LE PIGEON MIGRATEUR, DISPARU IL Y A 150 ANS

Le 4 mai prochain, l’étude Millon à Paris (voir http://www.millon.com/html/index.jsp?id=82081&lng=fr&…) mettra en vente une importante collection d’oiseaux naturalisés réunie par Hubert Masquefa (1927-2010), correspondant du Muséum d’Histoire naturelle de Paris et fondateur des parcs zoologiques de Fréjus et Ozoir-La-Ferrière. Parmi les lots présentés, qui vont de la Mésange charbonnière au Fou de Bassan, du Gypaète barbu à la Caille des blés en passant par la Cigogne blanche, la Pintade vulturine ou le Grand tétras, on trouve un Pigeon migrateur, dont voici la photo.

Pigeon migrateur (Ectopistes migratorius)

Avec l’aimable autorisation de l’étude Millon

Pourquoi s’arrêter sur cet oiseau de taille moyenne, assez joli certes mais pas exceptionnel et qui fait partie de la famille plutôt commune des Columbidae, qui comprend colombes et pigeons ? Et pourquoi ce volatile est-il estimé entre 2600 € et 3000 € alors qu’à cette même vente, une femelle de Pigeon colombin est estimé à 100 € ?

Eh bien parce qu’il a disparu ! On trouve en effet ici et là, dans des musées comme le Musée Confluence à Lyon, des Pigeons migrateurs naturalisés mais hélas il n’y en a plus dans la nature.

Etait-ce un animal rare, quasi-inconnu, dont quelques dizaines de couples seulement vivaient au fin fond de l’Amazonie ou de la Papouasie ? Était-ce un oiseau dont les superbes plumes l’ont conduit à la disparition ? Non, pas du tout. C’est un oiseau « banal » dont les effectifs, au début du XIXème siècle, étaient estimés à plusieurs milliards (oui, vous avez bien lu : milliards !).

Pigeon migrateur – Dessin de Mark Catesby vers 1722

Le Pigeon migrateur ou Tourte voyageuse (Tourte a la même origine que Tourterelle) ressemble un peu à une tourterelle des bois, plus élancée et plus grosse puisque la Tourte mesure 30 à 40 cm de long. Elle vivait dans la moitié est des Etats-Unis et du Canada.

Le Pigeon migrateur était connu pour ses vols d’une densité inimaginable, que le célèbre naturaliste Audubon a décrite. Vers 1810, l’ornithologue américain Alexander Wilson estimait qu’un seul vol comprenait plus de 2 milliards d’individus. Le ciel s’obscurcissait pendant un long moment. Lorsque l’oiseau se posait, le sol était couvert de fientes, les branches même très grosses, craquaient et les arbres s’abattaient. Pour avoir une toute petite idée de ce que cela pouvait représenter, il faut avoir vu les milliers d’étourneaux s’envolant dans le ciel de Rome un soir de printemps ou se posant dans les arbres en faisait un bruit assourdissant.

Etourneaux à Rome

En lisant « Chasses dans l’Amérique du Nord » écrit par Bénédict-Henry Révoil suite à son séjour aux Etats-Unis entre 1841 et 1849, j’ai trouvé un long chapitre sur le Pigeon migrateur. Voici ce qu’a vécu l’auteur :

« En 1847, pendant l’automne, un matin avant le jour, je me trouvais sur les hauteurs de la ville de Hartford, dans le Kentucky […] lorsque je m’aperçus que l’horizon s’obscurcissait ; et, après avoir attentivement examiné quelle cause pouvait amener ce changement dans l’atmosphère, je découvris que ce que je prenais pour des nuages était tout simplement plusieurs bandes de pigeons. […]

Je conçus l’idée de compter combien de bandes passeraient au-dessus de ma tête dans l’espace d’une heure. Je m’assis donc tranquillement, et, tirant de ma poche un crayon et du papier, je commençai à prendre des notes. Peu à peu, les volées se succédèrent avec tant de rapidité, que je n’avais plus, pour pouvoir les compter, d’autre moyen que de tracer des jambages multipliés. Dans l’espace de trente-cinq minutes, deux cent vingt bandes de pigeons avaient passé devant mes yeux. Bientôt, les vols se touchèrent et se resserrèrent d’une manière si compacte, qu’ils me cachaient la vue du soleil. La fiente de ces oiseaux couvrait le sol et tombait serrée comme la neige en hiver. »

Pigeon migrateur sur son nid

Illustration de Yan’Dargent pour le livre de B.-H. Revoil 

L’auteur raconte encore l’affolement des paysans lorsque ces pigeons arrivent sur une zone cultivée. On imagine en effet les dégâts causés aux cultures et aux arbres par cette nuée équivalente à celle des sauterelles en Afrique. Du coup, les fermiers des régions ravagées n’ont qu’une obsession pendant les vols de pigeons migrateurs : en tuer le plus grand nombre possible. On organisa, paraît-il, des compétitions où seraient récompensé le chasseur ayant réussi à en abattre plus de trente mille.

Revoil a participé à l’une de ces chasses et raconte :

 » Les pigeons arrivaient par millions, se précipitant les uns sur les autres, pressés comme les abeilles d’un essaim qui s’échappent de la ruche au mois de mai. Les hautes cimes du juchoir surchargé se brisaient, et, tombant à terre, entraînaient à la fois les pigeons et les branches qui se trouvaient au-dessous. C’était un bruit à ne pas être entendu de son voisin, même en criant à plein poumons, et si l’on distinguait à grand’peine quelques coups de fusil, pour la plupart du temps ne voyait-on que les chasseurs qui rechargeaient leurs armes. […]

Dès le point du jour, toutes les bandes de pigeons s’élancèrent  dans les airs pour aller à la recherche de leur nourriture. Ce fut alors un bruit effroyable, impossible à décrire autrement qu’en le comparant à une décharge simultanée de coups de canon. Et à peine le perchoir eut-il été abandonné, que les loups, les panthères, les renards, les couguars et tous les animaux rapaces des forêts américaines s’avancèrent en nombre pour prendre part à la curée. »

Evidemment, avec de tels massacres, la population des Pigeons migrateurs à très vite diminué. A partir de 1870, les vols sont visiblement plus clairsemés. Les derniers très grands massacres ont lieu avant 1878. A la fin du XIXème siècle, l’espèce est quasiment éteinte, sa disparition étant de plus accélérée par une épizootie. Début XXème, on offre des récompenses à qui trouvera encore des spécimens de pigeons migrateurs. Malheureusement, cette espèce ne survit pas en captivité.

Il est toujours dangereux de juger le passé avec nos yeux et notre mentalité actuelle. Les grands massacres n’étaient pas le fait de chasseurs d’agrément mais des fermiers qui pouvaient se trouver ruinés en un passage de pigeons. Et malheureusement, l’époque « récente » n’a pas vu disparaître seulement le Pigeon migrateur : le Couagga (sorte de zèbre d’Afrique du sud), le grand Pingouin, le Dronte (ou Dodo, bien connu), le Thylacine (chien sauvage à rayures), la Rhytine de Steller (sorte de gros lamantin), un grand nombre d’oiseaux dont le Moa (autruche géante) et bien d’autres encore ont été exterminés au cours des derniers siècles. Le bison d’Amérique et le Bison d’Europe ont bien failli subir le même sort.

Muséum d’Histoire Naturelle de Londres

Mais il est intéressant d’écouter ce que dit Revoil au XIXème siècle suite à son voyage aux Etats-Unis, alors qu’il est lui-même chasseur mais visiblement partisan d’une « chasse raisonnée » :

« La destruction menace en Amérique le gibier auquel j’ai consacré cet article. A mesure que la civilisation s’étend sur ces vastes déserts de l’ouest, les hommes deviennent plus nombreux, et la race humaine, qui règne partout en tyran et ne laisse imposer aucun frein à son despotisme, détruit peu à peu les associations d’animaux. Déjà, les cerfs, les daims et les grandes bêtes à cornes qui peuplaient les anciennes colonies de l’Angleterre ont presque disparu dans les principaux Etats de l’Union.

Les troupeaux de bisons qui, il y a cent ans, paissaient en repos sur les lointaines savanes qui verdissent par delà le Mississipi, voient leurs rangs s’éclaircirent, tandis que les carcasses de leurs semblables tués par les trappeurs, les émigrants et les indiens blanchissent sur le sol et marquent le passage de l’homme.

Tout porte donc à croire que les pigeons, qui ne supportent point l’isolement, forcés de fuir ou de changer de mœurs à mesure que le territoire de l’Amérique se peuplera du trop-plein de l’Europe, finiront par disparaître de ce continent, et, si le monde ne finit pas avant un siècle, je parie avec le premier chasseur venu que l’amateur d’ornithologie ne trouvera plus de pigeons que dans les muséums d’histoire naturelle. »

Prophétie hélas réalisée. Et avant de stigmatiser les Américains, souvenons-nous, comme l’écrit Revoil, qu’à cette époque, les immigrants sont essentiellement des Européens…

ASSOCIATION : LES AMIS DU ZOO DE LYON

Le zoo du Parc de la Tête d’Or à Lyon a de nombreux visiteurs. Rappelons en effet que le Parc reçoit près de 3 millions de visiteurs par an.

Le zoo est un lieu de promenade, de détente mais il a aussi des missions bien spécifiques. Elles sont doubles. En premier lieu, il s’agit de mieux faire découvrir le zoo lui-même : les espèces sauvages qu’il abrite, leur rôle dans la nature, leurs mœurs, les éventuelles menaces qui pèsent sur elles, les moyens de préservation à mettre en oeuvre sans oublier évidemment la parfaite conservation des pensionnaires (nourriture, cadre de vie, reproduction éventuelle, soins, etc.).

Watuzi

D’autre part, et cela paraît moins évident aux yeux des visiteurs, le zoo participe à des programmes de conservation des espèces menacées, d’échanges entre zoos, si nécessaire de réintroductions d’animaux dans leur espace naturel. Le zoo de Lyon, aujourd’hui dirigé par Xavier Vaillant, finance enfin des actions de préservation d’espèces dans leurs sites naturels, à Madagascar ou au Brésil, par exemple.

Zèbre et Cob de Mrs Gray

Une Association s’est créée il y a quelques années pour contribuer à son rayonnement, mettre en avant ses missions, son action et ses évolutions permanentes. Il s’agit d’AZL pour Association des Amis du Zoo de Lyon. Tout en étant tout à fait indépendante, cette association est très proche de la direction du zoo, qu’elle rencontre régulièrement. Elle participe activement au rayonnement du zoo.

Pélican

Les actions concrètes d’AZL sont variées : conférences, soutien financier à des aménagements du zoo (AZL a ainsi fait don d’un incubateur pour les tortues rayonnées de Madagascar), organisation du week-end de la Conservation qui se tient chaque année dans les allées du zoo, édition d’un blog et d’une gazette papier gratuite que vous pourrez trouver notamment chez les commerçants du Parc (par exemple en dégustant une excellente gaufre ou un bon chocolat chaud à l’ancienne !), visite de parcs, etc.

C’est ainsi que fin 2016, AZL a emmené une délégation de ses membres visiter l’espace zoologique de Saint-Martin-La-Plaine où ils ont pu longuement discuter avec Pierre Thivillon, fondateur et directeur. Un autre jour, une rencontre avec le vétérinaire du zoo de Lyon a également enchanté les personnes présentes.

Pour 2017, plusieurs actions du même type sont prévues, notamment une visite auParc des oiseaux dans la Dombes. Je rappelle qu’AZL soutient le projet Grandeur Nature Lyon des girafes en bronze qui seront installées au printemps 2017 au Parc.

Lion d’Asie

Alors, si vous aimez notre zoo, si cela vous intéresse de rencontrer la direction, d’entendre le vétérinaire expliquer les soins qu’ils prodigue à ses pensionnaires, d’être au courant en avant-première des naissances, départs et arrivées d’animaux, des nouveaux aménagements prévus, de visiter d’autres zoos de la région, de participer au week-end de la conservation et aux rendez-vous de la biodiversité, de recevoir la gazette du zoo, etc., n’hésitez plus : adhérez à AZL.

Voici le lien vers les dernières gazettes : vous y apprendrez beaucoup de choses !

http://www.amis-zoo-lyon.org/l-association/la-gazette-des-amis-du-zoo-de-lyon/

La cotisation est modique : 10 € par an (étudiants, chômeurs, enfants de moins de 16 ans ou 20 € (tarif individuel normal) à 40 € (famille).

Adhésion : chèque à l’ordre de « Amis du Zoo de Lyon » à adresser à :

« Les Amis du Zoo de Lyon », 16 rue de l’Egalité – 69150 Decines-Charpieu.

Girafe

SUR LE CHEMIN DES ZOOS DE BÂLE ET STUTTGART (2)

Suite de la note parue le 12 mai 2015

Le zoo de Stuttgart, appelé Wilhelma et qui se présente comme « le plus grand et le plus beau jardin zoologique et botanique d’Europe », mérite le voyage, surtout en avril au moment de la floraison des tulipes, qui couvrent de vastes parterres.

Situé à peu de distance du centre-ville, le parc Wilhelma date des années 1850, sous le règne de Guillaume Ier roi du Wurtenberg. A sa mort, ce qui était alors un vaste jardin botanique agrémenté de serres, d’un théâtre et d’un promenoir, fut ouvert au public. Les premiers animaux sont arrivés après la seconde guerre mondiale.

Le parc est un lieu de promenade très agréable : les jardins bien dessinés, les fontaines, les arcades, les grandes serres forment un ensemble reposant et divertissant. Comme dans tous les zoos (sauf celui de Lyon…), de nombreuses sculptures, parfois étonnantes comme cette hyène rayée (ci-dessous) ou un ours attaqué par des chiens, font le lien entre art et faune.

L’ensemble du parc est très propre et soigné. Les animaux semblent en bonne santé et les cages sont assez vastes, parfois même très vastes comme pour les bouquetins ou les bonobos, par exemple.

Marabout

Le zoo héberge plus de 1000 animaux dont de nombreuses espèces rarement présentées en captivité : chauve-souris géantes, pécaris, ours polaire, okapis, bonobos, takin, girafe réticulée, bongos, hippopotame nain et hippopotame amphibie, rhinocéros indien, etc.

Bongo mâle au superbe trophée

Bonobo, cousin des chimpanzés.

Girafe réticulée

Takin du Sichuan

 Roussette de Malaisie, qui peut atteindre 1,70 m d’envergure

Ours polaire, de grande taille

Les oiseaux sont très bien représentés au Wilhelma, avec de nombreux rapaces, des grues, pélicans, autruches, émeus, et un nombre incalculable de plus petits spécimens.

Grue du Japon

Et pour finir ce périple dans le sud-ouest de l’Allemagne, une dernière photo des parterres de tulipes.

SUR LE CHEMIN DES ZOOS DE BÂLE ET STUTTGART (1)

Le sud-ouest de l’Allemagne est une superbe région, surtout au printemps et quand il fait beau. La Forêt-Noire et le Bade-Wurtenberg permettent d’admirer de beaux paysages vallonnés, des forêts et des cultures soignées, mais aussi des jolis petits villages, des monastères et des églises baroques, des châteaux élégants et des forteresses massives.

Tübingen

L’envie de visiter les zoos de Bâle – en Suisse mais juste à la frontière – et de Stuttgart fut l’occasion de découvrir cette région accueillante.

Rhinocéros indien

Le zoo de Bâle est beau et bien entretenu. Ses nombreux aquariums, ses rhinocéros indiens, ses gorilles notamment valent vraiment le coup d’être vus. Quelques espèces assez peu fréquentes dans les zoos sont présentes, comme les hippotragues noir ou les crocodiles d’Australie, avec leur museau étroit qui les font presque ressembler à des gavials.

Crocodile du Nil

Un arrêt à Karlsruhe permet de voir le très beau musée des Beaux-Arts, qui présente une superbe collection de peintures de David Téniers, un étonnant tableau de Van Kessel, un très beau lion au serpent de Barye en fonte de son atelier, un buste de St-Jean-Baptiste par Rodin, des sculptures de Carpeaux, etc. Et une Nativité, plus précisément une Adoration des bergers, absolument ravissante.

Peinture de Van Kessel, comme toujours d’une impressionnante précision. Ci-dessous, zoom sur le petit tableau représentant des insectes que l’on peut voir ci-dessus appuyé contre une chaise.

Le lion au serpent de Barye, fonte de l’atelier Barye

Adoration des bergers – C.W.E.Dietrich (1712-1774)

A quelques dizaines de kilomètres de Karlsruhe, le château de Bruchsal, construit à partir de 1720 et qui, au début du XIXème siècle, était le lieu de rendez-vous de l’aristocratie européenne, a été presque totalement détruit le 1er mars 1945 lors d’une attaque aérienne. Voici, ci-dessus, ce qu’il en restait alors.

La restauration, chantier colossal, a été entreprise dès la fin de la guerre et le château est maintenant superbe extérieurement. A l’intérieur, seules quelques pièces, vides, ont été remises en état, de façon spectaculaire, dans leur style baroque rococo.

Intérieur du château de Bruchsal

On retrouve d’ailleurs ce style rococo dans la très belle église de Zwiefalten (ci-dessus) près de Reutlingen.

 A SUIVRE…

VISITE AU PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS

Le Parc zoologique de Paris – plus connu sous le nom de Zoo de Vincennes – a été créé pour l’Exposition coloniale de 1931, battant alors des records de fréquentation, puis s’est agrandi. Il a connu des heures de gloire mais ces dernières années, les structures – en particulier le grand rocher – se sont fortement dégradées et les enclos ne correspondaient plus guère aux standards des zoos modernes.

Après environ 5 ans de fermeture et plus de deux ans de chantiers, le zoo a rouvert courant 2013. Je n’avais pas encore eu l’occasion de le visiter mais c’est maintenant chose faite. A vrai dire, ayant entendu quelques commentaires un peu négatifs de visiteurs ayant découvert le zoo juste après son ouverture – animaux annoncés mais manquants, difficulté à observer les bêtes – j’ai préféré attendre un peu pour m’y rendre.

Le jeu des rochers est très réussi : ils sont propres, bien imités et structurent l’espace de façon à la fois moderne et en rappelant les rochers d’origine. Les lions disposent même de rochers chauffants, où ils aiment s’allonger, restant ainsi à la vue du public.

Vigognes

Parmi les autres points forts du parc, l’aménagement paysager, qui fait du zoo une agréable promenade, même en hiver. Lorsque les arbres auront grandi, l’ensemble sera encore plus joli.

Rhinocéros blanc

L’impressionnante harde de girafes du zoo 

Le zoo présente encore d’autres atouts, en particulier les grandes volières et la présentation d’animaux plutôt rares dans les zoos : jaguar, tapir, grand koudou, tamanoir, lamantin, chiens des buissons…

Grands koudous (mâle et femelle)

Jaguar

Parmi les animaux rares, il y en a un très intéressant dont je connaissais le nom mais que je n’avais encore jamais vu : le Fossa. Il s’agit d’un petit carnivore vivant à Madagascar, que l’on compare parfois à un petit puma mais dont la tête tient plus de la genette, me semble-t-il.

Le fossa est le plus gros prédateur de Madagascar et n’hésite pas à s’attaquer à de grosses proies comme des singes et lémuriens, mais en fait il ne mesure que 70 à 80 cm de long, sans compter une queue aussi longue que le corps et qui lui donne une jolie allure.

Fossa

Comme dans tous les zoos, il est proposé aux visiteurs d’assister aux repas des animaux. Celui des loups ibériques est intéressant : les animaux sont isolés dans une cage voisine et les soigneurs dissimulent des quarts de poulets dans les rochers, les arbres, sous des pierres puis les loups sont libérés. La ruée silencieuse mais extrêmement rapide, souple, de la demi-douzaine d’animaux, très excités, est fascinante. Ils cherchent frénétiquement leur nourriture, avalant presque sans mâcher de très gros morceaux mais oublient souvent de lever la tête et ne voient donc pas tout de suite la viande cachée à faible hauteur dans les arbres. De temps en temps, un loup manque visiblement de respect au chef de la meute et se fait vertement rabrouer d’un coup de dent vif. Aussitôt, il baisse la tête et file la queue entre les jambes.

Loup ibérique

Tapir d’Amérique du Sud

Les jaguars, dont un noir, ont été placés en face des tapirs, une allée séparant leurs deux cages. Les gros tapirs ne semblent pas y prêter attention mais les fauves sont fascinés dès que leurs proies habituelles peuvent être aperçues : les jaguars s’immobilisent aussitôt, le regard intensément braqué sur leurs voisins. Une sorte de supplice de Tantale…

Toucan

Si je devais émettre un regret sur ce zoo, c’est qu’il y manque quelques grands animaux emblématiques : tigres, hippopotames, éléphants, grands singes… Quand on compare le zoo de Paris avec celui de Lisbonne, par exemple, ce dernier prend très largement l’avantage, bien qu’il soit placé en pleine cœur de la ville, environné d’immeubles : on y voit 9 rhinocéros, des okapis, guépards, bongos, etc. Mais peut-être qu’au fil du temps, la liste des pensionnaires parisiens s’allongera…

Tamanoir

BELGIQUE : ZOOS ET MUSÉES (3)

Et voici le dernier « reportage » sur mon séjour en Belgique, avec des photos du très célèbre zoo d’Anvers, situé à 45 mn au nord de Bruxelles.

Créé en 1843, c’est l’un des plus anciens zoos d’Europe – le plus ancien est celui de Vienne en Autriche. Il est installé en plein centre-ville, l’entrée monumentale touchant la gare centrale. Il s’étend sur 10 hectares.

C’est un zoo très célèbre notamment parce qu’il fut fréquenté par de nombreux artistes dont le grand sculpteur Rembrandt Bugatti, qui y travailla de longs mois. Plusieurs sculptures monumentales agrémentent le zoo, particulièrement soigné et agréable.

Le zoo possède de très beaux animaux, dont 5 okapis, grand ongulé de la taille d’un cheval, vivant au plus profond des forêts d’Afrique centrale et qui n’a été découvert qu’au début du XXème siècle.

Takin, ou chèvre du Sichuan, de la taille d’une vache.

Le temple égyptien, bâtiment des éléphants, construit en 1856 et en parfait état.

Les deux tigres profitent du grand fossé plein d’eau qui les sépare des visiteurs (ces félins nageant très bien, il y a aussi un mur !)

Manchots royaux.

Lors de ma prochaine visite en Belgique, il faudra visiter Planckendael, autre vaste zoo situé à 30 mn au nord de Bruxelles.