Un bref séjour à Rome est l’occasion, comme à chaque voyage, de s’amuser à repérer les belles sculptures et les œuvres d’art animalier.
De la basilique Saint-Pierre aux ruines romaines, la sculpture est évidemment omniprésente ; la Pietà de Michel Ange en est sans doute la plus belle manifestation. Mais je ne vais pas mettre ici toutes mes photos car il y en aurait trop.
Je vais donc simplement montrer quelques modèles étonnants ou amusants, tels ces crânes et squelettes admirablement sculptés dans le marbre et que l’on trouve dans de nombreuses églises, certainement pour nous appeler à moins de vanité…
Le réalisme de ces squelettes et crânes est tel qu’il faut sentir sous la main la froideur du marbre pour ne pas les croire réels.
Les musées du Vatican regorgent de trésors, dont cette scène comique d’un faune chatouillant la plante des pieds d’un homme, qui a l’air d’apprécier.
Le thème animalier est bien représenté sur les parvis et les fontaines de Rome. La fontaine de Trévi, réalisée par Nicolas Pannini et achevée en 1762, met en scène le char de l’océan tiré par des chevaux, l’un agité et l’autre (ci-dessous) calme, à l’image des différents aspects que présente la mer. Des tritons, créatures mi-humaines mi-aquatiques, guident les chevaux.
Place Navonne, ce sont les quatre grands fleuves du monde qui sont représentés sur la fontaine principale, réalisée par Bernini en 1651 : Danube, Gange, Nil et Rio de la Plata. Un lion et un cheval viennent s’y abreuver chacun de leur côté.
Sur l’une des deux autres fontaines de cette belle place, Neptune a engagé un combat contre une grosse pieuvre dont il semble venir à bout.
Bien plus tôt, à l’époque antique, les Romains représentaient déjà des animaux dont la fameuse louve mais aussi les bêtes qui pouvaient être utilisés pour les sacrifices – taureau, bélier et porc – et que l’on peut voir sur de grands bas-reliefs dans l’édifice de la curie romaine (forum). Le musée de la civilisation romaine présente une belle truie avec ses petits, et l’on peut constater que, malgré ses grandes oreilles, son profil et ses défenses la rapprochent un peu du sanglier.
Pour terminer avec la sculpture, deux œuvres beaucoup plus récentes. Sur le « Vittoriano », immense édifice dont la construction (1885-1911) fut très contestée pour son style et parce qu’elle nécessita la destruction d’un quartier très ancien, une statue équestre de Enrico Chiaradia représente Victor-Emmanuel II premier roi de l’Italie réunifié. Son style est proche de celui d’Emmanuel Frémiet.
Enfin, devant le musée de zoologie, au nord du parc de la Villa Borghese, on peut voir un Grand Pingouin (Pinguinus impennis) en bronze, en mémoire de cet oiseau disparu au XIXème siècle et qui vivait sur les côtes de l’Atlantique nord. Je ne connais pas l’auteur de ce bronze, d’un style proche de celui de Pompon et Petersen.
Rome possède dans ses musées et ses églises une collection absolument extraordinaire de tableaux des plus grands maîtres de toutes les époques, de Brueghel à Salvador Dali, en passant par Léonard de Vinci, Rouault, le Caravage, le Guerchin, Canaletto, etc. Bien entendu, on y trouve de nombreuses représentations d’animaux.
Les tableaux de la crèche montrent évidemment l’âne et le bœuf, mais la pinacothèque du Vatican possède aussi des tableaux beaucoup plus exotiques, comme ce très beau zèbre attaqué par une panthère ou cette courageuse bergère arrachant un agneau de la gueule d’un lion.
L’un des plus beaux tableaux représentant des animaux se situe précisément à la pinacothèque du Vatican : il s’agit de « Adam et Eve au Paradis terrestre » de Wenzel Peter (1745-1829), qui mesure plus de 3 m de long et 2,50 m de haut.
Y figurent plus de 200 animaux parfaitement peints, dans des attitudes très naturelles. On peut observer des espèces bien inhabituelles dans une telle oeuvre : un mandrill, un blaireau, un zèbre, un dindon, un daim albinos, etc.
Bien entendu, un séjour dans une grande ville sans visite au zoo étant inconcevable (!), je me suis rendu au zoo de Rome, situé lui aussi près du jardin de la Villa Borghèse.
J’avoue avoir été un peu déçu par l’aspect miteux de quelques animaux (des macaques pelés, un vautour estropié…). Si le nombre d’espèces différentes est correct (éléphants, girafes, hippopotames, tigres, lions, zèbres, phoques, etc.), le zoo pâtit de la comparaison avec celui de Lisbonne visité un an plus tôt.
L’enclos aride et de petite taille pompeusement présenté comme « Plaine africaine » ne contient guère que quelques zèbres et un élan d’Afrique, et l’on ne trouve pas les quelques rares espèces qui font l’originalité d’un zoo.