Après les visites des musées Cognacq-Jay, Carnavalet, Gustave Moreau, de la vie romantique, du Petit Palais, voici celle du très beau Musée des Arts Décoratifs (MAD), situé 107 rue de Rivoli à Paris, à deux pas du Palais-Royal.
Il est difficile de cerner la notion d’Arts décoratifs tant elle est vaste : mobilier, peinture et sculpture, arts de la table, papier peint et tapisserie, orfèvrerie, etc. Dans ses collections permanentes, le MAD possède 150 000 objets dont 6 000 environ sont présentés au public à travers 5 départements chronologiques : Moyen-Age et Renaissance, XVIIème et XVIIIème siècles, XIXème siècle, Art Nouveau – Art Déco, Moderne et Contemporain (ce dernier département est actuellement fermé).
Une partie du vaste bâtiment présente des expositions temporaires, actuellement les créations du couturier Thierry Mugler. Ces évènements attirent beaucoup de monde mais les collections permanentes sont très calmes, presque désertes, ce qui est fort agréable.
Chambre de la duchesse de Berry, belle-fille du roi Charles X. Les bois clairs, mouchetés, les lignes courbes tranchent avec la rigueur et les teintes acajou foncé du mobilier Empire.
La « mise en scène » est belle, aérée, pédagogique ; les objets sont de grande qualité et bien sûr en très bon état. On a le sentiment de visiter les différentes pièces d’une belle demeure et on ne peut que s’émerveiller devant le savoir-faire, le talent des peintres, ébénistes, souffleurs de verre, sculpteurs.
Le MAD présentent plusieurs pièces meublées en style Art déco, absolument magnifiques : vitraux colorés, tableaux de Maurice Denis, lustres accompagnent les courbes harmonieuses de Majorelle et autres grands ébénistes.
Le MAD possède plusieurs bronzes animaliers de Barye, dont certains rares, ainsi que des figures historiques telles que le prince de Joinville en amiral par Mennessier, Louis-Philippe Ier roi des Français par Gechter, le duc d’Aumale en lieutenant-général par Mennessier.
Le gigantesque « Surtout des cent-couverts » a été commandé en 1852 pour les prestigieuses réceptions aux Tuileries par celui qui deviendra bientôt Napoléon III. Destiné à une table de 30 mètres de long, il est constitué de 15 pièces monumentales en bronze et galvano-plastie (le futur Empereur avait observé que par le passé, les grands surtouts en métaux précieux avaient tous finis par être fondus pour financer les guerres). En 1871, lors du déplorable incendie volontaire du Palais des Tuileries par les Communards, qui l’inondèrent consciencieusement de produits inflammables avant de mettre le feu au bâtiment qui abritait des trésors artistiques, le surtout brûla mais fut en partie sauvé par Henri Bouilhet, vice-président de la manufacture Christofle.
L’atelier de Houdon, par Louis-Léopold Boilly (1761-1845). Le sculpteur modèle le buste du mathématicien Laplace.
Une charmante petite sculpture représentant une jeune fille jouant avec son chien.
Astucieuse présentation de tous les styles de fauteuils anciens.