Juil 22, 2014 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Puisque me voilà lancé dans la série des grands fauves, je continue avec ce couple de guépards.

J’avais déjà modelé un petit guépard, qui m’a bien aidé à comprendre les formes étonnantes de cet animal à mi-chemin entre le chien et la panthère.
Du premier, en particulier du lévrier, il a l’allure altière, la petite tête, les griffes non rétractiles, la mâchoire peu puissante, le thorax profond et la taille de guêpe. De la seconde, il a la tête ronde, le pelage tacheté (bien que les tâches soient plus grandes chez la panthère). Comme d’habitude, c’est en le modelant, en passant de longs moments sur le dos, les postérieures, les doigts que l’on étudie le mieux la morphologie d’un animal. J’ai donc dû être fidèle à la réalité : une tête minuscule, un long corps, un cou assez court (que j’avais à l’origine fait plus long mais que j’ai raccourci), un torse d’un volume considérable, des pattes d’une longueur inouïe, une taille ultra-fine, des « pectoraux » imposants, des cuisses fines mais arrondies, véritables ressorts pour les courses effrénées à plus de 110 km/h, et l’ensemble dégageant une allure assez raffinée, presque fragile.

C’est la tête du mâle debout qui m’a sans doute donné le plus de difficultés : pendant des heures, j’ai ajouté de la terre, j’en ai enlevé, je l’ai travaillée pour arriver à ce résultat dont je ne suis finalement pas mécontent. Le guépard a une tête petite, ronde, avec un tout petit museau, des arcades sourcilières très prononcées sans doute pour se protéger tant du soleil que du vent de la course. Petit entorse à la réalité : j’ai marqué les traces des deux « larmiers », lignes noires qui descendent des yeux aux commissures des lèvres, alors qu’en réalité il ne s’agit que de taches sur la fourrure. Mais ça me paraissait utile.

J’aime le contraste entre la femelle, encore jeune, qui se roule sur le dos, mi-joueuse mi-séductrice, tandis que le mâle feint de l’ignorer et observe au loin les dangers ou les proies. Pourtant, il finira par baisser la tête et regarder la belle femelle, et les choses iront alors plus loin entre eux…
Et si, sur ces photos, la femelle semble plus foncée que le mâle, c’est simplement que la terre de celle-ci n’était pas tout à fait sèche !
Oct 24, 2013 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Voici un nouvel animal : le Taureau chargeant.

J’aime beaucoup les bovins, qu’ils soient sauvages ou domestiques : j’ai déjà réalisé des vaches, des taureaux, des buffles et je ne m’arrêterai pas là. J’aime leur force, leur puissance tranquille. Les vaches ont un front ridé leur donnant l’air de se concentrer violemment, immobiles et stupides, la tête levée, pour comprendre ce que signifie un événement pourtant banal : un chat qui passe, un promeneur sur le chemin, une buse qui se pose.

Les buffles, avec leur air susceptible et irascible, sont déjà plus sûrs d’eux et l’on devine qu’ils peuvent être dangereux. Les taureaux que l’on voit dans nos champs se situent à mi-chemin entre les vaches et les buffles : trop tranquilles, ils paissent et ne semblent pas tout à fait à leur place dans un champ entouré d’un simple fil électrique, en compagnie de vaches et de veaux indignes de leur rang, comme un boxeur prenant le thé chez des dames.

Mais lorsqu’on les dérange ou quand le printemps éveille en eux la fièvre, ils sont déjà beaucoup moins rassurants. Arrêtez-vous près de la clôture où vous n’avez d’abord vu que des vaches : une paire d’yeux vous dévisage mais vous n’avez rien remarqué, un mouvement se fait et l’un des animaux se fraie un chemin parmi ses congénères, venant lentement mais sûrement vers vous, secouant sa tête un peu baissée, balançant ses épaules et faisant rouler ses muscles. Vous détaillez ce garrot épais, ces membres lourds, les yeux globuleux qui vous fixe et, avec un frisson, vous distinguez un anneau dans les naseaux : c’est un taureau. Et un gros ! Un Charolais, un Limousin, un Aubrac, un Maine-Anjou, un Bazadais peu importe : vous vous sentez beaucoup moins rassuré, maintenant et vous vous souvenez de ces histoires de taureau faisant allègrement sauter les clôtures et les barrières ou de ce fermier « roulé » dans ses cornes par un taureau pourtant réputé plutôt doux…

Mais il y a d’autres taureaux, moins domestiques, plus proches du buffle non par la morphologie mais par le caractère. Il ne vivent pas en Afrique mais dans le sud de la France, en Espagne ou au Portugal. Ils sont souvent noirs mais peuvent être crème ou tachetés.

Leur chanfrein est plus droit, leur cou et leur garrot très puissants, leur arrière train assez léger, et surtout ils possèdent une magnifique paire de cornes. Ce sont les taureaux de combat.

Ils sont d’une étonnante vigueur lorsqu’ils chargent, capables de véritables bonds et de brusques volte-face, et c’est ce que j’ai essayé de représenter ici.

Les cornes seront affinées sur le bronze. Dimensions : 36 cm (long) x 20 cm (haut) x 8 cm (prof.)

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Sep 26, 2013 | • Damien Colcombet, Nouvelles créations
Plus de 6 ans après la création de « Platon, gorille des plaines de l’Ouest« , qui a vite été épuisé, je me suis à nouveau penché sur cette étrange créature fort peu sculptée par les artistes du XIXème siècle, à l’exception notable d’Emmanuel Frémiet qui réalisa un « Gorille enlevant une négresse« . Cette scène fit d’ailleurs grand bruit, comme on peut le lire dans cette note : http://www.damiencolcombet.com/archive/2012/04/04/la-vie-…

A la différence de Platon, ce gorille est à quatre pattes et a trouvé un fruit. Il l’examine attentivement, probablement avant de le croquer. C’est une scène comme on peut en voir souvent dans les zoos qui hébergent ces grands primates : Bâle, Jersey, Lisbonne et bien d’autres dont, entre Lyon et Saint-Etienne, l’espace zoologique de Saint-Martin-La-Plaine d’où viennent les photos ci-dessous.


Il existe plusieurs sous-espèces de gorilles : celle des plaines de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla), celle des plaines de l’Est (Gorilla gorilla graueri) et celle des Montagnes (Gorilla gorilla beringei). La dernière est probablement la plus connue car elle a été popularisée par divers films et documentaires (Gorilles dans la brume et autres reportages sur le Rwanda) : c’est la plus velue, au crâne assez plat. Au contraire, chez les gorilles des plaines, la face est surmontée d’un cimier, sorte de cône de haute taille.

Les gorilles ont de petites oreilles (à la différence des chimpanzés), une importante arcade sourcilière qui cache presque complètement deux petits yeux profondément enfoncés, et de longs bras d’une impressionnante puissance. Les jambes sont plutôt courtes et le ventre est proéminent.

Les grands mâles ont le dos très large, ensellé (creux) et gris. C’est pourquoi on les appelle des « dos argentés ». Sur les membres, les poils sont très abondants et longs, descendant jusqu’aux mains. Lorsqu’ils se déplacent à terre, les gorilles posent à plat leurs pieds (qui possèdent un pouce opposable qui les fait ressembler à des mains) à plat mais posent les mains sur les dernières phalanges de leurs doigts.

Les gorilles n’ont guère de fesses, puisque celles-ci servent essentiellement à la marche verticale, mais d’importants muscles sur le bas du dos, au niveau des reins. Les plus gros gorilles (G.g. graueri) mesurent en moyenne 1,75 cm de long et peuvent peser plus de 160 kg.

Les gorilles construisent dans les arbres de vastes nids, où ils ne séjournent pourtant pas longtemps, se déplaçant constamment d’une région à l’autre. Les grands mâles dorment généralement à terre, le dos appuyé à un arbre. Hormis l’Homme, les grands gorilles ne craignent pas grand chose. Les plus jeunes peuvent être victimes des léopards. Malgré des canines très développées, les gorilles sont végétariens.

Dimensions : 26 cm de long x 18 cm de haut x 12 cm de profondeur.