Bruno Liljefors au Petit Palais : peintre et coureur des bois

Bouclant un cycle consacré aux peintres suédois et finlandais, le Petit Palais nous fait découvrir Bruno Liljefors (1860-1939), le B du trio ABC qui comprenaient Andres Zorn et Carl Edelfelt. Une superbe exposition !

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Bruno Liljefors peignant dans une barque

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Anna, la première épouse de l’artiste. Ils auront cinq enfants avant que Bruno ne la quitte pour épouser Signe, la sœur d’Anna, dont il aura huit enfants. Ce fut un scandale retentissant qui força Bruno et Signe à s’exiler sur une île.

J’ai consacré l’article de ce trimestre dans la belle revue Chasses Internationales à ce peintre passionné et original, qui eut une vie mouvementée et jouit dans son pays d’une formidable renommée. Je ne vais pas copier ici cet article mais simplement montrer quelques-unes de ses oeuvres visibles au Petit Palais.

L’article à lire dans Chasses Internationales n°36 – Hiver 2024-2025

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Renards. On ne repère pas tout de suite celui de droite, couché dans les feuilles, ni les mésanges perchées à gauche.

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Grive musicienne à son nid. Acrobate comme ses frères, l’artiste savait parfaitement grimper en haut des plus grands arbres.

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Pies dans un pommier

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Renard et chiens. Liljefors était passionné de chasse. C’est son père, marchand de poudre, qui lui en donna le goût.

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Une famille de renards

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Paysage d’hiver aux bouvreuils pivoine. Une certain style japonisant qui attirait Liljefors.

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Lièvre pourchassé. On devine parfaitement la douceur et l’épaisseur du pelage du lièvre variable, ainsi nommé car il passe du brun l’été au blanc en hiver.

Cinq études d’animaux. L’assemblage dans un même cadre d’oeuvres de formes et de tailles différentes correspond à la tradition japonaise « Harimaze ».

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Détail de la toile de fond du diorama du Musée de biologie d’Uppsala.

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Eiders en vol. De « peintre de l’intérieur des terres », Bruno devient « peintre des rivages »

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Pygargues à queue blanche attaquant un plongeon (gros oiseau aquatique). Liljefors aimait ces grands rapaces. Une photo montre son épouse Signe portant sur le poing un pygargue.

Exposition Liljefors Petit Palais nov 2024

Brise du matin, immense toile où l’on voit des eiders mâles se posant sur la mer.

Bruno Liljefors. La Suède sauvage – Petit Palais à Paris jusqu’au 16 février 2025

Exposition Jusepe de Ribera au Petit Palais

Le Petit Palais, dont même France Culture admire les remarquables expositions (c’est dire !), présente pour la première fois en France une grande rétrospective de l’oeuvre du peintre Jusepe de Ribera (1591-1652).

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

L’un des tableaux qui, à l’entrée de l’exposition, accueillent le visiteur et représentent Les cinq sens

Je ne vais pas décrire ici la vie de ce grand peintre car ce serait un peu long. Rappelons simplement que, né près de Valence en Espagne en 1591, fils d’un cordonnier, Ribera se serait formé dans l’atelier d’un peintre connu à Valence puis en Italie où il arriva dans le années 1600. On sait qu’il était à Rome en 1613 et qu’il s’oriente alors vers le caravagisme. En 1616, il quitte Rome où il a de trop nombreuses dettes de jeu et s’enfuit à Naples, en pleine effervescence artistique et architecturale.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Saint Jude Thadée, acquis il y a une dizaine d’années par le musée de Rennes en partie grâce à une souscription

Grâce à son travail dans cette ville, Ribera, que l’on surnomme Le Spagnoletto en raison de ses origines et de sa petite taille, acquiert une très grande renommée qui s’étend bien au-delà de l’Italie. On ne sait pas tout sur cet artiste. Selon certains, il ne serait autre que celui qu’on appela longtemps Le maître du jugement de Salomon, à qui de nombreuses toiles furent attribuées et dont on ignorait le nom.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Magnifique Adoration des bergers. On relèvera la présence au pied de l’enfant de l’agneau lié qui préfigure le sacrifice du Christ et fait penser à L’Agneau mystique de Zurbaran.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Détail de l’Adoration des bergers

Les années 1650 à 1660 le mènent à la gloire grâce à une intense production destinée tant à l’Italie qu’à son Espagne natale. Il possède une grande propriété à Naples. Ses tableaux, souvent de commandes, sont généralement d’inspiration religieuse. On lui demande de décorer de nombreux palais et églises dont la Chartreuse Saint-Martin de Naples, travail qui lui prendra plusieurs années. Les Apôtres, Saint Jérôme, le martyr de Saint Barthelemy qui fut dépecé vivant se retrouvent à plusieurs reprises dans son oeuvre mais il réalise aussi des tableaux profanes : paysages, personnages du peuple ou importants, scènes mythologiques, etc.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Détail de Deux philosophes (Anaxagore et Lacide). Ribera peint de façon stupéfiante les mains (cf. ci-dessous) et… les livres et papiers.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Ci-dessus et ci-dessous : détail de Deux philosophes

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024
Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Détail de Saint Jérôme et l’ange du Jugement

Ribera meurt à Naples en 1652 à 61 ans. Dans sa vie, il rencontra de nombreux peintres illustres dont Diego Velasquez qui lui acheta plusieurs oeuvres. Il fut aussi le maître de Luca Giordano. L’exposition montre qu’il était non seulement un peintre mais aussi un graveur de haut niveau.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Un philosophe : l’heureux géomètre. Un Ribera découvert il y a peu dans une propriété de l’ouest de la France. Mis en vente à Drouot en juin 2020 et estimé 200 000 € à 300 000 €, il a été adjugé à plus de 1,8 millions d’Euros.

Expo Ribera Petit Palais novembre 2024

Dans plusieurs tableaux de Ribera, on retrouve le drôle de petit bonhomme de L’heureux géomètre. Ainsi, dans Le reniement de Saint Pierre, on le voit à l’arrière-plan tendre un doigt accusateur vers l’Apôtre.

Au centre de l’exposition du Petit Palais, une très curieuse scène représente une des curiosités de l’époque : Une femme à barbe, ici allaitant son enfant en présence du mari. Cette femme est Magdalena Ventura, Italienne mère de trois enfants. Ce portrait est étonnant à plus d’un titre : le visage de la femme est très masculin, tout comme sa carrure, et le sein gonflé de lait est étrangement placé sur le torse de la mère. Cette toile a été commandé par le vice-roi de Naples, un Espagnol, collectionneur de portraits de personnages « au physique monstrueux ».

Ribera. Ténèbres et lumières. Petit Palais à Paris jusqu’au 23 février 2025

Exposition Harriet Backet au musée d’Orsay

Après avoir vu Caillebotte. Peindre les hommes (cf. note précédente), il faut rester au musée d’Orsay et courir voir les très touchantes oeuvres de l’exposition « Harriet Backer. La musique des couleurs« . Oh, bien sûr, Backer n’est pas Monet, Delacroix ou Pissaro mais ses oeuvres sont très touchantes, chaleureuses, douces et émouvantes. Organisé par la talentueuse Leïla Jarbouai, qui avait réalisé la belle exposition Rosa Bonheur l’an passé, et Estelle Bégué, l’exposition est intelligente, complète, explicative et originale.

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Intérieur bleu

Née en 1845 à Holmestrand en Norvège, Harriet Backer fit des études d’art dans son pays puis voyagea en Allemagne et en Italie puis s’installa en France où elle travailla dix ans auprès des peintres Gérome, Bonnat, Bastien-Lepage et s’intéressa aux Impressionnistes. Forte de cette remarquable formation – dont les Beaux-Arts actuels feraient bien de s’inspirer au lieu d’asséner aux élèves qu’ils sont tous des génies et que leur spontanéité doit primer – et de longues séances de copies des maîtres anciens, elle trouve son propre style et représente de nombreuses scènes d’intérieur. Elle a fondé une école à Oslo et formé bien des peintres. Elle meurt à Oslo en 1932 à l’âge respectable de 87 ans.

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

L’adieu.

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Un érudit dans son étude

L’exposition d’Orsay commence par montrer l’étendue du talent des peintres norvégiens de son époque – particulièrement les artistes femmes – école que l’on ne connaît guère en France.

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

L’artiste Jeanna Bauck – Bertha Wegmann (1847-1926)

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Dans l’atelier à Paris – Asta Norregaard (1853-1933)

Sont ensuite exposées les oeuvres de Harriet Backer, qui voyagea en Bretagne et s’émerveilla devant des intérieurs rustiques, notamment à Rochefort-en-Terre. On navigue ainsi de la Norvège à nos contrées et plus d’une fois, on aimerait plonger dans le tableau, entrer dans cette maison scandinave, errer dans ces champs et ces jardins, passer une soirée auprès de la douce chaleur de cette lampe.

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Femme cousant à la lueur de la lampe

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Solitude

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Blanchiment du linge

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Ci-dessus et ci-dessous : Intérieur de Rochefort-en-terre

Expo Harriet Backer Orsay novembre 2024

Harriet Backer – Musée d’Orsay – Jusqu’au 12 janvier 2025

Exposition Gustave Caillebotte à Paris

Il y a des noms qui font accourir les amateurs d’exposition : Caillebotte est l’un d’eux. On a tous en tête les plus célèbres de ses toiles : Les raboteurs de parquet, Le Pont de l’Europe, Les périssoires, etc. C’est donc avec la certitude d’un succès que le Musée d’Orsay présente jusqu’au 19 janvier 2025 « Caillebotte. Peindre les hommes« .

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Les raboteurs de parquet

Homme de petite taille (1m67 selon son livret militaire), Caillebotte (1848-1894) fut à la fois peintre, mécène et collectionneur. Héritier d’une importante fortune acquise par sa famille dans la vente aux armées de drap et couvertures militaires, il n’eut jamais de soucis financiers et se consacra à ses passions dont l’horticulture et le nautisme, qu’il soit à rames ou à voile. On disait de son demi-frère (son père, veuf deux fois, s’est marié trois fois), prêtre, qu’il était le curé le plus riche de Paris – et on ajoutait : le plus généreux aussi.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Jardin de la cuisine, Petit Gennevilliers

Grand amateur de peinture, Gustave Caillebotte fut un véritable mécène pour les Impressionnistes, finançant leurs expositions, achetant – avec beaucoup de discernement – un certain nombre de leurs tableaux, offrant les dîners annuels où se retrouvaient ces peintres, les hébergeant chez lui, etc.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Un refuge boulevard Haussmann

Après sa licence en droit, il entre dans l’atelier du peintre classique Léon Bonnat (on ne dira jamais assez combien, par leur exigence, les peintres classiques ont formé de grands artistes) puis aux Beaux-Arts de Paris où il ne reste qu’un an. Sa peinture est réaliste et décrit généralement le quotidien des ouvriers, des passants. Son tableau Les raboteurs de parquet est refusé au Salon de 1875, le jury le trouvant purement descriptif du quotidien des ouvriers et donc sans intérêt. C’est pourtant aujourd’hui l’une de ses oeuvres les plus appréciées. La beauté de la pièce avec son parquet neuf, ses lambris soigneusement peints, les volutes du bacon, mais aussi la chaleur extérieure que l’on devine, l’éclairage de la pièce, la conversation entre les ouvriers, tout cela rend cette scène fascinante et montre le talent de Caillebotte.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Jeune homme à sa fenêtre

Constatant que dans sa famille, on meurt jeune, Gustave rédige son testament dès 1876, alors qu’il n’a encore que 28 ans. Il ne disparaîtra pas aussitôt mais néanmoins à un âge encore très jeune puisqu’un jour, alors qu’il peint dans son jardin, il est frappé par une congestion cérébrale. Il n’a que 45 ans. A son enterrement, se presse une foule innombrable, témoignage de l’affection que tous lui portaient.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Balcon

Caillebotte vendit très peu de toiles de sa main mais accumulait les oeuvres de ses contemporains, tout en faisant preuve de rigueur et exigence. Sa collection fut léguée à l’Etat.

Gustave Caillebotte s’est inspiré de tous types de sujet, des paysages aux natures mortes, des portraits aux scènes de genre, de la ville à sa propre famille. Mais l’exposition d’Orsay, comme son nom l’indique, s’intéresse théoriquement à un angle bien précis de l’oeuvre de l’artiste : les hommes. En fait, ce thème est très large – n’est-ce pas même un prétexte ? – et permet de montrer presque toute la palette du peintre. Un grand nu de femme allongé sur un divan semble d’ailleurs fort éloigné du sujet mais il aurait été dommage de ne pas l’exposer.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Portrait de Paul Hugot

Quel sentiment ressent-on à la fin du parcours au cours duquel on a pu admirer de nombreuses peintures très connues de Caillebotte ? Curieusement, un mélange d’admiration et une certaine déception… Bien sûr, bien des oeuvres sont remarquables, on est heureux de voir « en vrai » les plus renommées, on ne peut s’empêcher d’être soufflé par le point de vue audacieux des certaines vues presque aériennes, mais plusieurs scènes laissent l’impression d’être figées, plates même, tandis que d’autres semblent maladroites. J’ai bien conscience qu’il peut paraître sacrilège de parler ainsi d’un des grands impressionnistes mais la fréquentation assidue des musées m’autorise parfois à porter un jugement un peu… abrupte. Je serais heureux de savoir si d’autres visiteurs ont ressenti le même malaise face à quelques-unes des grandes peintures de Caillebotte, que je présente ci-dessous.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Rue de Paris, temps de pluie. Une immense toile, d’une belle composition, mais figée, tout comme la suivante.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Le Pont de l’Europe

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Partie de bézigue. Une scène amusante mais qui révèle quelques soucis de perspective (table) et de proportions notamment du joueur de gauche qui tient ses cartes et possède une tête curieusement grosse.

Expo Caillebotte Orsay novembre 2024

Une course de bateaux. Le voilier est très étrange : on ne sait s’il flotte ou s’il vole…

« Caillebotte. peindre les hommes » – Musée d’Orsay – Jusqu’au 19 janvier 2025

Baleines et macareux en Islande

L’Islande ! Ce nom évoque les Vikings, une langue impossible, un pays préservé et sauvage, une terre tourmentée par les volcans, les geysers et les séismes, un climat rigoureux et des aurores boréales. Et tout cela est exact ! Ainsi, l’Islande, finalement, c’est surtout une île très différente de tout ce que l’on peut voir en Europe.

Ayant visité le sud de l’Islande cet été avec l’espoir d’apercevoir baleines et macareux, je partage ici quelques photos de cette extraordinaire contrée.

Une langue compliqué avec des lettres que nous ne connaissons pas (ex. dans le nom de la ville de Garðabær) et des mots parfois très long, comme celui-ci qui signifie « Extincteur » !

D’une superficie de 103 000 km, mesurant environ 500 km de long et 300 km de large, l’Islande est située très au nord des Iles Britanniques, entre la Norvège et le Groenland, à quelques kilomètres au sud du cercle polaire arctique. Le climat en été est généralement doux (entre 12° et 16° dans la journée) mais durant les deux premiers jours de mon voyage (fin août), un vent glacial soufflait et j’étais bien content de m’être habillé avec bonnet, moufles, foulard, parka comme pour aller en montagne en plein hiver ! Les jours suivants, un beau soleil permettait de se contenter d’un pull léger dans la journée.

L’Islande est le pays de l’eau sous toutes ses formes. Liquide bien sûr avec d’innombrables chutes d’eau qui ont parfois creusé de profonds canyons ou bien s’infiltrent dans la grande faille entre les plaques tectoniques européenne et américaine.

Spectaculaires formations basaltiques à Svartifoss dans le parc national de Skaftafell.

L’eau jaillit aussi parfois des profondeurs de la terre comme à Geysir, qui a donné son nom (qui signifie « jaillir ») au phénomène bien connu. Le Grand Geysir n’est plus en activité sauf en cas de séisme. Ainsi en 2000, il a jailli a plus de 120 mètres de haut durant 2 jours. Aujourd’hui, le Strokkur a pris le relais au sein de cette zone géothermale très active : toutes les 10 minutes environ, la surface d’une grande mare tremble, est parcourue d’ondes mystérieuses qui font deviner une intense activité souterraine puis en un instant, comme on peut le voir ci-dessous, cette surface se déforme, enfle et une énorme bulle grossit avant d’éclater en un immense jet geyser d’eau chaude.

L’eau peut être très calme comme dans le petit cratère de Kerid, ancien volcan vieux de 3000 ans au fond duquel on descend.

Zone géothermale de Reykjanes

Mais l’eau peut aussi être brûlante, fumante, chargée de soufre et agitée d’importants remous. Le paysage désolé fait alors immanquablement penser à la planète Mars…

Le centre du pays est difficilement accessible : peu de routes, des volcans, des glaciers, des terres en partie inhospitalières et restées sauvages. Les terres cultivées ne représentent que 1% du pays. La majorité de la population habite le long des côtes.

Curieux aspect de la roche sur la plage de Kirkjufara. Un peu plus haut, des centaines de macareux (« Puffin » en anglais) nichent dans les herbes, s’envolent vers la mer en battant des ailes à une vitesse inimaginable puis reviennent au nid dans un ballet étourdissant.

Plusieurs glaciers terminent leur course dans des lacs ou dans la mer, libérant de grands icebergs qui dérivent plus ou moins vite. Certains sont noirs car imprégnés de cendre tandis que d’autres sont d’une belle teinte bleu.

La lagune glaciaire de Jökulsarlon où l’on voit les phoques plonger entre les icebergs qui finissent leur course dans la mer toute proche.

Et les animaux en Islande ? Le bétail domestique comprend de nombreux moutons à l’épaisse toison, des vaches de différentes races et d’innombrables chevaux de petite taille dont les élevages comprennent des dizaines de têtes. Curiosité de cette race : elle se couche volontiers et l’on est surpris de voir des troupeaux entiers de chevaux couchés comme des vaches dans un pré.

C’est à Dyrholaey (« île haute avec passage de porte »), sur un promontoire rocheux de 120 mètres de haut, que nous avons eu la chance de voir nos premiers macareux. Dans la journée, ils sont en mer mais le matin ou en fin de journée, on voit facilement ces drôles d’oiseaux de la taille d’une mouette, qui nichent dans des terriers et ne sont guère sauvages.

Coup de chance : de cette falaise où nous observions les oiseaux, nous avons longuement observé une baleine de Minke ou petit rorqual tout près du bord (petite tache noire en bas à gauche près des vagues). Nous avons pu l’accompagner tout au long de l’immense plage de sable noir de Kirkjufara.

Le souffle de la baleine de Minke, cétacé d’environ 6 à 7 mètres de long.

Quelques jours plus tard, de retour des iles Vestmann, nous avons vu cette baleine à bosse à l’entrée du port. Roulant d’un côté sur l’autre, montrant nageoires (comme sur cette photo) et queue, elle semblait sa gaver de krill ou de petits poissons.

Etonnant paysage islandais : près de la plage de Kirkjufara, une fine pellicule d’eau sur cette plage de sable noir la fait ressembler à un miroir sur lequel il est amusant de marcher.

Il me reste à découvrir un jour le nord de l’Islande où l’on peut observer d’autres espèces de cétacés.

Retour de voyage en Namibie

En avril 2024, je me suis à nouveau rendu en Namibie, pays que j’ai découvert il y a cinq ans. Voici quelques photos et impressions de voyage.

La Namibie est située dans l’hémisphère sud, au bord de l’Atlantique. Elle a pour voisins l’Afrique du Sud, dont elle est indépendante depuis 1990 seulement, le Botswana à l’Est (bien connu pour le fameux delta de l’Okavango), l’Angola au nord, avec qui les rapports ont été compliqués par le passé mais sont aujourd’hui apaisés. Il faut encore ajouter la Zambie, puisqu’au nord-est, la Namibie possède une curieuse et étroite bande de territoire qui s’avance loin vers l’est jusqu’à la Zambie et presque le Zimbabwe. Ce territoire est appelé « la bande de la Caprivi » et sa faune y est extrêmement riche grâce à la présence d’eau en abondance : on y trouve buffles, éléphants, hippopotames, rhinocéros, fauves, antilopes, etc.

Namibie 2024

L’un des symboles de Windhoek, la capitale namibienne : la petite église de Christuskirche construite en 1907.

Namibie 2024

A Windhoek, l’étrange bâtiment abritant le Musée national. Les Namibiens l’appellent « La machine à café ». Au pied, une grande statue du premier président namibien Sam Nujoma brandissant la constitution rappelle fâcheusement les monuments communistes. Ce n’est pas un hasard : cette « oeuvre » a été conçue par une entreprise nord-coréenne, dont l’ONU se demande si l’intense activité en Afrique n’est pas un vecteur de financement du programme nucléaire nord-coréen.

Namibie 2024

Sur la route, des panneaux signalent le danger que représentent phacochères, babouins, élands et autres antilopes.

D’une superficie proche de celle de la France, la Namibie est très peu peuplée (environ 3 millions d’habitants). C’est un pays sain (pas besoin de vaccin ni de traitement pour le visiter), sûr et agréable. J’ai séjourné dans le nord du pays, à peu près au dessus du M de Namibie sur la carte ci-dessus, dans une grande ferme de plusieurs dizaines de milliers d’hectares proche du Parc naturel d’Etosha. C’est un territoire ouvert, contrairement à de nombreuses réserves de Namibie et d’Afrique du sud, et la faune y est réellement sauvage.

Namibie 2024

Dans cette ferme, seule une petite partie des terres est consacrée à l’agriculture (élevage de vaches, moutons, chèvres et porcs) et à la production de charbon, très contrôlée (il est interdit d’abattre de grandes essences). L’essentiel est occupé par le « bush », mélange de buissons souvent épineux, d’herbes hautes et de grands arbres.  Comme le montrent les photos ci-dessous, selon les zones, le paysage change et l’on passe d’une végétation difficilement franchissable à un espace naturellement harmonieux qui fait penser à un grand parc.

Namibie 2024

Ci-dessus, les « mopanes » (Colophospermum mopane), arbustes omniprésents en Namibie, dont la faune sauvage se régale. Ils n’ont pas d’épines, possèdent des feuilles en forme de papillons qui évoquent les empreintes des élands du Cap et portent des petites baies comestibles (auxquelles je n’ai guère trouvé de goût). Froissées, les feuilles dégagent une agréable odeur de camphre ou de térébenthine.

Namibie 2024

Les acacias présentent de redoutables épines de 5 cm de long qui déchirent vêtements et peau et entravent la progression. Moins cependant qu’un autre arbuste dont les nombreuses épines en crochet vous bloquent net et vous obligent à faire marche arrière pour tenter de décrocher chemise, pantalon, chapeau…

Namibie 2024

Heureusement, la marche est parfois plus aisée dans certaines zones qui ressemblent à la savane (ci-dessus) ou même à un agréable parc européen (ci-dessous).

Namibie 2024

Les personnes ne connaissant de l’Afrique que les documentaires animaliers s’imaginent trop souvent que la grande faune y est omniprésente, que les fauves ne pensent qu’à dévorer les humains qui mettent un pied dans la brousse et qu’on peut approcher les animaux à quelques mètres, comme on le voit dans les grands parcs du Kenya, de Tanzanie ou d’Afrique du sud. Quand on annonce qu’on va marcher dans la brousse, la question des serpents survient toujours.

Namibie 2024

Grosse vipère heurtante dite « Puf ader ». Avec les mambas, elle fait partie des serpents très dangereux puisque son venin est mortel en quelques instants. En 10 jours de marche, je n’en ai vu qu’une seule, celle-ci, qui traversait la route en plein soleil. Les guides repèrent rapidement les serpents, qui ne sont pas tous agressifs heureusement, et ils en connaissent les dangers.

Namibie 2024

Les points d’eau sont généralement un bon point de départ pour la recherche de traces récentes d’animaux, dont on remonte la piste grâce à l’habileté stupéfiante des guides.

En réalité, la grande faune vit dans des espaces bien précis et la plupart des Africains n’ont jamais vu d’éléphant, de girafe ou de léopard. Les lions que l’on voit s’approcher des voitures de safari, les guépards qui grimpent dessus pour mieux repérer leurs proies, les éléphants qui viennent boire au pied d’un lodge sont merveilleux (je garde un émouvant souvenir de mes safaris en Afrique de l’Est) mais peut-on dire qu’ils sont encore réellement sauvages ? Ces réserves naturelles, sorte d’immenses zoos, sont sillonnées par des voitures de touristes auxquelles les animaux se sont très bien habitués, sachant qu’elles ne représentent aucun danger, mais ce n’est pas là un comportement naturel. Pour observer une faune à l’instinct de conservation préservé, il faut aller ailleurs et accepter de voir moins d’animaux en une semaine qu’en une matinée au Kenya.

Le sol est constellé d’empreintes d’animaux : pintades en bas à droite et, au centre, les traces en forme de cœur caractéristiques des oryx gazelles ou gemsboks, splendides animaux athlétiques et l’un des emblèmes de la Namibie. 

Il faut toute l’habileté et le savoir-faire d’un guide professionnel pour discerner une trace récente et la suivre sur des kilomètres. Sur le sable comme ci-dessus, ou dans la boue, c’est relativement aisé, mais dans les herbes hautes et sur les cailloux, c’est une autre affaire. En suivant le guide, on se rend compte à quel point nous, citadins, avons perdu notre acuité visuelle et auditive. Les pisteurs repèrent à plusieurs kilomètres une oreille de grand koudou qui s’agite ou un petit céphalophe qui relève la tête. Ils travaillent énormément à l’oreille, s’arrêtant constamment pour écouter un petit craquement de branche, un pas sur le sol, un très léger grognement, inaudibles pour nous. La marche est lente, absolument silencieuse, ce qui nécessite une grande concentration, et l’on veille à être toujours à bon vent (vent de face). En effet, la plupart des animaux sauvages sentent et entendent parfaitement. Que le vent tourne et c’est toute une troupe de zèbres qui sent l’homme à 500 m, s’affole et part au galop. En revanche, hormis les singes, les oiseaux et les zèbres, les animaux voient généralement mal, à un point parfois étonnant. Totalement immobile, à bon vent, j’ai vu à plusieurs reprises des phacochères s’approcher à 6 mètres de moi, m’observer longuement puis faire demi-tour au petit trot en secouant la tête, d’un air de dire « C’est curieux, j’aurais juré qu’il y avait là quelque chose d’étrange ! ».

Namibie 2024

Ce phacochère mâle ne m’avait pas repéré malgré la faible distance. Mais il a instantanément disparu lorsque j’ai malencontreusement fait un minuscule bruit avec mes jumelles ! 

Marcher ainsi dans la brousse est très stimulant pour les sens et quelle joie lorsqu’on peut observer longuement un grand troupeau d’élands du Cap, une bande d’une cinquantaine de springboks, un délicat grand koudou sautant avec autant d’aisance que d’élégance la clôture des vaches ! Je me souviens de trois grandes femelles d’élands du Cap broutant les feuilles des mopanes et s’approchant peu à peu de nous jusqu’à ce que l’une d’elles lève la tête et nous découvre. Sa tête semblait réellement exprimer une immense stupéfaction et nous avons compris que nous étions découverts. Elle a donné le signal de départ et pendant longtemps, nous avons entendu le fracas des buissons écrasés par ces très grands animaux en fuite.

Namibie 2024

L’oryx gazelle ou Gemsbok, le plus grand des oryx. Ses traits noirs et ses longues cornes, qui peuvent dépasser 120 cm de long, donnent à la silhouette de cet animal courageux une force et une élégance remarquables.

La marche révèle parfois quelques surprises : traces de porc-épic, de serpents, criquets gros comme le pouce, lézards, écureuils, galagos que l’on croirait en peluche, etc. mais aussi à peu de distance le feulement caractéristique du léopard, qui ressemble à une scie à bois. Les fauves n’attaquent pas spontanément l’homme mais ont des réflexes : en cas de rencontre avec un lion ou un léopard, fuir en courant est mortel car cela déclenche la poursuite et l’attaque. Il faut rester calme, debout, immobile et parler à voix haute, puis reculer très lentement si le fauve ne s’en va pas le premier, ce qui est presque toujours le cas.

Au centre, trace de « big cat », comme dit le guide, mais lequel : léopard ou guépard ? A moins que ce ne soit une hyène (qui n’est pas un félin)…

Namibie 2024

Trois femelles d’élands du Cap. Le mâle atteint la tonne. On l’appelle « le fantôme de la brousse » tant il est difficile à approcher, les sens toujours en éveil et d’une grande méfiance.

Dans la brousse, dès le lever du soleil, les chants des oiseaux sont omniprésents. Certains sont délicats, d’autres entêtants voire même agaçants comme ceux des francolins et des pintades. Un oiseau est redouté par les pisteurs : le « Grey go-away bird » (Corythaixoides concolor ou Touraco concolor), élégant volatile de la taille d’une tourterelle qui se pose en haut des buissons et signale à toute la brousse, d’une sorte de miaulement, la présence d’un danger. Les animaux connaissent parfaitement le signal et en tiennent compte.

Grey go-away bird au bord de l’eau.

Les pisteurs ont une grande connaissance de la faune : ils savent à quelle heure telle espèce va boire, comment les babouins approchent d’une mare, si les zèbres acceptent de fréquenter les élands, quand deux mâles vont se battre, etc. Ils connaissent les noms des arbres, des oiseaux, des insectes, ils savent imiter le cri des singes ou des zèbres, et bien sûr sont capables de se repérer parfaitement et de nous ramener à la voiture après 3 ou 4 heures de marche dans le « bush ». Plus d’une fois, j’ai vu mon guide me montrer des animaux que je n’avais absolument pas vus : un minuscule dik-dik, un vautour comme statufié sur un arbre mort, un bousier roulant sa boule.

Namibie 2024

Jeune grand koudou mâle. Sans élan, il saute allègrement une barrière de 2,50 m (je l’ai vu faire mais uniquement sur 1,60 m…).

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L’autre symbole de l’Afrique australe : le springbok. Ici, une femelle.

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Céphalophe appelé localement Duiker, de la taille d’un petit chevreuil.

La proximité du parc national d’Etosha, immense réserve naturelle autour d’un lac salé, où les animaux sont protégés, ne pouvant que m’inciter à y retourner. C’est toujours un enchantement de voir des hardes d’une quarantaine d’éléphants, d’innombrables girafes, zèbres, oryx et gnous mais j’ai constaté que la faune avait décliné ces cinq dernières années. Il est possible que les sévères sécheresses y aient contribué mais en fait, c’est paraît-il le braconnage qui sévit. Depuis le début de l’année, plus de 300 rhinocéros ont été abattus par les « poachers » qui vendent les cornes en Asie. Cette fois, nous n’avons pas vu de lion ni de hyène ni de rhinocéros et les grands herbivores étaient moins nombreux qu’en 2019. Voici quelques prises à Etosha :

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Girafes. Boire leur demande de réaliser une difficile gymnastique, précédée d’une intense surveillance des alentours.

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Eléphants. Le groupe d’une quarantaine de têtes était comme toujours guidé par une vieille femelle expérimentée.

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Deux étalons se battant. Zèbres de Burchell (ici) et zèbre de Hartmann (ou de montagne) cohabitent dans cette région.

Impala. Il s’agit de la sous-espèce, très locale, de l’impala à front noir.

Le rollier, toujours perché en haut des arbres.

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Marabout. Assez laid au sol, il est beau en vol, porté par les courants chauds et décrivant de grands cercles à une altitude inimaginable.

Oryx gazelle ou Gemsbok. Les femelles ont généralement des cornes plus fines et plus longues que les mâles, qui les usent lors des combats.

La vie à la ferme, en pleine brousse, n’est pas de tout repos. La première ville est à près d’une heure de route et la nature est souvent hostile. Etre fermier en Namibie suppose beaucoup de courage et de force de caractère. Les singes ravagent le potager et les arbrs fruitiers, les fauves attaquent en permanence le bétail et il faut leur livrer bataille. Les guépards ne se nourrissent que de proies fraîches ; il y a encore quelques années, ils prélevaient 10% des brebis. Une nuit, deux lions ont sauté dans l’enclos des vaches et ont tué 15 bêtes, pourtant d’une taille et d’une corpulence analogues à nos vaches de France. Le petit babouin ci-dessous a été recueilli après que sa mère ait été abattue : elle s’était jetée sur un des chiens de la ferme et l’aurait tué. Le petit singe, George, a adopté l’une des chiennes et ne la quitte que pour faire des bêtises souvent amusantes, mais ce jeune mâle ne pourra être gardé car il deviendra vite très dangereux ; il sera bientôt remis à un parc qui s’occupe des animaux orphelins. Il y a quelques années, le propriétaire de la ferme possédait un guépard abandonné par sa mère. N’ayant pas reçu de celle-ci les consignes de prudence à adopter dans la brousse, il s’est un jour approché d’un mamba et est mort d’une morsure du redoutable reptile.

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Le propriétaire de la ferme, véritable colosse, est connu dans la région pour être un courageux et excellent chasseur de lions. Il est donc fréquemment appelé par ses voisins lorsqu’un fauve fait des ravages sur une ferme. Un jour, l’un de ces agriculteurs avait posé un piège à loup et pris une lionne par une patte. Lorsque le chasseur s’en est approché, elle a réussi à se libérer du piège et s’est jetée sur lui. Heureusement, la lionne était épuisée par une nuit de lutte contre le piège sinon l’homme aurait été tué. Profitant de cette relative faiblesse (il nous a quand même dit que l’on ne pouvait imaginer la puissance musculaire d’une lionne), il l’a serré dans ses bras, a réussi à sortir un petit couteau de sa poche de chemise et, tandis qu’elle le griffait et tentait de le saisir à la gorge, il a tué la lionne. Il en est sorti littéralement épuisé, ce que l’on comprend aisément…

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Eland du Cap femelle

La vie dans ces espaces libres n’est pas une distraction mais une lutte. La faune est admirée, respectée, parfaitement gérée (c’est ainsi par exemple que les effectifs du rare impala à front noir ont fortement augmenté) mais l’homme se bat pour y gagner sa place. Ne pas écarter les fauves reviendrait à abandonner l’élevage et à quitter la région, laissant la place aux braconniers qui ravagent tout, y compris femelles et jeunes de toutes les espèces.

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Rhinocéros blanc dans un élevage namibien. Ce mâle-ci est assez dangereux car, fait relativement rare dans cette espèce, il a un caractère ombrageux et charge volontiers.

L’exemple du rhinocéros blanc du sud est intéressante. Dans les années 1930, il ne restait qu’une quarantaine d’individus de cette sous-espèce. Des propriétaires en Namibie et Afrique du sud ont décidé d’en introduire sur leurs immenses domaines (plusieurs dizaines de milliers d’hectares) et d’en assurer la protection vis-à-vis des braconniers (clôtures, rondes de surveillance, caméras, etc.). Pour amortir le coût élevé de cette protection, ils ont ouvert la possibilité à des chasseurs de tirer quelques individus (environ 0,3% de l’effectif actuel des rhinos), ce qu’ils font payer très cher. Grâce à cette politique, la population des rhinos blancs du sud est maintenant d’environ 20 000 individus. Par comparaison, la population des rhinos blancs du nord (Kenya) n’a pas bénéficié de ces mesures et on ne compte plus que deux femelles donc l’extinction de cette sous-espèce est imminente. Je ne pense pas que la chasse du rhinocéros blanc soit passionnante mais il est incontestable qu’elle a sauvé cette sous-espèce. Jusqu’à quand ? Epuisés par les exactions des braconniers mandatés par des mafias vietnamiennes et chinoises, les propriétaires des grands domaines tendent à baisser les bras. Un milliardaire américain vient de jeter l’éponge, écrasé par les sommes à injecter dans l’affaire, et a laissé aux Namibiens son domaine où vivent de très nombreux rhinos.

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Comme j’aimerais que tous ceux qui aiment les animaux puissent venir visiter cette ferme, observer la faune, partager la vie familiale de ces Namibiens si sympathiques, échanger avec eux et comprendre leurs joies comme leurs soucis. Ils ont longtemps redouté que les graves troubles sociaux que connaît l’Afrique du sud s’étendent à leur pays mais heureusement, ce n’est pas le cas et le pays est sûr. Lors d’un prochain séjour, j’espère avoir l’occasion de découvrir cette fois la bande de Caprivi, la côte des squelettes, les dunes de sable…