Il y a quelques mois, en mars 2013, je vous recommandais un livre passionnant, « L’Arche de Babylone », racontant le sauvetage du zoo de Bagdad par Lawrence Anthony.

Est sorti récemment un autre livre du même auteur : « Les derniers rhinocéros« . Il raconte cette fois la volonté de L.Anthony de sauver les derniers représentants d’une sous-espèce de rhinocéros blancs d’Afrique, la sous-espèce dite du Nord (« Ceratotherium simum cotoni« ), par opposition à celle du Sud (« Ceratotherium simum simum« ).

Il reste environ 12 000 rhinos blancs du Sud dont 750 en captivité, où ils se reproduisent (on peut en voir dans de nombreux zoos français dont Sigean, Beauval, Montpellier, etc.) alors qu’il ne reste que quelques exemplaires en captivité de la sous-espèce du Nord, dans un zoo tchèque où elle a du mal à se reproduire, et peut-être une quinzaine à l’état sauvage dans la réserve de Garamba en RDC (ex-Zaïre).

Or le braconnage qui s’est considérablement intensifié ces dernières années fait des ravages dans les populations de rhino du Sud mais également du Nord. Le kilo de corne de rhinocéros se vend aujourd’hui plus cher que l’or, ce qui permet aux braconniers commandités par de riches Asiatiques de mettre en oeuvre des moyens importants pour s’approprier ces cornes : hélicoptères, fusils puissants ou mitrailleuses, corruption de fonctionnaires, etc.

La réserve de Garamba est située au coeur d’une zone de conflit entre l’armée congolaise et les redoutables rebelles de l’ARS (Armée de Résistance du Seigneur), conflit qui a entraîné de gigantesques déplacements de population (deux millions de réfugiés), des massacres (environ 150 morts par semaine), une misère épouvantable dont celle des enfants-soldats.

Les dirigeants de l’ARS, dont Joseph Kony, sont recherchés par la Cour pénale internationale de La Haye.

Rhinocéros blanc – Bronze (épuisé)

Dès lors, comment sauver 15 malheureux rhinos dans une des zones les plus dangereuses de la planète, qui plus est dans une réserve que les gardes ont déserté pour « sauver leur peau » et où les braconniers sont donc tranquilles pour achever leur triste besogne ?

Je ne dévoilerai pas ici l’issue de l’aventure – l’auteur a-t-il ou non réussi à sauver les derniers rhinocéros du Nord ? – mais elle aura mené Lawrence Anthony bien plus loin qu’il ne l’imaginait au départ, le forçant à devenir acteur des négociations de paix au Congo.

Ce livre se lit d’une traite, comme un polar. Je le recommande vivement. Je vous incite également à visiter le site de cet incroyable Sud-Africain qu’est L.Anthony : http://www.lawrenceanthony.co.za/

« Les derniers rhinocéros » – Lawrence Anthony avec Graham Spence – Editions Les 3 génies – 2012 – 372 p. – 19,90 €