Exposition à Bruxelles et Salon National des Artistes Animaliers

Deux événements liés à l’art animalier se tiennent actuellement : d’une part, l’exposition « The Wild Ones – 5 sculpteurs : la passion d’une vie » à Bruxelles, d’autre part la 43ème édition du Salon National des Artistes Animaliers, à Bry/Marne.

L’exposition bruxelloise, dont le vernissage a eu lieu jeudi dernier, se tient jusqu’à mi-janvier. Organisée par la galerie Couck Art, qui est tenue par Bruno et Lucie Couck, elle présente les œuvres de cinq sculpteurs animaliers français de style différents mais qui tous ont une passion pour la faune et sa représentation : Michel Bassompierre, Isabelle Brizzi, Isabelle Carabantès, Chantal Porras et moi-même. Tous les cinq, nous avons eu la chance d’être régulièrement sélectionnés dans des grands salons et de recevoir des prix tels que le prestigieux prix Sandoz, des médailles au Salon de Bry/Marne, au Grand Palais, etc. Voici quelques photos de cette belle exposition.

Bronzes Colcombet exposition Couck Art

Vernissage de l’exposition jeudi 21 novembre 2019. Pour accueillir les nombreux visiteurs, la galerie a dû rester ouverte jusqu’à près de minuit !

Bronzes Colcombet exposition Couck Art

Bronzes Colcombet exposition Couck Art

Bronzes Colcombet exposition Couck ArtLa galerie Couck Art est installée dans le très chic quartier du Sablon à Bruxelles, à l’angle des rues Van Moer et Allard. Elle est ouverte tous les jours du mardi au dimanche inclus.

Bronzes Colcombet exposition Couck Art

Bronzes Colcombet exposition Couck Art

Pendant ce temps, à côté de Paris, le bel hôtel de Malestroit (XVIIIème) accueille la 43ème édition du Salon National des Artistes Animaliers.

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Tous les visiteurs s’accordent à trouver cette édition particulièrement belle. Il faut dire que l’excellente réputation, toujours plus grande, de ce salon lui apporte de très nombreuses candidatures. Cette année, 125 œuvres (peintures, dessins, gravures, sculptures, photos, etc.) de 100 artistes ont été sélectionnées parmi les 650 soumises au jury, indépendant et renouvelé chaque année.

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Deux éléments méritent d’être soulignés : si une majorité de participants sont encore français, le Salon s’internationalise de plus en plus, avec 11 artistes étrangers présents cette année, venant de Belgique, d’Allemagne, de Suisse, de la république tchèque mais aussi d’Algérie, du Japon, du Zimbabwe, d’Inde. Le Salon s’ouvre constamment à de nouveaux artistes : outre que le Salon est quasi-gratuit pour les artistes, le fait que le jury sélectionne les œuvres sans en connaître l’auteur fait qu’il n’y a pas de favoritisme, d’esprit de coterie. Parmi les 100 artistes retenus en 2019, on compte ainsi 40 « nouveaux ».

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Cette année, les deux invités d’honneur sont la sculptrice « So »  et le peintre Stéphane Alsac. Tous deux présentent de nombreuses œuvres de dimensions et techniques variées, toutes remarquables.

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

« Ne rien lâcher » – Buffle et lycaons – Stéphane Alsac

Situé à cinq stations de RER de la Gare de Lyon (Paris), le Salon accueille plus de 7000 visiteurs. Soutenu par la mairie de Bry/Marne, qui l’héberge, il est entièrement organisé par des bénévoles qui consacrent avec beaucoup de dévouement une grande partie de l’année à sa gestion pourtant complexe.

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Outre le prix Sandoz remis à un sculpteur et le prix Baron attribué à un peintre, le Salon National et ses partenaires (Editions Abatte-Piolé, Fonderie Barthélémy Art, la famille Audray-Petersen, l’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, etc.) décernent plusieurs prix et médailles. Les artistes suivants ont ainsi été particulièrement distingués cette année : F.Beaurin-Berthélémy, B. et A.Bessoud, Malo A., A.Depoux, K.Okrzesik-Mikolajek (polonaise), O.Bertrand.

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Pour ma part, j’ai particulièrement admiré le grand crocodile de Yves David, le petit lapin de Petersen (1891-1969), le chimpanzé de Renald Pierre, la lionne rousse de Sylvie Kessler, la grenouille bleue de Matteo Germano, les éléphants bleus de Pauline Cocordano, les léopards de Florence Cadène. Et tant d’autres !

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Chaque dimanche pendant la durée du Salon, des conférences sont organisées à partir de 15h. Les trois prochaines porteront sur les thèmes suivants :

  • 1er décembre : présentation de sculpture en cristal par Géraldine Duriaux,
  • 8 décembre : conférence de Allain Bougrain-Dubourg
  • 15 décembre : conférence de Sylvain Mahuzier « Merveilles du monde et adaptation animal »

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Pan troglodytes – Terre cuite de Rénald Pierre

La quasi-intégralité des œuvres présentées au Salon National des Artistes Animaliers peuvent être acquises.

Bronze Colcombet verrat cochon

Et puisque, comme chaque année depuis près de 10 ans, j’ai la chance d’avoir une oeuvre sélectionnée par le jury, est présent à cette 43ème édition mon bronze « Le verrat ».

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Echange sympathique avec Pierre Abattu, Directeur de la fonderie Barthélémy Art (Drôme), partenaire du Salon.

Bronzes Colcombet Salon National Bry/Marne

Fennec – Modèle en plâtre et édition en grès (fonderie Susse) – Edouard Marcel Sandoz (1881-1971)

NOUVELLE CRÉATION : LE BISON D’AMÉRIQUE AU GALOP

NOUVELLE CRÉATION : LE BISON D’AMÉRIQUE AU GALOP

Voici un sujet que je n’avais pas travaillé depuis 13 ans : le bison. C’est en effet de 2006 que datent mes deux bisons d’Amérique, premier modèle que j’ai osé présenter à Michel Estades et qui nous a permis de commencer ensemble une longue aventure.

Sculpture en bronze de deux bisons

Ce nouveau bison, toujours de l’espèce américaine, est plus petit mais en mouvement. Pour évoquer ce mammifère, je reprends ici, en la mettant à jour, une partie de ma note publiée en novembre 2006.

Bronze Colcombet Bison d'Amérique

Il existe trois espèces de bisons, ou plus précisément, une espèce européenne (Bison bonasus), que l’on ne retrouve plus guère qu’en Russie et dans quelques rares zoos, et une espèce américaine (Bison bison) avec deux sous-espèces : bison des bois et bison des plaines, ce dernier faisant l’objet d’élevages notamment dans le Limousin.

Bronze Colcombet bison d'Europe

Bronze Colcombet bison d'Europe

Bisons d’Europe

Le bison américain a un arrière-train assez fin et plongeant, alors que celui d’Europe est plus rectangulaire, si l’on peut dire.

Bronze Colcombet bison d'Amérique

Bison d’Amérique (pelage d’hiver)

Le bison d’Amérique est un bel animal, de 500 kg à 600 kg pour les femelles et 700 à 1 000 kg pour les mâles. Il mesure jusqu’à 3,50 mètres de long pour environ 2 mètres de haut, au niveau de la « bosse » qu’il a sur le dos. Le squelette du bison présente en effet une sorte de crête osseuse, dont le point culminant est un peu en avant des pattes antérieures.

Bronze Colcombet bison d'Amérique

Bison d’Amérique

Les bisons que j’ai vus au Québec étaient impressionnants à divers titres :  l’extraordinaire volume de leur tête, en réalité « gonflée » par une crinière très épaisse, l’importance de cette crinière de poils épais, laineux, qui s’arrête brutalement au milieu du dos pour laisser place à des poils ras, le décalage entre un avant-train massif, lourd, et un arrière-train léger, proche de celui d’une grande antilope. Et aussi l’importance du corps proprement dit par rapport aux pattes, assez courtes.

Bronze Colcombet bison d'Amérique

Bison d’Amérique

Lorsque les Indiens étaient les seuls à les chasser, les bisons étaient nombreux : environ 70 millions en Amérique du Nord. Pour la viande, le plaisir et pour affamer les Indiens, les colons américains les ont chassés à outrance, conduisant l’espèce à la quasi-disparition puisqu’il n’en restaient plus qu’un millier avant qu’ils ne soient protégés. Des photos de l’époque montrent des montagnes de crânes de bison de 5 à 6 mètres de haut, destinés à la fabrication de l’engrais !

Bronze Colcombet bison crânes de bisons

Montagne de crânes de bison dans les années 1870 aux Etats-Unis

On compte aujourd’hui environ 30 000 bisons de plaine, mais encore très très peu de bisons des bois de pure race (quelques centaines).

Mon bison au galop est un modèle de petite taille puisqu’il ne mesure que 13 cm de haut (et encore, la terre n’est pas tout à fait sèche et son volume diminue en séchant). Je souhaitais travailler ce modèle afin de ma réapproprier la morphologie des bisons en vue d’une plus grande scène à venir. Edition en bronze pour la fin de l’année 2019.

Bronze Colcombet bison d'Amérique

Bison d’Amérique

NOUVELLES CRÉATIONS : SANGLIERS ET GNOU

Voici trois  nouvelles créations, qui ont un lien avec de précédentes sculptures.

Le gnou, tout d’abord, s’inscrit dans la série des grands ongulés africains déjà réalisés : oryx et grand koudou.

Sculpture Damien Colcombet gnou bleu

Gnou bleu (projet en terre) – Env. 30 cm de long x 19 cm de haut

Il s’agit ici d’un gnou bleu (dit aussi à queue noire), l’espèce la plus connue, celle que l’on voit en immenses troupeaux au Kenya et en Tanzanie, en particulier lors des fameuses migrations durant lesquels ces herbivores doivent traverser la rivière Mara où les attendent des crocodiles. L’autre espèce est le gnou noir ou gnou à queue blanche, dont les cornes repartent franchement vers l’avant et qui porte une crinière droite comme celle d’un zèbre ainsi qu’une curieuse touffe de poils raides sur le museau. Le gnou noir vit dans le sud de l’Afrique.

Bronze Colcombet gnou bleu

Gnou bleu, dit aussi à queue noire

Bronze Colcombet gnou noir à queue blanche

Gnou noir, dit aussi à queue blanche (zoo de Cordoue)

Les gnous réalisés par Barye, qu’ils soient seuls, montés par un singe ou étouffés par un python, sont tous des gnous noirs ; c’est probablement cette espèce qui vivait alors à la Ménagerie du Jardin des Plantes ou au Jardin d’acclimatation.

Bronze gnou Barye

Gnou, par Antoine-Louis Barye (1795-1875)

Le gnou bleu est un curieux animal, mélange en plus léger de buffle et de cheval, mesurant au garrot de 1 m à 1,50 m et pouvant peser jusqu’à 270 kg. Les éléments caractéristiques de ce mammifère herbivore sont une silhouette oblique, le garrot étant plus haut que la croupe, une tête bizarre, disproportionnée, convexe, terminée par un mufle énorme et plat, un cou presque de la même largeur que la tête, une crinière aux poils longs, des membres fins. Le gnou est capable de marcher ou galoper longtemps. Lorsqu’il est excité, il cabriole, saute à pieds joints, rue de façon surprenante. Il lui arrive de se mettre à genoux pour brouter ou se battre. Le gnou semble être la proie de prédilection des lions et hyènes.

Retrouvez ici d’autres photos de ce gnou : http://colcombet.com/project/le-gnou-bleu-projet/

Autres créations : les sangliers, dont l’idée m’est venue lors de la réalisation du cochon domestique, le verrat.

Sculpture Colcombet sanglier mâle et laie

Grand vieux sanglier mâle et laie (projet en terre) – Environ 20 cm de long x 12 cm de haut.

Les scientifiques expliquent que le porc est une de la quinzaine de sous-espèce du sanglier (Sus scrofa). Le sanglier adulte que l’on rencontre en France est massif, trapu, avec un corps mesurant environ 1m50 de long pour un poids pouvant dépasser 100 kg. De très gros animaux atteignent 150 kg. La tête est conique, son chanfrein est droit alors qu’il est concave chez son cousin domestique. Les sangliers possèdent un pelage épais, rêche avec une ligne de poils forts faisant une sorte de petite crinière le long de la colonne vertébrale.

Sculpture Colcombet sanglier

Les mâles possèdent des grès et défenses plus ou moins développées selon leur âge. Elles s’aiguisent en permanence et sont donc très coupantes. Les oreilles (« les écoutes ») sont triangulaires, droites et mobiles. Le groin (« boutoir ») pourrait sembler fragile et sensible puisqu’il est glabre mais en fait, c’est un formidable outil pour creuser, fouir et retourner un sol même dur afin d’y trouver racines, tubercules, vers, etc. Les sangliers peuvent d’ailleurs aisément ravager en une nuit une belle pelouse de la taille d’un terrain de football…

Sculpture Colcombet sanglier

Comme celle du chevreuil, la population de sangliers a explosé en Europe ces dernières décennies (on parle d’un million de sangliers en France), malgré d’importants prélèvements par les chasseurs (on est passé de 100 000 sangliers tués en 1990 à 600 000 actuellement). La population d’animaux peut augmenter de 100% à 150% par an.

Sculpture Colcombet sanglier mâle solitaire

Les raisons de cette explosion sont multiples : réchauffement climatique, absence de prédateur (le loup ne pèse guère sur les effectifs de sangliers), gestion trop conservatrice de la chasse, avec de plus, à une certaine époque, des lâchers mal contrôlés, développement des cultures de maïs, etc. Aujourd’hui, beaucoup se plaignent d’une surpopulation de ces suidés sauvages, qui font parfois irruption à proximité immédiate des villes, causent d’importants dégâts dans les cultures, des accidents sur les routes.

Je terminerai en évoquant les « Attila », énormes sangliers de Turquie : ces animaux géants, qui ne possèdent pas le même nombre de chromosomes que les nôtres, peuvent dépasser les 300 kg (en France, un animal de plus de 100 kg est déjà une très belle bête…). Le record est de 355 kg !

Retrouvez ici d’autres photos des sangliers : http://colcombet.com/project/le-solitaire-vieux-sanglier-male-projet/ et http://colcombet.com/project/laie-projet/