samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30
Tél : 02 23 18 19 53 – contact@cristel-editeur-art.com
Avr 21, 2017 | Nouvelles créations, Projet Grandeur Nature Lyon
Le projet Grandeur Nature Lyon avance à grands pas, presque aussi rapidement maintenant que l’allure d’une girafe adulte !
En effet, après avoir terminé il y a environ deux mois la réalisation du girafon, la fonderie Barthélémy Art à Crest met les bouchées doubles pour terminer la grande girafe. Et voici les premières images de l’animal sur ses quatre pattes.
La maquette, éditée en bronze, sert de modèle pour l’assemblage et la soudure de la bonne vingtaine de morceaux de bronze qui constitueront la sculpture.
La tête et le cou ont été positionnés mardi dernier. Il s’agissait de contrôler que les éléments s’alignent bien, que la hauteur de la tête est bonne et l’orientation du cou adaptée à la « rencontre » avec le girafon, qui sera accroupi à ses pieds.
Il manque encore la queue, la croupe et le dos mais surtout il faut renforcer toutes les soudures puis les polir pour les rendre invisibles et insérer des axes en aluminium pour consolider le cou et les jambes. La dernière étape sera la patine.
La girafe tournant la tête, cette photo déforme un peu les proportions et peut faire croire que la tête est trop grosse, mais ce n’est pas le cas. L’enfant, première visiteuse de la grande girafe, donne une idée de l’échelle de la sculpture, qui porte bien son adjectif « monumentale ».
Quelques membres de la belle équipe de la fonderie Barthélémy Art (Crest – Drôme) : Guillaume Serre (responsable d’atelier), l’artiste, Patrick Houfek (qui a réalisé la quasi-intégralité des soudures), François Bouis (propriétaire de la fonderie), Pierre Abattu (Directeur).
« Grandeur Nature Lyon » est un projet soutenu par le fonds de dotation « Devenir« .
Avr 8, 2017 | Nouvelles créations
Le 18 févier dernier, la galerie Michel Estades de Lyon m’avait invité à réaliser ce que certains appelleraient de façon bien présomptueuse une « performance ». En réalité, il s’agissait de modeler une oeuvre le temps d’une journée, tout en accueillant les visiteurs de la galerie et en répondant à leurs nombreuses questions.
Ce fut une expérience intéressante mais qui a nourri mon inquiétude les jours précédents : la galerie avait annoncé l’événement, les visiteurs s’attendaient à voir très rapidement un animal émerger de la terre et il ne pouvait être question ni d’échouer, comme cela arrive parfois, ni de faire des pauses d’une ou deux heures pour s’aérer l’esprit.
J’ai donc choisi une valeur sûre : un éléphant d’Afrique, animal que je commence à bien connaître et que j’aime particulièrement.
Et finalement, à la fin de la journée, on peut dire qu’on reconnaissait un éléphant et que certains le pensaient même terminé alors qu’il y restait encore beaucoup de travail à faire. J’ai donc consacré encore plusieurs jours à terminer ce pachyderme et à lui adjoindre un éléphanteau assis.
La mère a cette allure un peu empruntée, hésitante, des gros animaux face à un jeune : balançant sa patte arrière, elle fait attention à ses gestes, se retient, promène sur le jeune le bout de sa trompe mais n’est pas très à l’aise, contrairement au petit qui semble parfaitement insouciant.
L’ensemble est parti à la fonderie et devrait être prêt début juin.
Cette journée à la galerie Estades de Lyon, jamais à court d’idées et d’initiatives, a permis à beaucoup de découvrir la sculpture : la terre, les outils, l’absence de dessin préparatoire, le recours aux photos uniquement lorsqu’on a un doute sur un détail, le temps qu’il faut pour voir enfin apparaître une forme, etc.
Certaines personnes, très patientes, se sont assises et ont passé une ou deux heures à regarder mon travail. Mais le plus amusant est sans doute cette famille venue voir la façon dont je procédais et qui est ensuite allé acheter de la terre et a passé un dimanche à mettre la main à la patte, avec un résultat d’ailleurs très prometteur. Une bonne idée pour faire découvrir l’art aux plus jeunes, qui après cela ne regarderont sûrement plus une sculpture de la même façon !
Mar 30, 2017 | Nouvelles créations
Après le cormoran ci-dessous, quelques informations sur le Fou de Bassan.
Il s’agit du plus gros oiseau marin d’Europe : un adulte pèse 3 kg (le goéland argenté ne dépasse pas 1,3 kg). Le fou de Bassan est certes beaucoup plus petit que l’albatros mais son envergure est quand même de près de 180 cm. Il existe de nombreuses autres espèces de fous, dont les fous à pieds bleus des Galapagos et les fous à pieds rouges, plus petits.
Fou du Cap (Muséum d’Histoire naturelle de Rouen)
Le fou de Bassan, présent sur tout le littoral de l’Atlantique nord, possède un corps lourd, fuselé, une queue dont l’extrémité forme un losange, de longues ailes pointues, un cou assez long et large, une tête prolongée par un long bec puissant en forme de poignard, de courtes pattes palmées. Le plumage est d’un blanc éclatant – c’est d’ailleurs ainsi qu’on le repère de très loin – sauf la tête et le cou, jaunes, et le bout des ailes, noires. Les yeux et le bec sont soulignés de beaux traits noirs.
Même s’il a l’air un peu pataud lorsqu’il est posé, le fou de Bassan est un très bel oiseau, élégant, à l’allure aristocratique. Pas question pour lui de se mélanger aux cormorans, goélands et autres mouettes, ni de traîner sur les plages : c’est un oiseau du large, qui alterne les puissants battements d’ailes et les longs vols planés, interrompus par de spectaculaires piqués sur les bancs de poissons.
Il possède une grande acuité visuelle et repère ses proies à des dizaines de mètres d’altitude. Lorsqu’il plonge, sa silhouette prend une forme très aérodynamique : bec en avant, ailes rejetées vers l’arrière, il atteint un vitesse étonnante et assomme littéralement les poissons qu’il convoite. Sa morphologie très particulière lui permet d’amortir le choc et de ne pas se blesser à l’impact. Les pêcheurs utilisent souvent les fous comme indicateurs des bancs de maquereaux.
Ile Bonaventure (Québec)
D’où vient le nom de cet oiseau ? D’après Wikipedia, Bassan fait référence à l’île de Bass en Ecosse, qui en abrite une très importante colonie, et fou au fait que les oiseaux font des piqués vertigineux.
Ile Bonaventure (Québec)
Il m’est très souvent arrivé de voir quelques fous en Bretagne, près de Saint-Malo, mais sur l’île Bonaventure au Québec, c’est par dizaine de milliers qu’ils se comptent. C’est un spectacle inoubliable. On approche de l’île en bateau, ce qui permet d’observer quelques phoques, et l’on découvre dans le ciel des milliers d’oiseaux d’une blancheur éclatante. Leurs plongeons incessants font penser à un bombardement. Sur l’île, à perte de vue, des couples nichent et se laissent approcher. Il paraît qu’hélas cette très importante colonie est depuis peu en déclin faute de nourriture suffisante. D’autres colonies très importantes existent ailleurs, y compris en Bretagne.
En suivant ce lien, vous verrez quelques images de Bonaventure, avec en prime le délicieux accent québecois : https://www.youtube.com/watch?v=PsHPvLyD4DA
Mon fou est posé sur un rocher où s’accrochent quelques moules et berniques ; il observe la mer de son air sévère et altier.
Dimensions : 38 cm de long x 45 cm de haut
Mar 30, 2017 | Nouvelles créations
Né en Bretagne, y passant depuis toujours mes vacances, naviguant en kayak le long des rochers depuis plus de 35 ans, je n’ai pas manqué d’observer souvent cormorans et fous de Bassan. Pour préparer une belle exposition qui se tiendra prochainement à Saint-Malo – j’en reparlerai ici – ces oiseaux marins ont donc nourri mon inspiration
Il existe 36 espèces différentes de cormorans dans le monde, dont certains superbes avec leur plumage gris et leurs pattes rouges (cormoran de Gaimard) ou leur robe bicolore (cormoran impérial) mais sur nos côtes bretonnes, on rencontre seulement le cormoran huppé et le grand cormoran. Cet oiseau au plumage principalement noir a l’habitude de faire sécher ses ailes sur les rochers et les balises. C’est en effet un oiseau qui passe la majorité de son temps sur et sous l’eau. Lorsqu’il nage en surface, on ne voit que le haut de son dos, son cou et sa tête. Très vite, il plonge et part à la pêche sous-marine.
Il est habile, plongeant longtemps et profondément (jusqu’à 40 mètres !), et son allure sous l’eau fait penser à celle d’une loutre. La surface de la majorité de ses plumes a une structure particulière qui ne retient pas l’air et rend donc son plumage perméable, ce qui est évidemment plus facile pour plonger. Selon les scientifiques, l’exposition au soleil améliorerait aussi la thermorégulation et la digestion.
Lorsque j’étais enfant, on voyait beaucoup moins de cormorans qu’aujourd’hui. En effet, suite à sa protection, la population de ces oiseaux est passée de 4 000 en 1970 à près de 200 000 aujourd’hui ! On le voit désormais dans tous les étangs, lacs, fleuves et grandes rivières de France. En plein centre de Lyon, les cormorans semblent très heureux sur le Rhône.
L’explosion du nombre de ces oiseaux cause beaucoup de soucis aux propriétaires de piscicultures et d’étangs (dans la Dombes et la Sologne notamment) et aux pêcheurs de loisirs. En effet, un cormoran mange environ 500 grammes de poisson par jour, ce qui représente donc 180 kg par an. Lorsqu’on voit une dizaine de ces oiseaux sur un étang, on imagine les ravages qu’ils font en un an. En France, la loi autorise l’abattage d’environ 30 000 grands cormorans par an mais cela ne freine pas du tout leur expansion.
En Bretagne autrefois, on mangeait parfois les cormorans mais leur chair devait être infecte. En Chine, les cormorans sont dressés pour servir d’auxiliaires de pêche : on leur passe un anneau autour du cou afin de les empêcher d’avaler leurs proies, qu’on les force à déglutir.
En kayak de mer, il est amusant de s’approcher silencieusement des cormorans rassemblés sur un rocher. Ils hochent la tête d’un air comique, se demandent s’il y a ou non du danger puis lèvent la queue, s’allègent en lâchant une crotte blanchâtre et se laissent tous tomber de leur perchoir comme des petits parachutistes d’un avion. Ils disparaissent sous l’eau et prudemment n’e ressortent qu’assez loin.
Dimensions de mon cormoran en bronze : 42 cm d’envergure et 24 cm de haut.