Il existe plusieurs façons de sculpter. En réalité, les pièces présentées sur ce site sont issues du modelage. En raccourci, on peut dire que lorsqu’on enlève de la matière, on sculpte (une statue en bois, en marbre…) et quand on en ajoute, on modèle (plâtre, terre, cire…).
Ici, les animaux ont donc été modelés à partir d’un bloc de terre glaise, préparée spécialement à cet effet, alternativement avec les doigts et avec des petits outils en bois ou en métal, que l’on appelle mirettes et ébauchoirs. Mais de nombreux petits ustensiles de la vie quotidienne sont souvent bien utiles : crayon, clou, morceau de bois, pinceau…
La terre ne sèche pas tant qu’elle est étroitement couverte par un plastique. En revanche, à l’air libre, elle sèche, plus ou moins vite, ce qui oblige à la mouiller au vaporisateur. Mais cet inconvénient peut être un avantage : pour travailler certains parties précises, il vaut mieux parfois que la terre soit plus sèche, plus rigide. Pour coller des pièces entre elles, on a recours à un mélange de terre et de beaucoup d’eau, préparé un peu à l’avance, et qui a la consistance du beurre bien mou.
Il existe de nombreuses sortes de terre : blanche, grise, rouge, etc. Leur composition est différente et chaque artiste a ses préférences. La terre change radicalement de couleur selon qu’elle est humide, sèche ou surtout cuite (à très haute température et dans des fours particuliers). Par exemple, les modèles ici présentés ont tous été réalisés en terre rouge. Elle apparaît pourtant beige, mais c’est parce qu’elle est « crue ». Elle prend une belle couleur rouge brique à la cuisson. Cuite ou non, elle peut être teintée avec des pigments de toutes couleurs. J’utilise presque toujours de la terre lisse mais il existe des terres dites « chamottées », qui contiennent des grains plus ou moins gros d’argile cuite. Le choix de la terre est un sujet fréquent de discussion et d’échanges entre artiste.
Pourquoi cuire les pièces ? C’est toujours un grand risque : une petite bulle d’air laissée pendant le modelage – ce qui est fréquent – fera éclater la pièce, au mieux en quelques morceaux que l’on recollera avant de lisser l’ensemble avec du plâtre, au pire en de nombreux petits morceaux irréparables. Mais cuire une pièce la rend beaucoup plus solide puisqu’elle devient dure comme de la pierre et pourra donc être conservée. Si elle est destinée à la fonte, elle pourra généralement être récupérée après la fonte, qui la malmène un peu. Une pièce en terre non cuite ressort en miettes de la fonte.