Le Petit Palais, dont la programmation est toujours excellente, propose en ce moment une exposition sur le peintre Jean-Baptiste Greuze, dont on célèbre le 300ème anniversaire de la naissance. Le thème « L’enfance en lumière » fait logiquement la part belle aux plus jeunes et aux familles mais elle va bien au-delà et montre de multiples facettes du talent de l’artiste.

Je dois dire que j’avais un petit a priori négatif sur Greuze (1725-1805), dont je connaissais surtout quelques portraits trop vus d’enfant et des gravures grises et assez tristes. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si on réduit parfois Greuze à ses gravures car on découvre durant l’exposition qu’il eut largement recours à ce moyen aisé et peu coûteux de reproduction de ses oeuvres.

En fait, Greuze était un peintre très complet, capable de réaliser des portraits pleins de force et de vie, des scènes rurales ou antiques.

Gravure (inévitablement inversée) d’après « La lecture de la Bible » ci-dessus.
Né en 1725 à Tournus en Saône-et-Loire, Greuze montra très tôt de grandes dispositions pour le dessin et se forma notamment dans l’atelier du grand peintre Natoire. Dès ses débuts, il connût le succès et fut un artiste très recherché. En 1759, il épousa Anne-Gabrielle Babuty, fille d’un libraire, dont on disait qu’elle était très belle. On ne sait sans doute pas tout sur les tensions apparues dans le couple mais il semblerait que cette épouse ait détourné ou dépensé d’importantes sommes d’argent, d’où une demande de divorce par Greuze. Celui-ci finit ruiné par la Révolution.

« Portrait de Jean Georges Wille ». Peintre, éditeur, graveur, Wille était un ami intime de Greuze. Ce portrait subjugua Diderot tant il était criant de vérité.

« Le repos ou Silence ! » – Tableau de la collection du Roi Charles II d’Angleterre.

« Les œufs cassés » – Détail

« Tête de jeune femme dite Une nymphe de Diane »

Ce jeune garçon endormi fait partie de l’importante série d’enfants présentés à l’exposition du Petit Palais.