L’Islande ! Ce nom évoque les Vikings, une langue impossible, un pays préservé et sauvage, une terre tourmentée par les volcans, les geysers et les séismes, un climat rigoureux et des aurores boréales. Et tout cela est exact ! Ainsi, l’Islande, finalement, c’est surtout une île très différente de tout ce que l’on peut voir en Europe.

Ayant visité le sud de l’Islande cet été avec l’espoir d’apercevoir baleines et macareux, je partage ici quelques photos de cette extraordinaire contrée.

Une langue compliqué avec des lettres que nous ne connaissons pas (ex. dans le nom de la ville de Garðabær) et des mots parfois très long, comme celui-ci qui signifie « Extincteur » !

D’une superficie de 103 000 km, mesurant environ 500 km de long et 300 km de large, l’Islande est située très au nord des Iles Britanniques, entre la Norvège et le Groenland, à quelques kilomètres au sud du cercle polaire arctique. Le climat en été est généralement doux (entre 12° et 16° dans la journée) mais durant les deux premiers jours de mon voyage (fin août), un vent glacial soufflait et j’étais bien content de m’être habillé avec bonnet, moufles, foulard, parka comme pour aller en montagne en plein hiver ! Les jours suivants, un beau soleil permettait de se contenter d’un pull léger dans la journée.

L’Islande est le pays de l’eau sous toutes ses formes. Liquide bien sûr avec d’innombrables chutes d’eau qui ont parfois creusé de profonds canyons ou bien s’infiltrent dans la grande faille entre les plaques tectoniques européenne et américaine.

Spectaculaires formations basaltiques à Svartifoss dans le parc national de Skaftafell.

L’eau jaillit aussi parfois des profondeurs de la terre comme à Geysir, qui a donné son nom (qui signifie « jaillir ») au phénomène bien connu. Le Grand Geysir n’est plus en activité sauf en cas de séisme. Ainsi en 2000, il a jailli a plus de 120 mètres de haut durant 2 jours. Aujourd’hui, le Strokkur a pris le relais au sein de cette zone géothermale très active : toutes les 10 minutes environ, la surface d’une grande mare tremble, est parcourue d’ondes mystérieuses qui font deviner une intense activité souterraine puis en un instant, comme on peut le voir ci-dessous, cette surface se déforme, enfle et une énorme bulle grossit avant d’éclater en un immense jet geyser d’eau chaude.

L’eau peut être très calme comme dans le petit cratère de Kerid, ancien volcan vieux de 3000 ans au fond duquel on descend.

Zone géothermale de Reykjanes

Mais l’eau peut aussi être brûlante, fumante, chargée de soufre et agitée d’importants remous. Le paysage désolé fait alors immanquablement penser à la planète Mars…

Le centre du pays est difficilement accessible : peu de routes, des volcans, des glaciers, des terres en partie inhospitalières et restées sauvages. Les terres cultivées ne représentent que 1% du pays. La majorité de la population habite le long des côtes.

Curieux aspect de la roche sur la plage de Kirkjufara. Un peu plus haut, des centaines de macareux (« Puffin » en anglais) nichent dans les herbes, s’envolent vers la mer en battant des ailes à une vitesse inimaginable puis reviennent au nid dans un ballet étourdissant.

Plusieurs glaciers terminent leur course dans des lacs ou dans la mer, libérant de grands icebergs qui dérivent plus ou moins vite. Certains sont noirs car imprégnés de cendre tandis que d’autres sont d’une belle teinte bleu.

La lagune glaciaire de Jökulsarlon où l’on voit les phoques plonger entre les icebergs qui finissent leur course dans la mer toute proche.

Et les animaux en Islande ? Le bétail domestique comprend de nombreux moutons à l’épaisse toison, des vaches de différentes races et d’innombrables chevaux de petite taille dont les élevages comprennent des dizaines de têtes. Curiosité de cette race : elle se couche volontiers et l’on est surpris de voir des troupeaux entiers de chevaux couchés comme des vaches dans un pré.

C’est à Dyrholaey (« île haute avec passage de porte »), sur un promontoire rocheux de 120 mètres de haut, que nous avons eu la chance de voir nos premiers macareux. Dans la journée, ils sont en mer mais le matin ou en fin de journée, on voit facilement ces drôles d’oiseaux de la taille d’une mouette, qui nichent dans des terriers et ne sont guère sauvages.

Coup de chance : de cette falaise où nous observions les oiseaux, nous avons longuement observé une baleine de Minke ou petit rorqual tout près du bord (petite tache noire en bas à gauche près des vagues). Nous avons pu l’accompagner tout au long de l’immense plage de sable noir de Kirkjufara.

Le souffle de la baleine de Minke, cétacé d’environ 6 à 7 mètres de long.

Quelques jours plus tard, de retour des iles Vestmann, nous avons vu cette baleine à bosse à l’entrée du port. Roulant d’un côté sur l’autre, montrant nageoires (comme sur cette photo) et queue, elle semblait sa gaver de krill ou de petits poissons.

Etonnant paysage islandais : près de la plage de Kirkjufara, une fine pellicule d’eau sur cette plage de sable noir la fait ressembler à un miroir sur lequel il est amusant de marcher.

Il me reste à découvrir un jour le nord de l’Islande où l’on peut observer d’autres espèces de cétacés.