Déc 4, 2015 | Expositions et événements
Au Grand Palais à Paris, Art en Capital (voir note ci-dessous) a refermé ses portes dimanche dernier 29 novembre sur son édition 2015.
Le Salon des Artistes Français (« Le Salon », comme on disait tout simplement aux XIXème siècle), l’un des quatre organisateurs de Art en Capital, présentait les œuvres de 440 peintres, 88 sculpteurs, 60 graveurs, 54 photographes et 15 architectes.
Pour ma première participation, le jury avait sélectionné trois de mes œuvres et j’ai eu la chance et l’honneur de voir « La course des oryx » récompensée par une médaille de bronze ; ces antilopes iront rejoindre la collection d’un amateur. Bien que récent (début 2015), ce modèle devrait être bientôt épuisé. Il reste encore un exemplaire de ce bronze à la galerie Estades 17 place des Vosges à Paris et un autre à la galerie Bruno Couck de Bruxelles.
Il est impossible de recenser ici toutes les belles œuvres présentées. En voici donc une petite sélection, en partie centrée sur l’art animalier mais ce sujet d’inspiration est en fait minoritaire au Grand Palais.
« Tamboti sur sa branche à Mala » – Danielle Beck (Médaille d’argent 2013)
« Peace and love » – Laurence Saunois (Médaillée en 2015 pour cette oeuvre)
« Charlie » – Christophe Drochon
« The King » – Christine Pultz (Médaillée en 2015 pour cette oeuvre)
« Tigre dans la tempête » – Sylvie Ajacques
Très belle sculpture « Cheval cabré et dresseur » – Philippe Arnault (Médaille d’or 2014)
Guy Geymann (Médaille d’honneur 2012) et ses grandes oies en chocolat !
« Hommage aux poilus » – Max Vauquelin (Médaille d’or 1998)
« La danseuse » – Emi Hirai
« La rivière Lée » – Michèle Battut (Médaille d’honneur 1986)
Le très grand « Océan », bronze de Olga Markova
Retrouvez toutes les œuvres dans le volumineux catalogue 2015 disponible auprès de la Société des Artistes Français.
Sep 24, 2014 | • Damien Colcombet
Courant 2012, la Fondation Saint-Irénée à Lyon m’a commandé une statue du saint, deuxième évêque de la « Capitale des Gaules ». Livrés au cours du premier trimestre 2013, plusieurs exemplaires de ce bronze ont été mis aux enchères afin de recueillir des fonds pour la Fondation.
La Fondation a conservé quelques exemplaires du Saint Irénée et en a notamment fait cadeau à des personnalités dont le Professeur Durand, historien et ancien Président de la Fondation de Fourvière, lors de son départ de cette institution (le Pr Durand est aujourd’hui élu de la mairie du 5ème arrondissement de Lyon).
Voir : https://twitter.com/IreneedeLyon/status/413736111773859840/photo/1
Mais cette fois, le Saint Irénée connaît un extraordinaire destin puisque Mgr Barbarin, Cardinal de Lyon, vient d’en offrir un exemplaire au pape François. Accompagné de M.Etienne Piquet-Gauthier, Directeur de la Fondation Saint-Irénée, Mgr Barbarin s’est rendu à Rome le 19 septembre 2014 pour rencontrer le pape et annoncer le jumelage du diocèse de Lyon et de Mossoul en Irak, ville où de nombreux chrétiens ont été persécutés récemment. Mgr Barbarin avait également emmené avec lui deux très grands chefs, le pâtissier Philippe Bernachon et le chef restaurateur Christophe Marguin, qui s’associe pour le grand dîner de charité donné le 2 octobre prochain en faveur des chrétiens d’Irak.
Que Saint-Irénée trouve désormais sa place au Vatican est évidemment un immense sujet de fierté pour son auteur, qui remercie encore la Fondation Saint-Irénée, son président et Mgr Barbarin de leur confiance.
Août 12, 2014 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
L’Oryx est une grande et magnifique antilope africaine, certainement l’une des plus belles avec le grand koudou. Élancée et puissante, élégante, armée de deux immenses cornes, elle ressemble à un bel athlète, avec son cou épais, ses longues jambes fines, son beau masque noir mystérieux.
L’oryx fut d’abord l’un de mes grands échecs, une tentative ratée, douloureuse, de représenter ce très bel animal qui me fascine depuis que, enfant, je jouais avec un oryx de la marque Starlux que possédait mon frère et qui me semblait très fin. Il avait également un grand koudou qui rejetait la tête en arrière mais, avec ses longues cornes torsadées, il ressemblait à une hystérique. L’oryx avait vraiment plus belle allure ! Mais, bien des années plus tard et jusqu’à ce jour, je n’avais pas réussi à représenter en terre la finesse et la puissance de cette antilope et j’ai dû détruire l’ébauche en terre, ridicule.
Oryx gazelle, gemsbok, oryx d’Arabie, oryx algazelle, voire addax… Il a de quoi se perdre parmi les multiples noms d’espèces et sous-espèces qui se ressemblent plus ou moins.
Traitons tout de suite le cas de l’addax (Addax nasomaculatus) : même s’il fait partie de la grande famille des Hippotraginés (Oryx et Hippotragues rouans et noirs), ce n’est pas un oryx ; il en a un peu l’allure et les longues cornes (plus d’1 m) mais celles-ci sont légèrement torsadées comme celle des koudous et sa robe est plus claire, presque blanche l’été.
On peut également reconnaître facilement l’oryx algazelle (Oryx dammah) à la courbure de ses longues cornes (le record mondial est de 1,27 m sur un spécimen tué au Tchad en 1959), à sa robe très claire et à l’absence de marque noires aussi nettes que chez ses cousins.
Oryx algazelle (zoo de Trégomeur en Bretagne)
Restent les animaux se ressemblant le plus : le Gemsbok, l’Oryx beisa, l’Oryx à oreilles frangées et l’Oryx gazelle. En fait, les trois premiers sont des sous-espèces du quatrième, l’Oryx gazelle.
L’Oryx beisa, le plus lourd, vit en Erythrée, en Somalie, en Ethiopie et au nord du Kénya. Il peut peser plus de 220 kg. L’Oryx à oreilles frangées, qui doit son nom à la touffe de poils qui prolonge chacune de ses oreilles, est le plus léger, ne dépassant guère les 200 kg. Il habite le sud du Kénya et la Tanzanie. Enfin, le Gemsbok se trouve franchement au sud-ouest de l’Afrique, en Namibie, Botswana et Zimbabwé.
Il est bien difficile de distinguer ces trois sous-espèces à leur seule apparence. Notons toutefois les oreilles de l’Oryx à oreilles frangées, la robe plus grise et les traits noirs particulièrement marqués sur le Gemsbok.
Gemsbok
Les cornes d’Oryx les plus longues ont été mesurées sur un animal tué en 1981 au Botswana. Elles mesuraient 1,23 m. Presque parfaitement droites sauf pour l’algazelle, les cornes d’Oryx sont des armes terribles, qui peuvent être extrêmement efficaces contre les grands fauves comme les chasseurs. Selon Pierre Fiorenza (« Encyclopédie des animaux de grande chasse en Afrique »), « Cet animal est belliqueux et assez dangereux, surtout blessé par un chasseur ou un fauve. Ses charges sont si fréquentes que les lions eux-mêmes, pourtant amateurs de sa chair, l’abordent avec prudence. La captivité lui est pénible et il y conserve son humeur combative« .
Curieusement, l’Oryx a été acclimaté en Amérique du Nord où il est maintenant chassé.
Chez les Oryx, mâles et femelles portent des cornes. Elles sont même généralement plus hautes et plus fines chez les secondes, ce qui en fait des trophées recherchés. A noter encore, comme chez de nombreuses antilopes, la position des oreilles, situées très en arrière de la tête, presque déjà sur le cou.
Oryx à oreilles frangées
Cette fois, je crois être parvenu à modeler un Gemsbok au galop, ses jambes fines, son cou très épais qui descend obliquement presque jusqu’au milieu du dos, son museau bien droit, ses cornes fines parfaitement alignées sur le chanfrein, sa queue touffue, la courte crinière en brosse qui se prolonge en « raie de mulet » jusqu’à la queue, la bouche largement fendue et les naseaux à peine visibles. La fonderie réussira-t-elle à modeler les cornes très fines que j’ai faites en terre et qui se sont cassées trois fois ? Je ne sais pas, mais s’il le faut, je les referai en cire. Sur certaines photos, n’apparaît qu’une seule corne : bien qu’il existe de tels Oryx dans la nature, ce ne sera pas le cas du mien, qui aura bien deux armes sur la tête. Mais pour qu’elles soient bien identiques, je n’en ai fait qu’une et la fonderie la réalisera en double. La pointe sera affinée lorsqu’elle sera en bronze, ce qui n’est pas possible en terre.
Dimensions : 26 cm (long) x 24 cm (haut) x 7 cm (prof.). Si j’en ai le courage, je ferai bientôt des compagnons d’échappée à ce bel Oryx.
Juil 22, 2014 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Puisque me voilà lancé dans la série des grands fauves, je continue avec ce couple de guépards.
J’avais déjà modelé un petit guépard, qui m’a bien aidé à comprendre les formes étonnantes de cet animal à mi-chemin entre le chien et la panthère.
Du premier, en particulier du lévrier, il a l’allure altière, la petite tête, les griffes non rétractiles, la mâchoire peu puissante, le thorax profond et la taille de guêpe. De la seconde, il a la tête ronde, le pelage tacheté (bien que les tâches soient plus grandes chez la panthère). Comme d’habitude, c’est en le modelant, en passant de longs moments sur le dos, les postérieures, les doigts que l’on étudie le mieux la morphologie d’un animal. J’ai donc dû être fidèle à la réalité : une tête minuscule, un long corps, un cou assez court (que j’avais à l’origine fait plus long mais que j’ai raccourci), un torse d’un volume considérable, des pattes d’une longueur inouïe, une taille ultra-fine, des « pectoraux » imposants, des cuisses fines mais arrondies, véritables ressorts pour les courses effrénées à plus de 110 km/h, et l’ensemble dégageant une allure assez raffinée, presque fragile.
C’est la tête du mâle debout qui m’a sans doute donné le plus de difficultés : pendant des heures, j’ai ajouté de la terre, j’en ai enlevé, je l’ai travaillée pour arriver à ce résultat dont je ne suis finalement pas mécontent. Le guépard a une tête petite, ronde, avec un tout petit museau, des arcades sourcilières très prononcées sans doute pour se protéger tant du soleil que du vent de la course. Petit entorse à la réalité : j’ai marqué les traces des deux « larmiers », lignes noires qui descendent des yeux aux commissures des lèvres, alors qu’en réalité il ne s’agit que de taches sur la fourrure. Mais ça me paraissait utile.
J’aime le contraste entre la femelle, encore jeune, qui se roule sur le dos, mi-joueuse mi-séductrice, tandis que le mâle feint de l’ignorer et observe au loin les dangers ou les proies. Pourtant, il finira par baisser la tête et regarder la belle femelle, et les choses iront alors plus loin entre eux…
Et si, sur ces photos, la femelle semble plus foncée que le mâle, c’est simplement que la terre de celle-ci n’était pas tout à fait sèche !