LA GRANDE GIRAFE EN BRONZE EN COURS DE MONTAGE

LA GRANDE GIRAFE EN BRONZE EN COURS DE MONTAGE

Comme annoncé, je vous tiendrai au courant le plus souvent possible de l’avancement des travaux sur la grande girafe en bronze qui sera installée au Parc de la Tête d’Or à Lyon en 2017, probablement en septembre (la date de mai avait été évoquée mais pour des raisons administratives, cette date devrait être décalée à la rentrée).

Voici donc quelques images des premiers morceaux de la grande girafe en cours de fonte puis de montage. Elle est constituée d’une vingtaine de morceaux qui seront assemblés, soudés, retouchés avant la patine. L’ensemble sera probablement prêt d’ici mi-avril 2017.

Bravo à la fonderie Barthélémy Art (Drôme) qui non seulement assure de main de maître ce projet mais s’est également passionné pour cette entreprise un peu folle. Merci à Aurélien, le responsable de l’atelier cire, qui a pris certaines des photos ci-dessous.

Grandeur nature Lyon est soutenu par le fonds de dotation Devenir.

Deux pattes en cire de la girafe prêtes à être mises dans les cylindres, qui seront remplis de plâtre.

Les grands cylindres contenant les pièces en cire noyées dans le plâtre vont passer plusieurs jours dans le four afin que le plâtre sèche et que la cire fonde.

Les cylindres sont sortis du four. La cire a fondu et laissé un espace vide où le bronze en fusion est coulé.

Le cylindre de plâtre contenant le bronze est brutalement refroidi. Le plâtre éclate est évacué sous un torrent d’eau.

A peine sortis du cylindre, les morceaux de la girafe ne sont pas très beaux à voir : il reste un gros travail à faire pour les « décocher », les ébarber, reboucher les trous, etc.

La tête de la grande girafe en cours de retouche.

Quelques morceaux de girafe retouchés, sablés, et en partie assemblés.

La grosse tête de l’animal, qui pèse déjà plusieurs dizaines de kilos.

 Prochaines étapes : le corps et les pattes !

EDITION EN BRONZE DES DERNIÈRES CREATIONS

Voici les photos des dernières créations éditées en bronze par la fonderie Barthélémy Art : Coquet le taureau charolais, les trois buffles et les okapis.

Coquet, taureau charolais – 45 cm (L) x 24 cm (h)

Il en existera une version agrandie en 70 cm de long.

Coquet existe aussi en version crème, comme les vrais Charolais.

Pour retrouver la note relative à la création de ce taureau, cliquez ici : Note sur Coquet, taureau charolais

Les okapis – 72 cm (L) x 29 cm (h)

Pour retrouver la note relative à la création des Okapis, cliquez ici : Note sur les Okapis

Les trois buffles – 45 cm (L) x 23 cm (h)

Il est possible que je propose d’autres formes de socle ou pas de socle du tout.

Pour retrouver la note relative à la création des Trois buffles, cliquez ici : Note sur les Trois buffles

Vous pourrez découvrir bien d’autres images de ces nouveaux bronzes dans les albums photos à droite de cette page.

LA GRANDE GIRAFE ENTIÈREMENT EN CIRE

Lancé et porté par le Fonds de dotation Devenir, « Grandeur Nature Lyon », qui consiste à offrir aux Lyonnais une sculpture en bronze, en taille réelle, d’une girafe et d’un girafon, avance au rythme prévu. Les animaux sont réalisés par la fonderie Barthélémy Art à Crest.

Pour mémoire, ce projet a pour objectif de mettre à la disposition de tous une grande oeuvre d’art figurative, d’honorer le zoo du Parc de la Tête d’Or pour son action en faveur des girafes (au Parc où elles se reproduisent très bien et ailleurs comme au Niger où le zoo participe à des actions de conservation) ainsi que de montrer la beauté de la nature et la nécessité de préserver ce merveilleux patrimoine vivant hélas en danger.

Le girafon en bronze est aujourd’hui terminé : il ne reste plus qu’à le patiner, ce qui sera fait d’ici quelques jours. Les Lyonnais auront la chance de le découvrir en « avant-première » au mois de mars, à l’occasion d’une exposition.

Le girafon a été fondu en une dizaine de morceaux puis ceux-ci ont été assemblés et soudés. Les soudures doivent être solides et absolument invisibles.

Pour le vérifier et contrôler qu’il n’y a plus aucune retouche à apporter, la sculpture a été sablée. Nous avons encore apporté quelques petites corrections sur la crinière, la pupille, un flanc mais les travaux sont maintenant terminés. L’animal pèse 230 kg.

A ce jour, la grande girafe, elle, est complètement imprimée en cire et en 3D. On compte plus de vingt morceaux, chacun d’eux devant être fondu séparément. L’un des morceaux est tombé au sol et s’est brisé comme du verre, la cire étant très fragile quand elle est très froide. Il a donc fallu en urgence réimprimer ce bloc.

J’ai particulièrement retouché la tête pour lui redonner cet aspect un peu pelucheux des girafes. La crinière, les oreilles, les sabots et toute la surface de la peau ont également fait l’objet de retouches, notamment pour effacer l’aspect tissé de la cire issue de l’imprimante 3D.

S’est posée la question du réalisme et des bonnes proportions de la grande sculpture : malgré tout le soin apporté à la réalisation de la maquette, à sa numérisation, à l’impression, aux retouches, ne risquait-on pas d’avoir des incohérences, des raccords difficiles entre les morceaux, des disproportions ? Pour se rassurer, nous avons joint, sans les souder, un certain nombre de morceaux en cire, comme on le voit ci-dessous, et, ô joie, il n’y avait rien de choquant.

Par ailleurs, la réalité virtuelle est venue à notre secours. La fonderie Barthélémy Art a investi dans ces lunettes qui vous plongent littéralement dans un autre monde. Je me suis ainsi retrouvé à côté de ma maquette agrandie virtuellement à la taille réelle et j’ai pu tourner autour, passer dessous, l’observer de loin ou au contraire me placer à quelques centimètres de la bête. C’est une expérience stupéfiante.

En vue de la fonte, une armature en bambou a été placée dans le corps de la girafe en cire. Elle maintient la forme de chaque morceau de cire et ne laissera pas de trace puisque le bambou brûlera totalement lorsque les cylindres emplis de plâtre seront mis au four.

D’ici quelques jours, vous pourrez découvrir le girafon complètement patiné et prêt à être installé.

NOUVELLE CRÉATION : LA LEÇON DE CHASSE (GUÉPARDS ET IMPALA)

Voici de nouvelles créations un peu particulières.

Je souhaitais depuis longtemps créer une scène que tout le monde connaît et que plusieurs sculpteurs contemporains ont déjà représentée : la chasse d’un guépard. Mais quel attitude retenir pour ces animaux : le guépard devait-il être en pleine course ? Devait-il au contraire manquer sa chasse comme cela lui arrive souvent, ce qui serait plus original ? La proie devait-elle être à terre, se faire faucher en pleine course ou au contraire échapper au prédateur ?

L’agitation de ces idées a finalement donné un guépard en pleine vitesse, un autre animal qui visiblement ralenti comme à regret tout en regardant l’antilope s’échapper et enfin un impala bondissant. Je ne sais pas encore si j’éditerai les trois animaux séparément ou bien dans une composition de deux ou trois. Dans ce dernier cas, l’impala ne sera pas dans l’axe du guépard mais fera au contraire un brutal crochet pour lui échapper. Il est également possible qu’il soit coiffé de cornes (NB : la femelle n’en porte pas).

Le guépard, on le sait, est l’animal terrestre le plus rapide puisqu’il peut pousser des pointes à plus de 110 km/h. Grâce à la souplesse de son dos, à ses poumons et sa cage thoracique très développés, à la longueur de ses pattes, le guépard se rue, du plus près possible, sur la gazelle, la jeune antilope, le jeune zèbre, le phacochère qu’il convoite. Son démarrage est époustouflant.

On en voit parfois s’attaquer à de plus gros animaux, comme un zèbre adulte, mais les risques d’échec sont alors très importants. En effet, le guépard est un animal léger qui utilise sa vitesse pour choquer sa proie et la faire tomber. Il lui faut ensuite, très vite, planter ses crocs dans la gorge car le guépard n’a ni les griffes acérées ni la force et le poids du léopard ou du lion. Renverser un zèbre est une tâche difficile…

Épuisé par sa course insensée, le guépard halète longuement avant de reprendre ses esprits. C’est souvent le moment où lion, hyènes, lycaons lui dérobent le fruit de ses efforts. Il n’est pas de taille à lutter et, à la différence du léopard, ne peut porter sa victime en haut d’un arbre.

Les petites proies des guépards n’ont guère de chance de lui échapper. Un phacochère peut faire front et le menacer de ses défenses, très dangereuses (n’oublions pas qu’un prédateur blessé a de fortes chances de mourir de faim). Une gazelle adulte, comme cet impala, font de brusques crochets et des bonds pour surprendre leur poursuivant et le semer. Malgré sa vitesse, le guépard, aidé par le balancier que forme sa queue, est capable d’incroyables changements de direction mais ça ne marche pas toujours… Une proie de la taille d’un springbok ou d’une gazelle de Thomson est idéale.

Dimensions de chaque animal : environ 30 cm de long x 15 cm de haut.

NOUVELLE CRÉATION : COQUET, TAUREAU CHAROLAIS

Après les trois buffles d’Afrique de l’ouest, j’ai continué dans la veine bovine en réalisant un sujet déjà abordé il y a exactement 10 ans mais qui me tient à cœur : le taureau charolais.

Tout le monde connaît ces grands animaux de couleur crème que l’on voit maintenant dans la plupart de nos régions, bien qu’ils soient originaires, comme leur nom l’indique, de la région de Charolles en Saône-et-Loire, précisément de la vallée de l’Arconce. Comme je manquais de photos de vrais taureaux charolais, j’ai sollicité Guillaume Mateuil, éleveur, précisément installé entre Paray-Le-Monial et Montceau-les-Mine, au cœur de cette magnifique région d’élevage. Merci à lui pour ces images impressionnantes de ses pensionnaires.

Photo G.Mateuil

Les charolais, race à viande, se sont ensuite répandus dans le Nivernais, en absorbant des variétés locales. Quelques tentatives de croisement avec la race anglaise Durham ont été menées, comme pour beaucoup de races françaises, mais elles ont vite été abandonnées.

Si l’on se réfère à « L’inventaire des animaux domestiques en France » de Alain Raveneau (Nathan – 1993), voici les caractéristiques du charolais type : un animal de grande taille (jusqu’à 1,45 m au garrot et 1650 kg pour les taureaux, 1200 kg pour les vaches), à poitrine ronde, dont le dos, les reins et le bassin doivent former une table supérieure large et musclée.

Les éleveurs recherchent une culotte rebondie et bien descendue. Les membres sont courts, bien d’aplomb, et le squelette est fort. La robe, y compris les cornes et le museau, sont de couleur uniformément crème. Impossible de le confondre avec un taureau comme celui-ci, par exemple, qui doit être un Aubrac :

Le taureau charolais est donc un poids lourd en comparaison des races Blonde d’Aquitaine, Limousine, Parthenaise, Aubrac, etc. mais il peut être dépassé par les plus gros taureaux Maine-Anjou.

Photo G.Mateuil

Wikipedia ajoute les caractéristiques suivantes : tête relativement petite, courte, à front large, plat voire légèrement concave, cornes allongées, oreilles minces, membres courts sans excès de finesse, encolure courte peu chargée de fanon (quand il ne s’agit pas des dents de certaines baleines, le fanon est la peau qui pend sous la gorge).

Les taureaux charolais sont souvent assez paisibles mais leur masse peut toutefois les rendre dangereux. C’est pourquoi on leur passe un anneau dans le nez, zone sensible, ce qui permet de les mener par une chaîne reliant cet anneau aux cornes. C’est ce que j’ai représenté sur mon taureau.

Photo G.Mateuil

Pour les manipulations ou les présentations en concours, les taureaux ont généralement un licol en cuir. Le licol charolais traditionnel se caractérise par une sorte de triangle de cuir juste au-dessus du museau.

Et pourquoi ce taureau s’appelle-t-il Coquet ? Simplement parce que j’ai observé bien souvent que plus ces animaux sont lourds, puissants, impressionnants, plus leur nom semble ridicule : Mimosa, Plume, Arlequin, Mozart… Alors pourquoi pas Coquet ?

Photo G.Mateuil

Dimensions : 45 cm (long) x 25 cm (haut) x 15 cm (prof.)

NOUVELLE CRÉATION : L’ORYX AU GALOP

L’Oryx est une grande et magnifique antilope africaine, certainement l’une des plus belles avec le grand koudou. Élancée et puissante, élégante, armée de deux immenses cornes, elle ressemble à un bel athlète, avec son cou épais, ses longues jambes fines, son beau masque noir mystérieux.

L’oryx fut d’abord l’un de mes grands échecs, une tentative ratée, douloureuse, de représenter ce très bel animal qui me fascine depuis que, enfant, je jouais avec un oryx de la marque Starlux que possédait mon frère et qui me semblait très fin. Il avait également un grand koudou qui rejetait la tête en arrière mais, avec ses longues cornes torsadées, il ressemblait à une hystérique. L’oryx avait vraiment plus belle allure ! Mais, bien des années plus tard et jusqu’à ce jour, je n’avais pas réussi à représenter en terre la finesse et la puissance de cette antilope et j’ai dû détruire l’ébauche en terre, ridicule.

Oryx gazelle, gemsbok, oryx d’Arabie, oryx algazelle, voire addax… Il  a de quoi se perdre parmi les multiples noms d’espèces et sous-espèces qui se ressemblent plus ou moins.

Traitons tout de suite le cas de l’addax (Addax nasomaculatus) : même s’il fait partie de la grande famille des Hippotraginés (Oryx et Hippotragues rouans et noirs), ce n’est pas un oryx ; il en a un peu l’allure et les longues cornes (plus d’1 m) mais celles-ci sont légèrement torsadées comme celle des koudous et sa robe est plus claire, presque blanche l’été.

On peut également reconnaître facilement l’oryx algazelle (Oryx dammah) à la courbure de ses longues cornes (le record mondial est de 1,27 m sur un spécimen tué au Tchad en 1959), à sa robe très claire et à l’absence de marque noires aussi nettes que chez ses cousins.

Oryx algazelle (zoo de Trégomeur en Bretagne)

Restent les animaux se ressemblant le plus : le Gemsbok, l’Oryx beisa, l’Oryx à oreilles frangées et l’Oryx gazelle. En fait, les trois premiers sont des sous-espèces du quatrième, l’Oryx gazelle.

L’Oryx beisa, le plus lourd, vit en Erythrée, en Somalie, en Ethiopie et au nord du Kénya. Il peut peser plus de 220 kg. L’Oryx à oreilles frangées, qui doit son nom à la touffe de poils qui prolonge chacune de ses oreilles, est le plus léger, ne dépassant guère les 200 kg. Il habite le sud du Kénya et la Tanzanie. Enfin, le Gemsbok se trouve franchement au sud-ouest de l’Afrique, en Namibie, Botswana et Zimbabwé.

Il est bien difficile de distinguer ces trois sous-espèces à leur seule apparence. Notons toutefois les oreilles de l’Oryx à oreilles frangées, la robe plus grise et les traits noirs particulièrement marqués sur le Gemsbok.

Gemsbok

Les cornes d’Oryx les plus longues ont été mesurées sur un animal tué en 1981 au Botswana. Elles mesuraient 1,23 m. Presque parfaitement droites sauf pour l’algazelle, les cornes d’Oryx sont des armes terribles, qui peuvent être extrêmement efficaces contre les grands fauves comme les chasseurs. Selon Pierre Fiorenza (« Encyclopédie des animaux de grande chasse en Afrique »), « Cet animal est belliqueux et assez dangereux, surtout blessé par un chasseur ou un fauve. Ses charges sont si fréquentes que les lions eux-mêmes, pourtant amateurs de sa chair, l’abordent avec prudence. La captivité lui est pénible et il y conserve son humeur combative« .

Curieusement, l’Oryx a été acclimaté en Amérique du Nord où il est maintenant chassé.

Chez les Oryx, mâles et femelles portent des cornes. Elles sont même généralement plus hautes et plus fines chez les secondes, ce qui en fait des trophées recherchés. A noter encore, comme chez de nombreuses antilopes, la position des oreilles, situées très en arrière de la tête, presque déjà sur le cou.

Oryx à oreilles frangées

Cette fois, je crois être parvenu à modeler un Gemsbok au galop, ses jambes fines, son cou très épais qui descend obliquement presque jusqu’au milieu du dos, son museau bien droit, ses cornes fines parfaitement alignées sur le chanfrein, sa queue touffue, la courte crinière en brosse qui se prolonge en « raie de mulet » jusqu’à la queue, la bouche largement fendue et les naseaux à peine visibles. La fonderie réussira-t-elle à modeler les cornes très fines que j’ai faites en terre et qui se sont cassées trois fois ? Je ne sais pas, mais s’il le faut, je les referai en cire. Sur certaines photos, n’apparaît qu’une seule corne : bien qu’il existe de tels Oryx dans la nature, ce ne sera pas le cas du mien, qui aura bien deux armes sur la tête. Mais pour qu’elles soient bien identiques, je n’en ai fait qu’une et la fonderie la réalisera en double. La pointe sera affinée lorsqu’elle sera en bronze, ce qui n’est pas possible en terre.

Dimensions : 26 cm (long) x 24 cm (haut) x 7 cm (prof.). Si j’en ai le courage, je ferai bientôt des compagnons d’échappée à ce bel Oryx.