Première création de l’année 2019 : un verrat, autrement dit un porc reproducteur donc non castré.
Le porc (Sus scrofa domesticus), ou cochon, est une sous-espèce du sanglier Sus scrofa. C’est un mammifère omnivore artiodactyle (nombre pair d’ongles) de la famille des Suidés ou Porcins, où l’on retrouve toutes les variétés de sanglier et pécaris mais aussi le babiroussa, le phacochère, le potamochère et l’hylochère.
Potamochère
Si les noms de suidé, porc, truie, nourrain (jeune porc sevré) viennent du latin, verrat vient du vieux français. Et on ignore la véritable origine du nom cochon. Le porc est un animal à peau nue recouvert de poils appelés soies (rien à voir avec le verrat-soie !!!), qui ne le protègent pas de la chaleur et des coups de soleil. Son épaisse couche de graisse est en revanche une bonne protection contre le froid. Le cochon connaît une croissance extrêmement rapide : il peut passer en 6 mois de 1,5 kg, son poids de naissance, à 100 kg. La truie est très prolifique puisqu’elle peut avoir deux portées et demi par an soit 28 porcelets.
Truie et un porcelet (Wikipedia)
Le cochon est un animal sociable, relativement intelligent, sensible aux bruits, aux contacts et aux odeurs (il aide à la recherche des truffes). Sa morphologie ayant des points communs avec celle de l’Homme, il est utilisé en médecine. Et bien sûr, puisque « tout est bon dans le cochon, sauf le cri« , presque toutes les parties de son corps sont consommées. La peau et les soies sont appréciées par l’industrie du cuir et les fabricants de pinceaux et brosses.
Les relations entre le porc domestique et l’homme sont une vieille histoire puisqu’on en retrouve des traces dès le IXème millénaire avant notre ère. Le porc constitue la viande la plus consommée au monde, malgré les interdis de certaines religions. Rien qu’en France, troisième producteur de l’Union européenne, 23 millions de têtes ont été abattues en 2017.
Dans « L’inventaire des animaux domestiques en France » (A.Raveneau – Nathan), on apprend qu’une race se caractérise par la couleur de la robe, le port des oreilles et la forme générale du corps. A la fin du XIXème siècle, on distinguait ainsi trois grands groupes : porcs à pelage blanc ou unicolore à oreilles tombantes, porcs à robe noire, pie noir ou pie blanc et oreilles demi tombantes, porcs à robe noire et oreilles droites. Il faut encore y ajouter les races étrangères, et les races mixtes. Beaucoup de vieilles races françaises ont disparu : le Bourbonnais, le Cauchois, le Béarnais, le Vendéen, le Cotentin, etc., la plupart absorbées par la race « Large White » Aujourd’hui, en France, on dénombre une petite quinzaine de races mais en fait, les 23 000 élevages élèvent essentiellement des porcs issus des 4 races suivantes : Landrace (le plus long), Large White (oreilles droites), Piétrain (robe souvent tachetée), Duroc (robe uniformément rousse).
Les plus gros porcs peuvent atteindre 600 kg (le record serait un cochon chinois d’une tonne). On peut admirer quelques-uns de ces phénomènes chaque année au Salon de l’agriculture. Les verrats sont des reproducteurs prolifiques : un intéressant article, destiné aux professionnels, sur la libido du verrat explique qu’à partir de 10 moins, un verrat peut sans problème faire deux montes tous les cinq jours ! La viande de verrat est difficilement commercialisable car elle présente souvent une odeur caractéristique et très désagréable.
Curieusement, alors que le porc côtoie l’Homme depuis toujours, c’est un animal assez peu représenté par les sculpteurs animaliers du XIXème siècle, à la différence du sanglier, « anobli » par son statut de gibier. On trouve quelques modèles de Rouillard, Carvin, Valton, Chemin, Isidore Bonheur mais c’est à peu près tout.
Bronze de Victor Chemin
Est-il normal que mon verrat ait des défenses ? Contrairement à ce qu’on peut lire sur certains sites, comme Wikipedia, les porcs ont bien, comme les sangliers, des grès et des défenses, beaucoup plus développées chez les verrats que chez les truies et les porcs castrés. Ces dents, extrêmement coupantes car constamment aiguisées par frottement, ne peuvent être arrachées car leur racine remonte tout le long de la mâchoire. Dans les élevages, elles sont donc sciées ou meulées, ce qui est indolore pour l’animal puisque la partie apparente n’est pas innervée. Mon verrat a la chance qu’on lui ait laissé ses belles dents, quand même bien plus petites que celles des sangliers et surtout des phacochères et des babiroussas ci-dessous !
Babiroussa
Phacochère
Dimensions de mon verrat : environ 31 cm(long) x 14 cm (haut) x 10 cm (prof.).