NOUVELLES CRÉATIONS : SANGLIERS ET GNOU
Voici trois nouvelles créations, qui ont un lien avec de précédentes sculptures.
Le gnou, tout d’abord, s’inscrit dans la série des grands ongulés africains déjà réalisés : oryx et grand koudou.
Gnou bleu (projet en terre) – Env. 30 cm de long x 19 cm de haut
Il s’agit ici d’un gnou bleu (dit aussi à queue noire), l’espèce la plus connue, celle que l’on voit en immenses troupeaux au Kenya et en Tanzanie, en particulier lors des fameuses migrations durant lesquels ces herbivores doivent traverser la rivière Mara où les attendent des crocodiles. L’autre espèce est le gnou noir ou gnou à queue blanche, dont les cornes repartent franchement vers l’avant et qui porte une crinière droite comme celle d’un zèbre ainsi qu’une curieuse touffe de poils raides sur le museau. Le gnou noir vit dans le sud de l’Afrique.
Gnou bleu, dit aussi à queue noire
Gnou noir, dit aussi à queue blanche (zoo de Cordoue)
Les gnous réalisés par Barye, qu’ils soient seuls, montés par un singe ou étouffés par un python, sont tous des gnous noirs ; c’est probablement cette espèce qui vivait alors à la Ménagerie du Jardin des Plantes ou au Jardin d’acclimatation.
Gnou, par Antoine-Louis Barye (1795-1875)
Le gnou bleu est un curieux animal, mélange en plus léger de buffle et de cheval, mesurant au garrot de 1 m à 1,50 m et pouvant peser jusqu’à 270 kg. Les éléments caractéristiques de ce mammifère herbivore sont une silhouette oblique, le garrot étant plus haut que la croupe, une tête bizarre, disproportionnée, convexe, terminée par un mufle énorme et plat, un cou presque de la même largeur que la tête, une crinière aux poils longs, des membres fins. Le gnou est capable de marcher ou galoper longtemps. Lorsqu’il est excité, il cabriole, saute à pieds joints, rue de façon surprenante. Il lui arrive de se mettre à genoux pour brouter ou se battre. Le gnou semble être la proie de prédilection des lions et hyènes.
Retrouvez ici d’autres photos de ce gnou : http://colcombet.com/project/le-gnou-bleu-projet/
Autres créations : les sangliers, dont l’idée m’est venue lors de la réalisation du cochon domestique, le verrat.
Grand vieux sanglier mâle et laie (projet en terre) – Environ 20 cm de long x 12 cm de haut.
Les scientifiques expliquent que le porc est une de la quinzaine de sous-espèce du sanglier (Sus scrofa). Le sanglier adulte que l’on rencontre en France est massif, trapu, avec un corps mesurant environ 1m50 de long pour un poids pouvant dépasser 100 kg. De très gros animaux atteignent 150 kg. La tête est conique, son chanfrein est droit alors qu’il est concave chez son cousin domestique. Les sangliers possèdent un pelage épais, rêche avec une ligne de poils forts faisant une sorte de petite crinière le long de la colonne vertébrale.
Les mâles possèdent des grès et défenses plus ou moins développées selon leur âge. Elles s’aiguisent en permanence et sont donc très coupantes. Les oreilles (« les écoutes ») sont triangulaires, droites et mobiles. Le groin (« boutoir ») pourrait sembler fragile et sensible puisqu’il est glabre mais en fait, c’est un formidable outil pour creuser, fouir et retourner un sol même dur afin d’y trouver racines, tubercules, vers, etc. Les sangliers peuvent d’ailleurs aisément ravager en une nuit une belle pelouse de la taille d’un terrain de football…
Comme celle du chevreuil, la population de sangliers a explosé en Europe ces dernières décennies (on parle d’un million de sangliers en France), malgré d’importants prélèvements par les chasseurs (on est passé de 100 000 sangliers tués en 1990 à 600 000 actuellement). La population d’animaux peut augmenter de 100% à 150% par an.
Les raisons de cette explosion sont multiples : réchauffement climatique, absence de prédateur (le loup ne pèse guère sur les effectifs de sangliers), gestion trop conservatrice de la chasse, avec de plus, à une certaine époque, des lâchers mal contrôlés, développement des cultures de maïs, etc. Aujourd’hui, beaucoup se plaignent d’une surpopulation de ces suidés sauvages, qui font parfois irruption à proximité immédiate des villes, causent d’importants dégâts dans les cultures, des accidents sur les routes.
Je terminerai en évoquant les « Attila », énormes sangliers de Turquie : ces animaux géants, qui ne possèdent pas le même nombre de chromosomes que les nôtres, peuvent dépasser les 300 kg (en France, un animal de plus de 100 kg est déjà une très belle bête…). Le record est de 355 kg !
Retrouvez ici d’autres photos des sangliers : http://colcombet.com/project/le-solitaire-vieux-sanglier-male-projet/ et http://colcombet.com/project/laie-projet/
Chasses internationales – N°13 – Printemps 2019 – Poney et cerf, par I.Bonheur
PHOTOS DE L’EXPOSITION DE SAINT-MALO
Vendredi dernier, s’ouvrait l’exposition « Steppe et savane » au Centre Cristel Editeur d’art à Saint-Malo.
Réunis par Elodie et Christophe Penot, fondateurs du Centre, et en présence de Monsieur Vincent Denby-Wilkes, Maire de Saint-Briac, les nombreux visiteurs se pressaient, au point que la galerie était comble ! Ils ont pu découvrir une quarantaine de mes bronzes, dont plusieurs nouveautés comme le Grand koudou ou le Cachalot et son petit. Le Galop des girafes, grande pièce de plus de 160 de long, est fort bien mise en valeur.
Christophe Penot (Cristel), Anne Limbour, Elodie Penot, Vincent Denby-Wilkes (Maire de Saint-Briac). Elodie présente le tout nouveau livret de 15 pages rédigé par Christophe et décrivant mon travail.
Sur les murs, le très beau et délicat travail de Anne Limbour, fait d’innombrables plumes, et qui suscite l’imagination : tourbillon, banc de poissons, savane habitée d’espèces discrètes…
Christophe et Elodie Penot (Cristel)
Samedi matin, lendemain du vernissage, le centre Cristel retrouve un peu de calme !
L’exposition est en place jusqu’à fin juin 2019, boulevard de la Tour d’Auvergne (à côté de l’église de Rocabey, entre l’ancienne gare et le Sillon).
Retrouvez ici l’article du Télégramme sur l’événement :
EXPOSITION A SAINT-MALO DU 16 MARS AU 22 JUIN 2019
Saint-Malo, la cité corsaire, la ville de Duguay-Trouin, de Surcouf, des « Messieurs de Saint-Malo », étroitement liée aussi à la grande pêche, celle d’où partit Jacques Cartier pour découvrir le Québec, celle qui résista aux assauts anglais, où est enterré Chateaubriand…
Une magnifique cité à l’histoire riche, merveilleusement reconstruite après sa destruction quasi totale par les bombardements alliés de la IIème Guerre Mondiale. C’est là que le Centre Cristel Editeur d’Art, qui présente mes œuvres depuis plus de deux ans, organise une grande exposition de mes bronzes et des créations d’Anne Limbour.
Une quarantaine de mes sculptures seront visibles, dont le grand groupe (170 cm de long !) des Girafes au galop, le Cachalot et son petit, le Grand koudou, la Tortue géante d’Aldabra, etc.
Je serais heureux de vous retrouver au vernissage vendredi 15 mars à partir de 18h30. Je serai également présent à la galerie une partie du samedi 16 mars.
Et si c’était aussi l’occasion de visiter Saint-Malo l’hiver, loin de la foule des touristes ?
Exposition « STEPPE ET SAVANE«
Du 16 mars au 22 juin 2019
Damien Colcombet – Anne Limbour
Centre Cristel Editeur d’Art – 9 boulevard de la Tour d’Auvergne – Saint-Malo (extra muros, entre la gare et le Sillon)
https://www.centre-cristel-editeur-art.com/
NOUVELLE CRÉATION : LE VERRAT
Première création de l’année 2019 : un verrat, autrement dit un porc reproducteur donc non castré.
Le porc (Sus scrofa domesticus), ou cochon, est une sous-espèce du sanglier Sus scrofa. C’est un mammifère omnivore artiodactyle (nombre pair d’ongles) de la famille des Suidés ou Porcins, où l’on retrouve toutes les variétés de sanglier et pécaris mais aussi le babiroussa, le phacochère, le potamochère et l’hylochère.
Potamochère
Si les noms de suidé, porc, truie, nourrain (jeune porc sevré) viennent du latin, verrat vient du vieux français. Et on ignore la véritable origine du nom cochon. Le porc est un animal à peau nue recouvert de poils appelés soies (rien à voir avec le verrat-soie !!!), qui ne le protègent pas de la chaleur et des coups de soleil. Son épaisse couche de graisse est en revanche une bonne protection contre le froid. Le cochon connaît une croissance extrêmement rapide : il peut passer en 6 mois de 1,5 kg, son poids de naissance, à 100 kg. La truie est très prolifique puisqu’elle peut avoir deux portées et demi par an soit 28 porcelets.
Truie et un porcelet (Wikipedia)
Le cochon est un animal sociable, relativement intelligent, sensible aux bruits, aux contacts et aux odeurs (il aide à la recherche des truffes). Sa morphologie ayant des points communs avec celle de l’Homme, il est utilisé en médecine. Et bien sûr, puisque « tout est bon dans le cochon, sauf le cri« , presque toutes les parties de son corps sont consommées. La peau et les soies sont appréciées par l’industrie du cuir et les fabricants de pinceaux et brosses.
Les relations entre le porc domestique et l’homme sont une vieille histoire puisqu’on en retrouve des traces dès le IXème millénaire avant notre ère. Le porc constitue la viande la plus consommée au monde, malgré les interdis de certaines religions. Rien qu’en France, troisième producteur de l’Union européenne, 23 millions de têtes ont été abattues en 2017.
Dans « L’inventaire des animaux domestiques en France » (A.Raveneau – Nathan), on apprend qu’une race se caractérise par la couleur de la robe, le port des oreilles et la forme générale du corps. A la fin du XIXème siècle, on distinguait ainsi trois grands groupes : porcs à pelage blanc ou unicolore à oreilles tombantes, porcs à robe noire, pie noir ou pie blanc et oreilles demi tombantes, porcs à robe noire et oreilles droites. Il faut encore y ajouter les races étrangères, et les races mixtes. Beaucoup de vieilles races françaises ont disparu : le Bourbonnais, le Cauchois, le Béarnais, le Vendéen, le Cotentin, etc., la plupart absorbées par la race « Large White » Aujourd’hui, en France, on dénombre une petite quinzaine de races mais en fait, les 23 000 élevages élèvent essentiellement des porcs issus des 4 races suivantes : Landrace (le plus long), Large White (oreilles droites), Piétrain (robe souvent tachetée), Duroc (robe uniformément rousse).
Les plus gros porcs peuvent atteindre 600 kg (le record serait un cochon chinois d’une tonne). On peut admirer quelques-uns de ces phénomènes chaque année au Salon de l’agriculture. Les verrats sont des reproducteurs prolifiques : un intéressant article, destiné aux professionnels, sur la libido du verrat explique qu’à partir de 10 moins, un verrat peut sans problème faire deux montes tous les cinq jours ! La viande de verrat est difficilement commercialisable car elle présente souvent une odeur caractéristique et très désagréable.
Curieusement, alors que le porc côtoie l’Homme depuis toujours, c’est un animal assez peu représenté par les sculpteurs animaliers du XIXème siècle, à la différence du sanglier, « anobli » par son statut de gibier. On trouve quelques modèles de Rouillard, Carvin, Valton, Chemin, Isidore Bonheur mais c’est à peu près tout.
Bronze de Victor Chemin
Est-il normal que mon verrat ait des défenses ? Contrairement à ce qu’on peut lire sur certains sites, comme Wikipedia, les porcs ont bien, comme les sangliers, des grès et des défenses, beaucoup plus développées chez les verrats que chez les truies et les porcs castrés. Ces dents, extrêmement coupantes car constamment aiguisées par frottement, ne peuvent être arrachées car leur racine remonte tout le long de la mâchoire. Dans les élevages, elles sont donc sciées ou meulées, ce qui est indolore pour l’animal puisque la partie apparente n’est pas innervée. Mon verrat a la chance qu’on lui ait laissé ses belles dents, quand même bien plus petites que celles des sangliers et surtout des phacochères et des babiroussas ci-dessous !
Babiroussa
Phacochère
Dimensions de mon verrat : environ 31 cm(long) x 14 cm (haut) x 10 cm (prof.).