Voici une nouvelle création, encore en terre (peinte) : un groupe de 5 orques. Après le cachalot, la baleine bleue, trois petits narvals – que je ne mettrai sur mon site qu’une fois fondus en bronze – je continue ainsi à explorer le fascinant univers des mammifères marins.

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Probablement monté ainsi, le groupe des Orques devrait mesurer environ 85 cm de long.

L’orque (Orcinus orca) est un Odontocète, autrement dit un cétacé à dents (la baleine bleue est un cétacé à fanons), comme les globicéphales, cachalots, narvals, dauphins, bélugas et marsouins. C’est un très gros animal, dont la silhouette noire et blanche est bien connue de tous. Un grand mâle peut mesurer plus de 9 mètres de long et atteindre 10 tonnes. Les femelles sont plus petites. La différence la plus nette entre les deux sexes se situe sur la nageoire dorsale : relativement courte et arrondie chez la femelle, elle est très haute (jusqu’à 2 mètres), fine et droite chez le mâle. L’autre nom de l’orque, « Epaulard« , vient d’ailleurs du vieux français espaart qui a donné les mots épée ou encore espar (élément de gréement long et rigide).

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Modèle du grand mâle, encore en terre (long. : env. 33 cm)

L’orque a un corps apparemment massif et c’est d’abord ainsi que je l’ai modelé mais je ne parvenais pas à rendre la puissance de l’animal. Après quelques recherches et analyse de photos prises au Marineland d’Antibes, j’ai constaté qu’en fait, l’orque mâle était longue et effilée, et que sa tête était de petite taille. En la modelant, j’avais d’ailleurs le sentiment de travailler sur le bout du fuselage d’un avion, au niveau du cockpit. Le sommet du crâne des épaulards est arrondi, formant ce que l’on appelle un melon nécessaire à l’écholocation, que les Odontocètes maîtrisent parfaitement, comme les chauve-souris, les chouettes et hiboux et certaines musaraignes. Il y a bien sûr des différences de profil entre les orques, certains individus ayant une bosse très marquée, d’autres moins. Chez le beluga, cette petite baleine blanche, le melon est très proéminent

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Orques au Marineland d’Antibes. A gauche, un mâle et à droite une femelle.

Chez tous les mammifères marins, la queue est horizontale alors que chez la plupart des poissons (ne parlons pas ici des poissons plats), notamment les requins, elle est verticale. La nageoire dorsale de l’orque est située à peu près au milieu du corps. Les nageoires pectorales sont longues et surtout très larges, formant de larges « battoirs ». Les taches blanches se situent tout le long du ventre, sous la queue et derrière l’œil. Une tâche grise en forme de selle, plus ou moins visible selon les individus et aux contours un peu flous, se situe juste derrière la nageoire dorsale.

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Orque au Marineland d’Antibes

On ne connaît pas bien la population totale des orques, qui ne sont pas inscrites sur la liste des espèces en danger. On évoque le chiffre de près de 100 000 individus, répartis en groupes bien identifiés et  souvent sédentaires. Les orques peuvent voyager sur toutes les mers du globe – on en a vu récemment dans le détroit de Gibraltar – mais elles se situent généralement dans les mers froides. Elles y trouvent leurs proies, très variées : poissons, phoques et otaries mais aussi manchots, requins, baleines… Parmi les nombreuses vidéos montrant la rencontre, plus ou moins agressive, entre des orques et des baleines : https://www.nationalgeographic.fr/animaux/video-un-groupe-dorques-attaque-une-baleine-bleue

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Modèle d’une femelle, encore en terre.

Début 2019, un petit groupe d’orques s’est attaqué à une baleine de près de 20 mètres de long et est parvenue à la tuer. Une cinquantaine d’épaulards ont participé au festin. Les scientifiques s’étonnent de la parfaite coordination entre les orques lorsqu’il s’agit de cerner, diviser puis attaquer un banc de poissons. En dehors de l’Homme, qui ne le chasse plus depuis bien longtemps, l’orque n’a pas de prédateur.

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Petit montage de mes cinq orques en terre (et en mer !)

A l’état sauvage, les orques, très curieuses, s’approchent assez facilement de l’Homme et de ses embarcations. Voici une vidéo stupéfiante où l’on mesure la vitesse que peut atteindre une orque : https://www.youtube.com/watch?v=x8JsWiGx50M

Mon groupe d’orque est formé d’un grand mâle, de deux femelles adultes et de deux jeunes dont un mâle. Pour vérifier l’exactitude anatomique de mes animaux, je les ai peints alors qu’ils sont encore en terre. Je ne sais pas encore ce qu’il sera possible et souhaitable de faire sur le bronze : patine colorée comme ici ou patine noire ? A voir…

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