Dans la suite de ma note sur l’écologie de « bons sentiments », anti-scientifique (cf « Trafic d’ivoire » de février 2007), j’ai relevé une intéressante information dans la revue « Voyages de chasse » de février-mars-avril 2008. La France ayant menacé le Canada de boycotter les produits issus de phoques chassés là-bas, la sénatrice et leader de l’opposition Céline Hervieux-Payette a écrit une longue lettre à N.Sarkozy.

Elle lui rappelle que le Canada n’a pas de leçon à recevoir en matière d’écologie, qu’à titre d’exemple la population de phoques du Groënland, l’espèce la plus chassée, a triplé en 30 ans pour atteindre 5,5 millions de têtes, et que les images des bébés phoques blancs massacrés à coups de bâtons ont disparu depuis très longtemps.

Elle rappelle ensuite que les lobbies qui suscitent ce type de boycott ne sont pas tous de simples associations de gens désintéressés, car ils drainent de puissants enjeux financiers, leurs budgets pouvant se compter en dizaines de millions de dollars. Ils savent donc parfaitement manipuler les émotions à des fins lucratives.

Mais surtout, Madame Hervieux-Payette met à jour le nouvel ordre moral qui élève l’animal au rang de l’homme – voire au-dessus, lui accordant tous les droits mais aucun devoir et interdisant à l’homme toute action de régulation de sa population. Cet « animalisme », qui aboutit à la doctrine selon laquelle l’animal ne peut être instrumentalisé donc mangé, manie le « double concept d’animal-humain et animal-non-humain ». Ce qui pour finir ravale l’homme au rang de l’animal…

Heureusement, cette revue contient aussi des informations réconfortantes : le loup se porte bien en France et maintenant en Suisse, ce qui est nouveau. Dans l’hexagone, on en compterait au moins une centaine (chiffre probablement sous-estimé) répartis en un quinzaine de meutes et huit départements. A quand des loups dans le Massif Central, le Jura, la forêt de Fontainebleau, de Paimpont (Brocéliande) ?