Après le Musée de l’Homme, le Musée Cognacq-Jay, voici le Musée Carnavalet, d’ailleurs situé à deux pas du précédent.
L’Hôtel Carnavalet est l’un des plus beaux ensembles du Marais. Sa construction date du milieu du XVIème siècle. Il fut acquis en 1578 par la veuve de François Le Kernevenoy, surnommé Carnavalet par les Parisiens. En 1866, Mansart remania les ailes et le bâtiment sur rue. Acheté par la ville de Paris, il fut agrandi pour recevoir les collections municipales, ouvertes au public à partir de 1880. Depuis 1989, le musée s’étend, par une « galerie de liaison », à l’Hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau.
Le musée est consacré à l’histoire de Paris et des ses habitants, de la préhistoire à nos jours. Malheureusement, lors de ma visite, un certain nombre de salles étaient en travaux.
Une partie du musée présente une importante collection d’enseignes, dont certaines spectaculaires.
« A la pensée » – Enseigne par A.Willette pour la maison Henry,
mercerie ganterie parfumerie rue du Faubourg Saint-Honoré
Des maquettes remarquablement bien faites représentent les vieux quartiers de Paris, en particulier l’ancien Marais avant sa destruction partielle et sa rénovation. On est saisi par l’étroitesse des rues, les fenêtres aux vis-à-vis trop proches, les courettes sans lumière. Les conditions de vie ne devaient pas être très gaies dans ces habitations sombres.
Le musée possède des collections très variées : meubles, tableaux, dessins, sculptures, bibelots… Plusieurs pièces sont meublées et décorées comme celles d’un appartement, à l’image de ce « Salon bleu » ci-dessous, qui vient de l’Hôtel de Breteuil autrefois avenue Matignon. Il a été acquis par le musée en 1922. Les meubles sont estampillés des plus grands ébénistes XVIIIème (Riesener, Lacroix, Weisweiller…).
Salon bleu de l’Hôtel de Breteuil
On regrettera que plusieurs cartels décrivant les œuvres manquent et que le personnel soit incapable de donner des explications. On n’a pu me dire de qui était cet immense portrait de Louis XVI…
Saint Jérôme, par L.S. Adam (1752)
La démolition des maisons du Pont-au-Change en 1788 – H.Robert
Au 1er étage, la galerie de liaison, qui fait donc la jonction avec l’Hôtel de Saint-Fargeau, présente une belle collection de peintures, issues de la donation Seligmann en 2000 et décrivant la vie parisienne mondaine de la Belle Epoque.
Femme au chien – F.Heilbuth
Parade des cavaliers au Grand Palais (1910) – R.Lelong
Le Cadre noir de Saumur avait participé à cette grande fête de charité
au profit des victimes des terribles inondations de 1910.
Le Dôme central de la galerie des machines durant l’exposition de 1889 – L.Béroud
Le musée Carnavalet consacre une grande partie de son espace à la Révolution française. On y voit des tableaux, bustes, objets, reconstitution de cette terrible période. En voyant les scènes de décapitation de femmes, la tête de la Reine brandie par le bourreau, la foule parisienne avide réclamant toujours plus de sang, l’inventaire des massacres notamment dans les régions de l’ouest, l’assassinat de Lavoisier (« La révolution n’a que faire des savants ! »), les têtes promenées dans les rues, les destructions massives d’œuvres d’art, on ne peut s’empêcher d’être épouvanté par cette barbarie.