Mar 23, 2018 | Nouvelles créations
Voici une série de tigres réalisés récemment et encore en terre. Ils seront édités séparément car ils sont de tailles différentes.
Tigresse couchée
Le tigre (Panthera tigris) est un animal magnifique et aisément reconnaissable par tous, avec sa robe orange rayée de noir. Il existe neuf sous-espèces de tigres, dont trois ont disparu assez récemment (tigre de Java, tigre de Bali et tigre de la Caspienne). Les 6 sous-espèces sont les suivantes : tigre de Sibérie, de Chine méridionale, d’Indochine, de Malaisie, de Sumatra et du Bengale. L’ensemble représente entre 3000 et 4000 individus, tous situés en Asie. Il est donc impossible de rencontrer un tigre en Afrique, comme certains l’imaginent par erreur.

Tigre du zoo de St-Martin-La-Plaine (Loire)
Le tigre de Sibérie est le plus grand, le plus long et le plus puissant. Le record connu est un animal tué en 1950 et pesant 384 kg ! Un grand tigre de Sibérie peut mesurer, queue comprise, plus de 360 cm de long et 100 cm de haut au garrot. Le tigre de Sumatra, sans doute le plus petit, ne dépasse pas 240 cm de long queue comprise et 140 kg.

Deux tigres jouant
Le tigre a de longues griffes pouvant atteindre 10 cm de long et rétractiles, ce qui fait qu’à la différence de celles des guépards, non rétractiles, les griffes des tigres, des lions, des panthères et des jaguars sont toujours pointues et très aiguisées et forment de redoutables armes. Les canines des tigres peuvent mesurer 7 cm de long.

Magnifique tigre du zoo d’Anvers
Les pupilles du tigre sont rondes et ne deviennent jamais ovales comme celle des chats. Les tigres possèdent derrière les oreilles une tache blanche dont on pense qu’elle permet aux petits de repérer leur mère et de la suivre dans la nuit ou la pénombre de la jungle. Comme la plupart des félins, à l’exception du lion, le tigre est un animal solitaire, sauf pendant la période de reproduction.
De nombreux zoos et cirques possèdent des tigres. Certains sont dits blancs mais en fait ne sont pas des albinos (il n’existe pas non plus de tigres noirs).

Tigre blanc du zoo de Touroparc
Les sculpteurs du XIXème siècle ont souvent représenté des tigres, avec plus ou moins de bonheur. Le Tigre dévorant un gavial (crocodile d’Asie) est l’une des premières grands réalisations d’Antoine-Louis Barye et, avec le Lion au serpent, l’une des sculptures qui l’a révélé au public. Valton a modelé un superbe Tigre couché. En revanche, certains autres modèles, même de l’illustre Barye, sont figés et peu réussis.

Tigre couché – Bronze de Valton
Il faut dire que le tigre est un animal difficile à représenter, et je viens d’en faire l’amère expérience. On distingue immédiatement un tigre d’une lionne ou d’une panthère grâce à la couleur de sa robe, mais comment faire en terre ou en bronze, monochromes ? La collerette de poils autour du cou, qui forme des favoris plus ou moins épais et visibles, ne suffit pas. J’en veux pour preuve les nombreuses demandes d’avis que je reçois pour des bronzes anciens présentés comme représentant un tigre alors qu’il s’agit d’une lionne ou d’une panthère, et inversement.

Tigre dévorant un gavial – Bronze de AL Barye
Le tigre est plus long et plus étroit que le lion et la panthère. Les pattes avant et les épaules sont larges et musclées, et forment un contraste assez fort avec l’arrière-train, beaucoup plus léger. Le cou est court, la tête relativement petite. La queue est longue et ne se termine pas par une touffe épaisse de poils comme chez le lion. Certains tigres ont un ventre descendant assez bas tandis que d’autres sont plus sveltes.

Tigre en alerte
Après avoir rapidement réussi mon Tigre se léchant la patte, mes tentatives de remodeler un tigre se sont d’abord soldées par des échecs. J’ai dû me résoudre à détruire un puis deux modèles sur lesquels j’avais passé plusieurs dizaines d’heures car ils ne ressemblaient pas à des tigres. Puis, à force d’acharnement, d’études de la morphologie de ces beau félins, de tentatives, j’ai enfin réussi. C’est vraiment l’animal qui m’aura donné le plus de mal ! Et du coup, pour « exorciser » cette malédiction du tigre, j’en ai modelé plusieurs de différentes sous-espèces, âge et attitude.

Tigre se léchant la patte
Le tigre sautant est un gros spécimen de Sibérie. Il a pris son élan et s’élance, ne touchant le sol que par l’extrémité des pattes arrières, qui vont bientôt s’envoler aussi. Un tigre peut faire un bond de 10 mètres de long et sauter à plus de 4 mètres de haut sans élan.

Tigre de Sibérie sautant
Les deux tigres jouant ne sont plus des petits mais sont quand même encore jeunes. Leur jeu est un exercice physique ou peut-être déjà une lutte amoureuse.

Deux tigres jouant
Le premier tigre, celui qui se lèche la patte, sera visible lors de ma prochaine exposition à la galerie Estades de Toulon, à partir du 28 avril 2018.

Tigresse couchée
Oct 17, 2017 | Nouvelles créations
Voici une nouvelle création : « Le renard et le renardeau« , dont il existe une variante, « Le renard et le poulet« .
Le renard est un carnivore de la famille des Canidés et du genre Vulpes. A vrai dire, en langage commun, on utilise « Renard » pour désigner un grand nombre d’animaux ressemblant plus ou moins à notre renard commun mais dont certains appartiennent en fait à d’autres genres, comme l’Urocyon, l’Otocyon, le Dusicyon, etc.

Otocyon (Zoo du Parc de la Tête d’Or – Lyon)
Celui que nous connaissons tous est le renard roux, le plus grand du genre Vulpes ; il est beaucoup plus grand que le fennec, par exemple, qui se caractérise par de très grandes oreilles. Le renard roux mesure environ 70 à 90 cm de long auxquels il faut ajouter une longue queue épaisse de 35 à 50 cm. Il pèse en moyenne 7 à 8 kg, certains individus atteignant les 14 kg.

Photo Marc Sarazin
Jusqu’à la fin du XVIIème siècle, le renard est appelé goupil. C’est le célèbre roman du Moyen-Age où un goupil portant le nom propre de Renart (avec un T) joue des tours à tout le monde y compris au pauvre loup Ysengrin qui passe pour un benêt, qui a provoqué l’intéressant changement de nom. A la campagne, il arrive toutefois que des personnes âgées parle encore du goupil ou du renard-goupil.

Le renard est l’un des mammifères les plus répandus au monde. Il a colonisé tout l’hémisphère nord et s’étend encore. En France, la population dépasse probablement le million d’individus et est en croissance, particulièrement en ville.

Photo Yvette Delpuech
Pour son alimentation, le renard est ce qu’on appelle un opportuniste : s’il apprécie les rongeurs rats, souris, lapins, écureuils, mulots…), il aime aussi les oiseaux, les grenouilles, les gros insectes, les lombrics, certains champignons et le fruits. On connaît d’ailleurs la fable « Le renard et les raisins », mais Jean de La Fontaine a placé cet animal dans bien d’autres fables : le corbeau et le renard, le renard et la cigogne, le renard et le bouc, le renard et le buste, le coq et le renard, les deux rats, le renard et l’œuf, etc.
Plusieurs sculpteurs du XIXème siècle ont réalisé des renards mais c’est sans doute Pierre-Jules Mêne qui a en a fait le plus grand nombre. Ils ne sont pas tous réussis…

Deux renards – Bronze de PJ Mêne
En France, le renard est perçu à la fois comme un animal malin et sympathique, héritage probable du Roman de Renart, soit comme un nuisible détruisant couvées et nichées, se servant dans les poulaillers et porteur de maladies graves comme la rage, la gale, la leptospirose, la tularémie, le méningo-encéphalite à tiques, etc. Tout ceci est exact mais la rage est maintenant éradiquée sur notre territoire grâce à des campagnes de vaccination au moyen d’appâts traités.
A la différence des fennecs, les renards roux sont rarement présentés dans les zoos. Pour ma part, je n’en ai vu qu’au zoo de Tunis mais c’était un peu triste…

Renards roux au zoo de Tunis
L’aspect sympathique du renard vient de son museau fin, de sa gueule largement fendue, de ses oreilles pointues et de ses yeux en amande. Son épaisse queue lui donne en plus une allure élégante. C’est tout ceci que j’ai essayé de représenter dans ce renard qui se penche, intrigué, soit vers son renardeau, soit vers un poulet rôti qu’il compte certainement emporter sans délai.

Cette petite pièce d’environ 22 cm de long (Photos JD Nogier) sera visible à la galerie Estades de Lyon lors de la prochaine exposition (vernissage le 25 novembre 2017).
Oct 7, 2017 | Nouvelles créations
En juillet dernier, j’annonçais la création d’un groupe de girafes au galop. A cette date, il y avait quatre animaux mais j’évoquais déjà la grande « Marche des éléphants« . J’ai donc complété mes 4 girafes adultes avec trois individus dont deux sont beaucoup plus jeunes, dont celle-ci-dessus.
L’ensemble, encore en terre, devrait donc donner à peu près ceci :

Je garde la possibilité de modifier l’ordre mais plusieurs essais me conduisent à privilégier celui-ci, où les animaux les plus jeunes galopent en tête, puisque c’est ainsi que se comportent ces élégants mammifères dans leur fuite.
La taille de cette pièce sera, en longueur, proche de celle de « La Marche des éléphants », soit environ 160 cm. Le socle sera d’ailleurs sans doute le même. En hauteur, les girafes au galop seront un peu plus hautes : environ 50 cm.
Le premier exemplaire devrait être visible à la Galerie Estades de Lyon en fin d’année, au cours de l’exposition qui sera consacrée à mes bronzes à partir du 25 novembre 2017.

Juil 18, 2017 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Voici une nouvelle création « évolutive » : un groupe de girafes au galop dont je ne sais pas encore de combien d’animaux il se composera. Je retrouve ici la même inspiration que celle des éléphants d’Afrique en marche, qui a finalement compté 7 pachydermes.

C’est une évidence, la girafe est un superbe animal et ce n’est pas maintenant, alors que dans quelques semaines une sculpture grandeur nature de ce beau mammifère prendra place au Parc de la Tête d’Or à Lyon, que je vais me lasser de représenter cet ongulé.

Je ne suis bien sûr pas le premier à modeler la girafe : Barye, Rembrandt Bugatti et bien des artistes contemporains se sont attaqué à ce modèle en fait difficile. Outre les problèmes techniques que posent les pattes fines et le cou très long, cet animal a une morphologie très particulière, avec son corps court et massif, ses omoplates saillantes, sa curieuse tête faite de bosses et de creux. Il est nécessaire de bien représenter cet air un peu hautain et fragile que l’on attribue à ces animaux effectivement sensibles nerveusement.

Lorsque les girafes courent, elles semblent le faire au ralenti et l’on craint qu’elles ne glissent et tombent, un peu comme si elles étaient montées sur des échasses. Je pense que cette allure curieuse ne vient pas seulement de l’amble mais aussi du fait qu’à la différence du cheval, par exemple, elles replient peu l’extrémité des pattes, au niveau du boulet, et ont donc un air raide. Je me suis amusé à représenter mes girafes dans différentes postures du galop.

Dans son excellent « Grandeurs et décadences de la girafe« , Jean-Louis Hartenberger, paléontologue, s’attarde sur le galop de la girafe et donne des informations intéressantes. La principale difficulté pour cet animal, écrit-il, est de pouvoir courir avec un corps très court et des jambes très longues : il faut éviter que les postérieurs heurtent les antérieurs. C’est pourquoi la girafe va l’amble, quelle que soit son allure. L’amble assure aussi une quasi-immobilité du corps et permet ainsi une bonne ventilation de la cage thoracique. Détail amusant, lorsqu’un groupe de girafes prend le galop, si des éléphants, leurs fréquents compagnons dans la savane, se mettent également à courir, ils ont tendance à le faire à l’amble !

La girafe ne trotte pas : elle marche ou galope. A la différence de beaucoup d’animaux, elle a toujours au moins un pied au sol et évite ainsi le choc de tout le corps – qui peut peser une tonne – sur une seule patte, lorsque l’animal atterrit après un temps de suspension. Seuls les girafons, moins lourds, se risquent à lever les quatre membres en même temps.

La girafe atteint 55 km/h. Elle est très endurante mais ne peut faire de brutal crochet comme les gazelles. Certains chasseurs, au XIXème siècle, ont entrepris de chasser à courre ces gracieux animaux. L’explorateur Thomas Mayne Reid l’a décrit en 1896 dans son roman « Les chasseurs de girafes« . En général, les chevaux finissaient par épuiser les girafes mais il arrivait fréquemment qu’à pleine vitesse, la monture mette le pied dans un terrier, un trou d’oryctérope ou autre, et envoie valser son cavalier. C’était donc une chasse assez risquée.
Les girafons, plus légers, galopent plus vite que les adultes. Ils prennent d’ailleurs généralement la tête du groupe. Il est fort possible que mes quatre animaux soient un jour précédés par des plus jeunes, faisant ainsi le pendant des éléphants en marche ci-dessous !

Juin 30, 2017 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
J’ai déjà réalisé à plusieurs reprises des chevaux de trait, ces colosses placides qui peuvent paraître lourds mais font preuve d’une étonnante légèreté et élégance lorsqu’ils trottent, les jambes levées bien haut. Mais je n’avais jamais osé m’attaquer aux chevaux de selle. Comment, en effet, revenir sur un tel sujet après les merveilles de Barye, Mêne, Frémiet, Lanceray et tant d’autres, parmi lesquels je mets, tout en haut du podium, Isidore Bonheur ? Pour freiner toute inspiration et s’arrêter, intimidé, au seuil de ce monde, il suffit par exemple de feuilleter ce bel ouvrage :

Et puis, la longue contemplation de deux ou trois magnifiques chevaux d’Isidore Bonheur m’a brutalement fait sauter le pas : je me suis lancé et voici le résultat. J’ai voulu réaliser ni un pur-sang arabe, au chanfrein concave et aux nerfs à fleur de peau, ni un cheval de course à l’allure de lévrier, mais un bon étalon de selle solide et fiable, un Normand, un demi-sang ou un animal comme ceux utilisés en vénerie.

Mon cheval est attaché par les rênes à un poteau un peu ouvragé. Attiré par quelqu’un ou quelque chose, il tend la tête et l’incline légèrement.

Le cheval mesure à peu près 40 cm de long et 23 cm de haut. Le premier exemplaire en bronze devrait être prêt fin 2017 ou tout début 2018.
Une version sans piquet existera également,le cheval ayant seulement les rênes sur le cou.