Voici presque deux ans (depuis mars 2009) que je reçois des demandes d’avis sur des bronzes, en nombre suffisant pour pouvoir dresser une sorte de petit bilan.
Fréquence : en moyenne deux demandes pas semaine, mais avec une période estivale beaucoup plus calme et, en hiver, parfois 5 ou 6 demandes par semaine. Bien que je précise qu’elles doivent être adressées par mail à damiencolcombet@free.fr, de nombreuses demandes sont postées en commentaires sur mon blog. D’une part, l’adresse mail du demandeur n’apparaît pas donc je ne peux répondre, d’autre part il n’y a pas de photos, pourtant indispensables à toute analyse.
Qualité des demandes reçues : elle est extrêmement variable. Dans les meilleurs cas, heureusement fréquents, je reçois bien :
- Au moins une photo d’ensemble,
- Une photo de la signature de l’artiste,
- Une photo de la marque du fondeur, lorsqu’elle est présente,
- Une photo du dessous du socle
- Les dimensions exactes.
et surtout les photos sont nettes. Il est quasiment impossible de donner un avis pertinent sur la base de photos floues.
Malheureusement, je reçois beaucoup de demandes de ce style, sans photo jointe ni autre précision :
- « J’ai un bronze signé Barye. Quelle est sa valeur ? »
- « Je possède un grand lion en bronze. Il pèse 5 kg. Combien vaut-il ? »
- « Combien puis-je vendre un cheval de Mêne ? »
- « J’ai un lion marqué Barye de 30 cm de haut à peu près. Selon vous, est-il authentique ? »
Comment répondre à ces mails ? C’est comme si l’on demandait d’estimer une voiture en donnant uniquement sa marque. Je suis à chaque fois tenté de répondre ironiquement « Un certain prix ! », ce que je ne fais pas car je crois qu’en réalité leurs auteurs ignorent souvent qu’il existe de très nombreux « faux » bronzes (mauvais retirages, copies, surmoulages…) et que chaque modèle a été édité en plusieurs exemplaires, parfois très nombreux.
De même, une photo floue n’est d’aucune utilité : tout au plus parvient-on à identifier le modèle, mais la différence entre une « bonne » pièce et une copie se reconnaissant aux petits détails, à la ciselure, à la précision des accessoires, comment y parvenir sur la base d’une photo floue ?
Les modèles reçus : Barye père (Antoine-Louis) arrive en tête, de très loin, mais d’autres sculpteurs reviennent régulièrement : Frémiet, Isidore Bonheur, Mêne, Delabrierre, ou encore Gaston d’Illiers, Moigniez… J’ai découvert certains artistes que je ne connaissais absolument pas, comme Bacqué par exemple (cf. note sur « Le Tournoi ») ou Demay. De temps à autres, me sont présentés des sujets que je ne me hasarde pas à commenter car ils sortent du domaine des bronzes animaliers français des XIXème et XXème siècles : des personnages, des bronzes asiatiques (dont l’éléphant attaqué par des tigres, que l’on me propose souvent).
Environ 50% des photos reçues concernent hélas des bronzes de peu de valeur : modèles non signés, sans grand intérêt esthétique, copies, surmoulages. Parmi les 50% restant, on retrouve fréquemment, de Barye, les panthères de l’Inde et de Tunis et différents cerfs, ou de Mêne les chevaux Ibrahim et Djinn, et, encore plus courants, ses différents modèles de lévriers.
(A suivre)