Exposition « Félins » au Muséum d’Histoire naturelle de Paris

Exposition Félins Muséum Paris

Le Muséum d’Histoire naturelle de Paris présente actuellement une belle exposition sur les félins. Elle se tient dans la Grande galerie de l’évolution.

Expo Félins Muséum Paris Lionne

Lionne et lionceaux naturalisés.

On connaît tous la plupart des félins, carnivores digitigrades à tête ronde, armés de fortes dents et de griffes généralement rétractiles : le chat domestique, le tigre, le lion, le guépard, le jaguar, la panthère, le puma et le lynx. L’ocelot, le caracal et le serval sont déjà un peu moins connus mais sauriez-vous identifier le chat ganté, la margay, le jaguarondi, le chat des sables, le chat de Pallas, etc ?

Expo Félins Muséum Paris

A l’entrée de l’exposition, un impressionnant panorama vous permettra de découvrir cette vaste famille de mammifères où très curieusement, on n’a pas osé placer un chat domestique, remplacé par… un dessin, sans doute pour « ne pas choquer » ! Heureusement, le reste de l’exposition fait preuve de plus de rigueur scientifique avec de nombreuses explications sur la morphologie des félins et leur mœurs, des vidéos spectaculaires, des objets d’art représentant des félins, leur présence dans diverses cultures, etc.

Expo Félins Muséum Paris squelettes

Squelette de guépard en pleine course, où l’on voit que le secret de sa vitesse réside dans la souplesse de sa colonne vertébrale.

Les méthodes de naturalisation ayant fait beaucoup de progrès et les praticiens du Muséum ne manquant pas d’audace, des scènes étonnantes sont superbement représentées, telles cette panthère tentant d’attraper « au vol » un impala ou encore ce puissant jaguar attaquant un pécari.

Exposition Félins Muséum Paris

Expo Félins Muséum Paris Jaguar

La boutique à l’entrée de la Grande Galerie de l’Evolution propose un intéressant ouvrage lié à l’exposition :

Exposition Félins Muséum Paris

Lien vers le site de l’exposition : https://www.jardindesplantesdeparis.fr/fr/felins

Et puis tant que vous êtes au Muséum, faites un petit tour à la Ménagerie située à l’autre extrémité du Jardin des plantes, rien que pour voir le gaur mâle, gigantesque bovidé sauvage dont les muscles saillants font inévitablement penser qu’il a abusé du culturisme et de l’EPO ! Vous pourrez aussi admirer les singes, des flamants roses, une panthère, des oryx et de nombreux autres animaux, sans oublier ceux en bronze.

Ménagerie Jardin des Plantes Paris

Ménagerie Jardin des Plantes Paris

Gaur femelle. Le mâle est beaucoup plus spectaculaire mais je n’ai pu le prendre en photo car il était couché.

Ménagerie Jardin des Plantes Paris

Lion de l’Atlas terrassant un mouflon à manchettes – Bronze de Paul Jouve (1878-1973)

 

 

Nouvelles créations : les cerfs

Sculpture terre Colcombet cerf bramant

Grand cerf bramant – Terre – Long : 35 cm env. 

Sculpture terre Colcombet cerf en alerte

Grand cerf en alerte – Terre – Long : 22 cm env.

Il fallait bien s’attaquer un jour à ce sujet si classique, traité à de nombreuses reprises par tant de sculpteurs du XIXème siècle, de Barye (plus de 35 modèles différents comme je l’expliquais dans cet article : http://colcombet.com/chasses-internationales-n12-hiver-2018-2019/) à Pierre-Jules Mêne qui en avait fait lui aussi un de ses sujets de prédilection, en passant par Isidore Bonheur , Fratin, Gardet, Rouillard et tant d’autres, sans oublier le très talentueux Allemand Jos Pallenberg (XXème).

Bronze Barye cerf qui marche

Cerf qui marche – Antoine-Louis Barye (1795-1875)

Dès lors, comment traiter un tel sujet sans copier l’un de ces artistes ? C’est un défi qui, s’il est relevé, doit montrer que mon style m’est propre. La pose de l’animal peut difficilement être originale : le cerf bramant, le combat de cerfs, le cerf à l’arrêt, marchant, à l’écoute, une jambe en l’air, avec une biche, tête haute, tête basse, etc. figurent dans le catalogue des oeuvres de mes illustres prédécesseurs. Mais c’est avec le modelé du corps et de la tête, le traitement de la morphologie de l’animal, la ciselure qu’il faut être original.

Sculpture terre Colcombet cerf en alerte

Voici donc le grand cerf bramant et le grand cerf en alerte. Des promenades en forêt, le suivi de quelques chasses à courre, la visite de la très intéressante réserve de Rambouillet, la lecture assidue d’ouvrages tels ceux de Joseph Oberthür m’ont permis de cerner l’allure de ce grand cervidé de nos forêts. C’est un cerf élaphe que j’ai représenté alors que j’aurais pu choisir l’une des nombreuses autres espèces : cerf axis, cerf du Père David, cerf de Virginie, cerf sika, etc. ou même wapiti, ce très grand cerf d’Amérique dont le poids du mâle dépasse les 300 kg. Ses bois sont si importants qu’ils peuvent approcher les 20 kg !

Barye bronze cerf de Virginie couché

Cerf de Virginie couché – Antoine-Louis Barye (1795-1875). C’est le cerf de Walt Disney (Bambi), avec ses bois qui partent vers l’avant.

Le cerf élaphe est un cervidé : comme l’élan, le daim, le chevreuil, le renne, il ne porte pas de cornes mais des bois, qui tombent et repoussent chaque année (chamois, isards, mouflons et bouquetins portent des cornes, donc persistantes). Chez les cervidés, les femelles ne portent pas de bois, sauf chez le renne. Le cerf élaphe est beaucoup plus grand que le chevreuil, avec qui il ne peut être confondu, bien qu’on entende souvent à tort des gens appeler biche ce qui est une chevrette : en moyenne, le cerf mâle mesure 1,40 m au garrot et pèse 150 kg contre 25 kg seulement pour le chevreuil. Partant du coin de l’œil du cerf, on observe une sorte de petite rigole de quelques centimètres qui s’appelle larmier.

Cerf élaphe Musée de la Chasse Paris

Cerf naturalisé – Musée de la Chasse et de la Nature (Paris)

Comme celle des sangliers et chevreuils, la population de cerfs en France a très fortement augmenté ces dernières décennies. Selon un rapport de l’ONF (Office National des Forêts) datant de 2022, le nombre de cerfs et chevreuils a été multiplié par 11 en 50 ans, ce qui ne va pas sans poser de sérieux problèmes aux forêts : les arbres souffrent de « l’abroutissement » des grands ongulés qui consomment bourgeons, feuilles et jeunes pousses, de l’écorçage (les cerfs arrachent l’écorce) et des frottis de leurs bois contre les troncs. « Plus de 50% des surfaces des forêts domaniales, appartenant à l’Etat, sont en situation de déséquilibre forêt-ongulés à cause d’une surpopulation de cerfs, chevreuils, biches, sangliers… » selon l’ONF.

Cerf élaphe zoo La Barben

Cerf au parc zoologique de La Barben (Bouches-du-Rhône)

Le brame du cerf est spectaculaire. En septembre, les mâles poussent une sorte du rugissement qui n’est pas sans rappeler celui du lion, cherchant ainsi à manifester leur présence sur un territoire, provoquer les éventuels concurrents et conserver voire accroître le nombre de leurs biches. A cette époque, le cerf devient comme fou, ne se nourrissant plus guère, fauchant violemment fougères et herbes avec ses grands bois. De durs combats ont lieu entre mâles. On peut facilement entendre le brâme du cerf en forêt de Rambouillet, de Tronçais ou de Compiègne, par exemple, mais il faut rester prudent car les cerfs perdent parfois la peur de l’homme.

Voici une belle vidéo au domaine de Chambord : https://www.chambord.org/fr/agenda/brame-du-cerf/

Mes modèles en terre ne représentent qu’imparfaitement ce que donneront les modèles en bronze. En effet, j’ai modelé un seul bois pour chaque cerf et pour faciliter le moulage, je ne les ai pas courbés comme ils devraient l’être. Ce sera fait lorsqu’ils seront sortis en double et en cire. Enfin, les pattes seront plus fines que ce qui apparaît sur les photos.

D’autres photos ici : http://colcombet.com/les-oeuvres/